Un brocanteur achète un masque 150 euros puis le revend 4,2 millions, les vendeurs portent plainte

En 2021, un couple qui vidait la maison familiale a vendu un masque africain à un brocanteur, sans se douter que celui-ci revêtait une très grande valeur. Il a porté plainte et l’argent a été bloqué en attendant la décision

En vidant sa résidence secondaire en 2021, un couple décide de vendre quelques objets à un antiquaire que leur a présenté leur jardinier, dont un masque africain cédé 150 euros, rapporte Le Monde. Six mois plus tard, le couple découvre que ce même objet, en fait un masque fang extrêmement rare, vendu aux cours d’enchères exceptionnelles à Montpellier, avait été adjugé… 4,2 millions d’euros.

Le couple, qui estime avoir été trompé par l’antiquaire, porte plainte. Avec des arguments : le professionnel n’a jamais exposé l’objet dans sa boutique. Il est revenu interroger le couple sur sa provenance, l’objet ayant été rapporté du Gabon par le grand-père du mari, gouverneur colonial en Afrique au début du XXe siècle. Surtout, il l’a fait dater au carbone 14 moyennant 600 euros, soit quatre fois le prix payé au départ pour l’objet.

Somme bloquée
Se basant sur des jurisprudences stipulant que l’« erreur » du vendeur entraîne la nullité d’un contrat lorsqu’elle porte sur la « substance » de l’objet de ce contrat, l’avocat des plaignants espère faire annuler la vente, ses clients ayant cru de manière « erronée » que le masque ne valait rien.

Dans l’attente du jugement, qui pourrait prendre lui aussi quinze ans, l’avocat a demandé l’autorisation de saisir sur les comptes de ce dernier le produit de la revente, de « 3,1 millions d’euros, après déduction des frais et de l’impôt sur la plus-value », ce que le tribunal de Nîmes lui a accordé fin juin.

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