Présidentielle en Équateur: un duel serré dans un pays miné par la violence

Plus de 13 millions d’Équatoriens se déplacent aux urnes ce dimanche pour le second tour de l’élection présidentielle. Il se dispute entre Luisa Gonzalez, candidate de gauche proche de l’ancien président Rafael Correa, et Daniel Noboa, fils de l’homme le plus riche du pays.

Dans ce pays miné par la violence du crime organisé et où l’un des candidats a été assassiné avant le premier tour, l’enjeu du retour de la sécurité est évidemment central. Mais les électeurs attendent bien plus.

À gauche, Luisa Gonzalez, avocate, héritière de l’ancien président Rafael Correa. Elle promet le retour de l’État, à commencer dans les prisons et dans les rues où les gangs sont hors de contrôle. À droite, même chose pour le candidat Daniel Noboa (35 ans) qui veut carrément construire des prisons flottantes en mer pour les détenus les plus dangereux.

Si le début de campagne a vu le thème de l’insécurité prendre le dessus à cause notamment de l’assassinat d’un des candidats et de l’importante dégradation de ces derniers mois. C’est loin d’être le seul thème de campagne. Les deux finalistes ont dû se démarquer par la suite lors du débat de l’entre-deux-tours.

Luisa Gonzalez a défendu les investissements publics pour favoriser la création de l’emploi. En face, le fils du magnat de la banane et milliardaire Alvaro Noboa défendait le rôle du secteur privé pour améliorer l’économie.

Les électeurs équatoriens ont des inquiétudes concernant l’insécurité, mais ils s’intéressent aussi aux autres propositions.

Largement favori, Daniel Noboa en perte de vitesse
Apparu moins à l’aise qu’elle, il a perdu quelques points dans les sondages. Mais il reste le favori, car il surfe sur un sentiment bien ancré en Équateur : le rejet du coréisme, ce mouvement lié à l’ancien président Rafael Correa condamné à 8 ans de prison et désormais en exil en Belgique et dont est issue Luisa Gonzalez. « Le résultat de l’élection de dimanche sera très serré », analyse Andrés Chiriboga, chercheur et professeur à Sciences-Po Paris.

Le ou la nouvelle élue aura en tout cas peu de temps pour tenir ses promesses. Il ou elle gouvernera jusqu’à début 2025, terme du mandat du président sortant Guillermo Lasso qui avait convoqué des élections anticipées pour éviter sa destitution sur fond d’accusations de corruption.

RFI

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