Le visage d’un accusé comparaissant caché avait été révélé ce vendredi et diffusé sur les réseaux sociaux. Un acte passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.
Une enquête pénale va être ouverte après que le visage d’un accusé comparaissant caché soit apparu au procès de l’évasion du braqueur Rédoine Faïd aux assises de Paris, puis diffusé sur les réseaux sociaux, a indiqué le parquet de Paris.
« Le parquet de Paris, avisé oralement des faits, ouvrira une enquête dès réception des éléments constatés », a-t-il confirmé, alors que le procès a été suspendu ce vendredi matin à cause de cet incident. La révélation de tout élément permettant l’identification ou la localisation d’une personne protégée est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende. Les peines encourues sont aggravées en cas d’atteinte à cette personne ou à son entourage.
Caché derrière un paravent
Cet accusé, comparaissant libre, a changé de vie et d’identité il y a quelques années, après avoir dénoncé dans un dossier de double assassinat une figure du grand banditisme corse, Jacques Mariani, qui se trouve lui dans le box. Depuis le début du procès, Marc (prénom modifié) comparaissait derrière un paravent de bois installé dans la salle d’audience.
Mais lors de son interrogatoire jeudi, l’image de cet homme à la barre a été diffusée pendant plusieurs minutes en gros plan, suscitant des réactions enthousiastes de proches de Jacques Mariani sur les bancs du public.
Après une suspension d’audience, la présidente avait annoncé qu’une photo avait été prise depuis le public, et diffusée sur les réseaux sociaux. Tous les portables des personnes dans le public avaient été vérifiés, en vain.
A la reprise de l’audience vendredi matin, Me Clarisse Serre, l’avocate de Marc, a demandé un report de l’audience. Elle a dit avoir pris connaissance dans la presse « des réactions édifiantes » dans la salle d’audience à l’apparition de l’image de son client sur les écrans.
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Sa femme « particulièrement inquiète »
Marc « n’est pas en état de prendre la parole », a dit son avocate. Sa femme, qui a également changé d’identité comme leurs trois jeunes enfants, « est particulièrement inquiète ». « Je ne suis pas en état » de le défendre, « ce qui s’est passé est inadmissible », a ajouté Me Serre.
Malgré les oppositions de tous les autres avocats de la défense, la présidente Frédérique Aline a donné raison au conseil de Marc. « J’entends une avocate de la défense qui me dit qu’elle n’est pas en état d’assister son client », et il est « inenvisageable » d’interrompre l’interrogatoire de Marc pour interroger un autre accusé, a-t-elle dit, annonçant que l’audience reprendrait donc lundi à 9h30.
afp