Au Tchad, le mandat d’arrêt international à l’encontre du président du parti des Transformateurs et l’un des plus farouches opposants tchadiens est au centre des discussions à ndjamena et des réseaux sociaux tchadiens. Un document qui a fuité à moins de deux semaines de son retour annoncé au pays, et les réactions sont contrastées.
Pour la société civile et l’opposition politique tchadienne, ce mandat d’arrêt « sorti du chapeau » à quelques jours du retour de Succès Masra est « un mauvais signal » à quelques deux mois du référendum constitutionnel. Il vient montrer, explique le président du parti UDP, le vrai visage du pouvoir de transition et de son chef, le général Mahamat Idriss Deby.
« Cela montre de façon claire et nette que Mahamat Idriss Déby Itno n’a jamais eu une envie sincère vis-à-vis de l’opposition et de Succès Masra, affirme Max Kemkoye. Au-delà de l’inquiéter et de l’empêcher de revenir au pays, on essaie de l’arrêter là où il se trouve. »
« Faux », a réagi le porte-parole du MPS, le parti fondé par le défunt président Idriss Deby Itno : Jean-Bernard Padaré rappelle que non seulement Succès Masra a été « le meneur » de l’insurrection du 20 octobre 2022, mais qu’il avait en plus appelé à s’en prendre aux politiciens sudistes pro-pouvoir de transition. La justice doit passer, a insisté le porte-parole du MPS.
« Le président a toujours exprimé sa politique de la main tendue. Cela ne veut pas dire qu’il y a impunité. Tous ceux qui sont impliqués d’une façon ou d’une autre dans des infractions, à la justice de faire son travail et le président usera certainement de ses prérogatives pour gracier. »
Mais plusieurs hauts responsables tchadiens ne cachent pas leur « embarras » et disent craindre ce qui pourrait arriver si Succès Masra décide de débarquer à Ndjamena le 18 octobre, malgré ce mandat d’arrêt international.
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