Les PFAS, des « polluants chimiques éternels », contaminent l’environnement et sont suspectés d’impacter notre santé. Des chercheurs viennent de mettre en évidence des niveaux plus élevés de ces substances dans le corps de femmes précédemment atteintes de divers cancers.
Une vaste étude américaine sur la santé et l’examen nutritionnel (NHANES) établit un lien entre l’exposition à des produits chimiques tels que les PFAS (substances per- et poly-fluoroalkyles) et aux phénols, et un diagnostic antérieur de cancer.
Toutefois, l’étude publiée dans le Journal of Exposure Science and Environmental Epidemiology ne prouve pas que cette exposition soit à l’origine de ces diagnostics de cancer.
« Il s’agit d’un signal fort indiquant que ces perturbateurs endocriniens pourraient jouer un rôle et qu’ils devraient faire l’objet d’études plus approfondies », indiquent les auteurs.
Contaminant l’eau et les aliments, les PFAS sont suspectés depuis longtemps d’être dangereux pour la santé. Ils sont même appelés des « polluants éternels » parce qu’ils résistent à la décomposition et perdurent donc des décennies dans l’environnement.
Pour l’étude, les chercheurs ont extrait les concentrations en PFAS et en phénols/parabènes d’échantillons de sang et d’urine, ainsi que les diagnostics autodéclarés de mélanome (cancer de la peau) et de cancers de la thyroïde, du sein, de l’ovaire, de l’utérus et de la prostate chez plus de 10 000 adultes.
Une possible perturbation de la fonction hormonale
Les résultats montrent que, chez les femmes en particulier, une exposition plus élevée à un certain composé PFAS doublait les risques d’un diagnostic antérieur de mélanome.
De plus, une probabilité accrue d’antécédents de cancer de l’ovaire a été associée à plusieurs phénols et parabènes. L’étude a également mis en évidence des différences raciales. Les associations entre divers PFAS et les cancers de l’ovaire et de l’utérus n’ont été observées que chez les femmes blanches, tandis que les associations entre un PFAS et un phénol (BPF) et le cancer du sein n’ont été observées que chez les femmes non blanches.
Ces produits chimiques pourraient affecter les voies hormonales dans la pathologie de ces cancers chez les femmes. « Les PFAS semblent perturber la fonction hormonale, ce qui constitue un mécanisme potentiel qui augmente le risque de cancers liés aux hormones chez les femmes », a précisé Amber Cathey, auteure de l’étude et chercheuse à l’école de santé publique de l’université du Michigan.
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