Au Mali, l’imposante colonne de l’armée malienne partie le lundi 2 octobre au matin de Gao en direction de la région de Kidal a subi une violente attaque du CSP, hier jeudi, au niveau de Tabankort, à plus de 200 kilomètres au nord de Gao. Ce convoi constitué d’une centaine de véhicules des Fama et de leurs supplétifs russes du groupe Wagner est ensuite arrivé à proximité d’Anefis, à l’entrée de la région de Kidal, où de nouveaux combats ont eu lieu.
L’armée et les Fama avancent des versions contradictoires sur ces affrontements. Dans un communiqué diffusé le 5 octobre au soir, Bamako a, pour la première fois, précisé les objectifs de son offensive.
L’armée malienne et les rebelles du CSP s’accordent au moins sur un point : les derniers combats de la journée du 5 octobre ont eu lieu à une dizaine de kilomètres au sud d’Anefis. Dans le communiqué diffusé hier soir, l’armée malienne affirme avoir « brisé avec des actions aéroterrestres » le « rideau défensif » ennemi.
Les Fama revendiquent la destruction de plusieurs pick-ups et « un bilan humain très important côté terroriste », terme employé par les autorités maliennes de transition pour désigner, indistinctement, les groupes jihadistes comme le Jnim lié à al-Qaïda ou l’État islamique, et les groupes signataires de l’accord de paix de 2015, en grande partie rassemblés au sein du CSP avec qui les combats ont donc repris depuis trois semaines et demie.
Versions opposées
Le CSP affirme quant à lui ne déplorer que huit blessés, aucun mort, et dément l’arrivée des soldats maliens dans la localité même d’Anefis, située à l’entrée de la région de Kidal. Des versions très opposées et qu’il est impossible, pour le moment, de vérifier de manière indépendante.
Surtout, dans son communiqué, l’armée malienne indique pour la première fois un objectif à son offensive : « La reprise de toutes les emprises initialement aux mains des forces onusiennes ». Des bases militaires situées à Aguelhoc, Tessalit et à Kidal, fief des groupes rebelles, et que la Minusma est censée quitter prochainement dans le cadre de son départ du Mali.
L’armée malienne ne précise ni l’ordre ni les échéances de ces reprises programmées. Toutes ces bases se trouvent dans des zones dont le CSP revendique le contrôle, en vertu du cessez-le-feu de 2014 et des arrangements sécuritaires inclus dans l’accord de paix de 2015. Les autorités maliennes de transition considèrent quant à elle que l’armée nationale a aujourd’hui vocation à s’installer dans ces camps, comme partout ailleurs sur le territoire national.
Accusations du CSP
Dans un communiqué diffusé hier (jeudi) soir, le CSP accuse les soldats maliens et leurs supplétifs russes de Wagner d’avoir tué 17 civils à Ersane, entre Tarkint et Anefis. Et donne son bilan des attaques des camps militaires de Bamba et Taoussa, menées dimanche et mercredi derniers : le CSP affirme avoir tué au total 34 soldats maliens et en avoir capturé 8. L’armée malienne n’a communiqué aucun bilan pour ces attaques qu’elle avait assuré avoir repoussé.
sudquotidien