La France « n’accueillera pas de migrants qui viennent de Lampedusa », affirme Gérald Darmanin

Entre lundi et mercredi dernier, environ 8 500 personnes, soit plus que l’ensemble de la population de Lampedusa, sont arrivées à bord de 199 bateaux. Si la France « n’accueillera pas » ces migrants, le pays se dit prêt pour « reconduire des personnes » dans les pays amis.

Non, la France « n’accueillera pas de migrants qui viennent de Lampedusa », a assuré Gérald Darmanin, ce mardi soir sur TF1, de retour d’une visite de Rome. La situation sur l’île italienne est critique après l’arrivée ces derniers jours de milliers de migrants. « En revanche, nous avons dit à nos amis italiens que nous étions prêts à les aider pour reconduire des personnes dans les pays avec qui nous avons de bonnes relations diplomatiques », a toutefois indiqué Gérald Darmanin.

Entre lundi et mercredi dernier, environ 8 500 personnes, soit plus que l’ensemble de la population de Lampedusa, sont arrivées à bord de 199 bateaux, selon l’agence des Nations unies pour les migrations. Cette situation a mis les capacités d’accueil de l’île sous forte tension, généré une onde de choc politique en Italie et relancé l’épineuse question de la solidarité européenne en matière d’accueil et de répartition des demandeurs d’asile, pour soutenir les pays en première ligne de ces arrivées.

« La France veut une position de fermeté », a martelé le ministre, invité sur le plateau de TF1. Le cas des demandeurs d’asile, par exemple pour des raisons politiques, est bien sûr différent, a concédé Gérald Darmanin, qui a cependant minimisé leur présence parmi les migrants débarqués à Lampedusa. « Ce n’est pas en accueillant plus de personnes que l’on va tarir un flux qui évidemment touche nos capacités d’intégration », a-t-il poursuivi.

Vers une réponse « européenne » ?
« Il ne peut pas y avoir comme message donné aux personnes qui viennent sur notre sol (européen) qu’ils seront accueillis quoi qu’il arrive », avait déjà lundi souligné Gérald Darmanin, qui veut faire preuve de « fermeté ». « Nous devons appliquer les règles européennes », avait-t-il ajouté : la France pourra « accueillir » les personnes persécutées « pour des raisons politiques ». Mais dans « 60 % » des cas, ils « viennent de pays comme la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Gambie », où « il n’y a pas de question humanitaire ».

Sans attendre de réponse européenne, le gouvernement italien a approuvé lundi de nouvelles mesures destinées à endiguer les arrivées, notamment en créant davantage de centres de rétention pour les migrants déboutés de leur demande d’asile et en augmentant la durée maximale de cet enfermement, passant de quatre à dix-huit mois.

Venue dimanche à Lampedusa, la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen y a présenté un plan d’urgence. Ce plan d’aide en dix points, destiné à gérer l’urgence des flux migratoires vers l’Italie, prévoit de mieux répartir les demandeurs d’asile entre les pays européens ou encore de faciliter les retours.

Il est censé conjuguer fermeté à l’encontre des passeurs et facilitation des voies légales d’entrée dans l’espace européen pour les candidats à l’exil éligibles à l’asile.

Les partenaires européens de l’Italie, premier pays d’entrée dans l’UE sur cette route migratoire, doivent prendre leur part, a estimé dimanche la présidente de la Commission européenne. « La réponse doit être trouvée dans la coopération entre Européens » et « entre les Européens avec la Tunisie », a abondé lundi aux Nations unies la cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna.

leparisien

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