ETATS-UNIS Joe Biden comme Donald Trump craignent que le neveu de JFK leur siphonne des voix
Il se présente « libre de toute allégeance à un parti ». Lundi, Robert Kennedy Jr s’est officiellement déclaré pour la présidentielle de novembre de 2024 comme candidat indépendant.
A 69 ans, le neveu controversé de JFK, qui fait surtout parler de lui par son complotisme sur le Covid et les vaccins, renonce donc à l’investiture démocrate – qu’il n’avait aucune chance de remporter – et pourrait peser dans le probable duel entre Joe Biden et Donald Trump.
« Je ne servirai que ma conscience, mon créateur et vous », a lancé devant ses supporteurs le fils de l’ancien ministre démocrate de la Justice et candidat à la présidentielle Robert Kennedy. Il a attaqué Joe Biden, « jugé trop vieux par 75 % » des Américains, et Donald Trump, « qui fait face à de multiples poursuites civiles et pénales ».
Avec cette candidature comme candidat tiers, RFK Jr va devoir batailler pour avoir son nom sur les bulletins de vote. Dans certains Etats, il faut d’abord réunir des milliers, voire des dizaines de milliers de signatures d’électeurs.
Biden et Trump sur la défensive
Un sondage réalisé par Reuters la semaine dernière le place à un niveau élevé, à 14 % d’intentions de vote, contre 38 % pour Biden et 40 % pour Donald Trump. Il est toutefois courant que les candidats indépendants commencent très haut puis retombent pour terminer à moins de 3 %. La principale exception reste le milliardaire Ross Perot, en 1996, qui avait obtenu 8 % des voix lors de la victoire de Bill Clinton face à Bob Dole.
Joe Biden comme Donald Trump peuvent avoir des raisons de s’inquiéter. RFK Jr pourrait séduire des démocrates désabusés par Biden, notamment avec son passé d’avocat spécialisé dans les questions environnementales. Mais avec son complotisme antivax, et une candidature populiste sur l’économie et la politique étrangère, il pourrait couper dans l’électorat de Donald Trump, notamment chez les ouvriers blancs.
S’ils font rarement parler d’eux, les « petits » candidats peuvent peser sur le scrutin, surtout dans des « swing states » qui se jouent à moins de 50.000 voix. Certains experts démocrates avaient accusé la Verte Jill Stein d’avoir coûté la victoire à Hillary Clinton dans le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie, et donc à la présidentielle américaine.
Après l’annonce de sa candidature, le mouton noir des Kennedy s’est fait tacler par quatre de ses frères et soeurs: « La décision de notre frère Bobby d’être candidat contre Joe Biden est dangereuse pour le pays. Bobby a peut-être le même nom que notre père mais il ne partage pas les mêmes valeurs. »
20minutes