La fusion d’UBS et CS est aussi celle de deux stratégies environnementales différentes

La fusion forcée avec Credit Suisse avec UBS va également être marquée par le rapprochement de deux stratégies environnementales « différentes », a reconnu lundi le patron d’UBS à qui échoue la lourde tâche de faire le ménage dans les activités de son ex-rivale.

« Mettre en commun deux banques systémiques signifie aussi rassembler deux politiques différentes sur comment parvenir aux objectifs pour 2050 », a déclaré Sergio Ermotti lors d’une conférence à Genève sur la finance durable.

« Les deux banques avaient chacune défini des objectifs. Mais la façon dont chacune avait décidé d’y parvenir est différente », a ajouté le patron d’UBS, expliquant que l’objectif de ses équipes est désormais de mettre en place un projet « cohérent ».

UBS comme Credit Suisse font l’objet de vives critiques en Suisse quant à leurs plans pour atteindre les objectifs visés par l’accord de Paris d’ici 2050.

Peu après le sauvetage de Credit Suisse en mars, l’Alliance climatique suisse, qui regroupe plusieurs organisations environnementales, avait reproché aux deux banques d’être à la traîne de leurs concurrentes, en particulier concernant la sortie des énergies fossiles.

Les critiques viennent d’ONG mais aussi d’investisseurs, dont la fondation Ethos qui représente des caisses de retraites en Suisse, qui ont vivement reproché à Credit Suisse lors de son assemblée générale en 2022 ses financements aux entreprises actives dans les énergies fossiles depuis la signature de l’Accord de Paris.

« J’aimerais savoir si UBS, qui a une politique très faible dans le charbon, va réduire les investissements de Credit Suisse dans la fracturation hydraulique », a déclaré Guillaume Durin, chargé de campagne pour l’ONG Breakfree, venue protester à Genève au premier jour de cette conférence sur la finance durable.

Les activistes de cette ONG ont déposé devant le Centre international de conférences des restes d’arbres calcinés venant d’un incendie de forêt en juillet dans la région du Valais ainsi que des débris d’une tempête le même mois dans la ville horlogère de la Chaux-de-Fonds pour montrer les dégâts du changement climatique et interpeller les organisateurs de l’événement quant à la présence de banques qui financent encore les énergies fossiles.

Le patron d’UBS a expliqué que le rôle des banques est d’aider les investisseurs à financer leurs projets pour atteindre leurs objectifs de développement durable.

Mais selon lui, le chemin est encore long avant de pouvoir sortir des énergies fossiles, d’autant que « les tensions géopolitiques ont créé davantage de dépendance » à leur égard.

« La trajectoire est là, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire », a estimé M. Ermotti lors de cette conférence.

AFP

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