Certains médicaments, comme les analgésiques et les contraceptifs, coûtent beaucoup plus cher dans les pays pauvres.
Les médicaments sont de mauvaise qualité, et les prix sont élevés à cause de l’absence de concurrence sur le marché africain, a déclaré à la BBC un éminent spécialiste de la santé, Kalipso Chalkidou, du Centre pour le développement mondial.
Les pays africains à revenu faible ou moyen paient beaucoup plus cher pour des médicaments moins efficaces, selon Mme Chalkidou.
Elle estime que la mauvaise qualité et la cherté des médicaments sont la conséquence de l’absence de concurrence sur le marché africain.
Dans des pays comme la Zambie, le Sénégal et la Tunisie, les médicaments génériques comme le paracétamol peuvent coûter jusqu’à 30 fois plus cher qu’au Royaume-Uni et aux États-Unis, a dit Kalipso Chalkidou à l’émission « Newsday » de la BBC.
Le marché du médicament ne fonctionne pas correctement dans les pays pauvres, faute de concurrence, mais aussi à cause d’une « chaîne d’approvisionnement concentrée », selon Mme Chalkidou, directrice de la politique de santé au Centre pour le développement mondial, et coauteure d’une étude sur l’approvisionnement en médicaments.
Cette étude conclut que les pays à revenu faible ou moyen achètent une petite variété de médicaments, ce qui entraîne la faiblesse de la concurrence, de la réglementation et de la qualité.
Selon l’étude, les pays les plus riches sont en mesure de se procurer des médicaments moins chers, grâce aux fonds publics et aux solides chaînes d’approvisionnement.
« C’est très problématique »
Les pays les plus pauvres ne tirent pas profit de l’initiative des donateurs étrangers de leur acheter des médicaments.
« C’est très problématique », a souligné Mme Chalkidou, estimant que les pays à revenu faible ou moyen « ont peu de capacité à négocier des prix en baisse et à assurer la qualité des médicaments ».
Selon elle, la hausse des tarifs des médicaments est souvent causée par les taxes et la corruption.
A cause d’une réglementation peu stricte, la qualité des médicaments laisse à désirer, constate Kalipso Chalkidou.
L’étude à laquelle elle a pris part recommande une plus grande coopération internationale et une réforme de la politique de l’Organisation mondiale de la santé, pour un meilleur approvisionnement des pays à faible revenu en médicaments.
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