Une nouvelle campagne de piratage permet de voler les cartes de crédits en passant par une version infectée des pages d’erreur 404 des sites de vente en ligne. Les chercheurs en cybersécurité n’avaient jamais vu ça avant.
Pour voler des informations bancaires, le plus souvent celles de la carte de crédit, les pirates ont beaucoup d’imagination. De l’audace même, en se faisant passer pour des conseillers chargés de vous protéger contre les arnaques par exemple. Mais comment soupçonner qu’ils vont aller jusqu’à infecter une page Web que tout le monde a déjà vu plusieurs fois dans sa vie, sans jamais se dire qu’elle pourrait être dangereuse ? Cette page, c’est la fameuse “Erreur 404”. Celle que vous voyez s’afficher quand vous arrivez sur une page qui n’existe plus ou qui a été déplacée.
Les chercheurs en cybersécurité d’Akamai ont été les premiers surpris de leur découverte. Ils repèrent d’abord une nouvelle campagne Magecart, “un type de cyberattaque qui cible les entreprises en ligne dans le but de dérober des informations sensibles, notamment les données des cartes de paiement”. Rapidement, ils remarquent que parmi les 3 méthodes utilisées par les hackers, l’une d’elle consiste à modifier la page d’erreur 404 des sites visés. Du jamais vu selon eux.
DES PIRATES ONT MODIFIÉ LA PAGE D’ERREUR 404 DE SITES WEB POUR VOLER DES CARTES DE CRÉDITS
Les victimes sont des sites de vente en ligne reposant sur la plate-forme de e-commerce Magento (aujourd’hui Adobe Commerce) ou WooCommerce. L’attaque repose sur un “loader”, un programme qui va injecter le code malveillant sur la page Web. Une fois exécuté, il cherche à aller sur une page qui n’existe pas, ce qui aboutit à l’affichage d’une erreur 404. Sauf que celle-ci n’est pas la vraie, c’est une version infectée qui la remplace entièrement.
Les données bancaires sont ensuite récupérées via un faux formulaire créé par le code présent dans la fausse erreur 404. Le client entre ses informations pour payer, un message indique que ça n’a pas marché et demande de retaper le tout. Mais cette fois-ci, il envoie ce qu’il écrit aux pirates. En théorie, des solutions de cybersécurité bien configurées doivent détecter l’infection.
Akamai