Quels sont les principaux défis pour les pays riches pour accélérer leur transition énergétique ?

Limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C comparé aux niveaux préindustriels est-il encore envisageable ? À en croire les prévisions de l’Organisation des Nations unies (ONU), qui estiment que le seuil pourrait être dépassé avant 2030, l’objectif semble hors d’atteinte. Mais selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la partie n’est pas perdue. Cette révolution énergétique nécessite par contre des investissements sans précédent de la part des pays les plus pollueurs.

Les objectifs de l’Accord de Paris restent atteignables, uniquement si les grandes nations polluantes doublent leurs efforts. Cependant, l’évolution actuelle ne va pas dans le bon sens : en 2022, les émissions de dioxyde de carbone émises par les énergies ont atteint un nouveau record, +1 % par rapport à 2019. L’année qui s’est ensuivie, 2023, a été ponctuée de records de chaleur, notamment au cours du mois d’août, le plus chaud enregistré dans le monde depuis le début des relevés. Dans le même temps, un changement positif (mais trop lent) s’est opéré, les progrès faits en matière d’énergies renouvelables et leur utilisation de plus en plus fréquente.

Chine, Japon, États-Unis et Europe doivent revoir leur calendrier
Dans le collimateur du rapport de l’AIE – l’agence internationale de l’énergie – trois zones géographiques : la Chine, les États-Unis et l’Europe. Des économies dites « avancées » qui entreprennent déjà une transition, mais bien trop timide. Après avoir souffert d’une image désastreuse, à juste titre, la Chine fait désormais office de bon élève, ou presque : les mesures qu’elle met actuellement en place devraient lui permettre de réaliser 85 % de ses objectifs d’ici 2030 en matière d’environnement, bien plus que les États-Unis et l’Europe.

Tous les pays industrialisés doivent avancer leur calendrier, car le temps presse : l’AIE estime que toutes les mesures visant des résultats d’ici 2050 doivent être avancées à 2045 pour les États-Unis et le Japon, et à 2050 au lieu de 2060 pour la Chine.

Mais alors que les pays les plus pollueurs se concentrent sur la réduction du CO2, ils oublient trop souvent la part du méthane. L’AIE estime que les émissions de méthane issues des énergies doivent être réduites de 75 % d’ici 2030 pour entendre limiter le réchauffement climatique.

Énergies renouvelables et efficacité électrique au centre du rapport
Pour limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C, les émissions de gaz à effet de serre doivent baisser de 80 % dans les économies avancées d’ici 2035 et de 60 % dans les marchés émergents, compativement à leur niveau de 2022. Deux grandes mesures principales doivent être appliquées au plus vite :

tripler les installations dédiées aux énergies renouvelables d’ici 2030, en particulier le solaire ;
améliorer l’efficacité de l’électricité, en doublant le niveau annuel d’intensité électrique de tous les grands pays pollueurs d’ici 2030.

Le monde doit investir plusieurs milliards de dollars par an
Si elle ne mentionne pas beaucoup l’importance d’un changement des habitudes et de la sobriété, l’Agence internationale de l’énergie insiste sur l’intérêt de nouvelles technologies pour dépolluer notre Planète : selon elle, des investissements massifs doivent être faits sur des installations permettant d’absorber le CO2.

Évidemment, une telle transformation nécessite des fonds énormes : le monde doit investir 1,8 milliard de dollars pour le développement des énergies propres en 2023, mais ce chiffre doit monter à 4,5 milliards par an d’ici 2030. Le chiffre fait peur, mais l’AIE explique que cet investissement n’est pas optionnel et sera rapidement rentable.

Le rapport sera présenté et discuté au cours de la COP28 qui aura lieu aux Émirats arabes unis du 30 novembre au 12 décembre prochain.

futura

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