Une semaine après le rejet massif d’un référendum visant à donner plus de droits aux aborigènes, un jeune aborigène de 16 ans est mort 20 octobre dans un hôpital de Perth, à l’ouest de l’Australie. Huit jours auparavant, il avait tenté de mettre fin à ses jours dans une prison où les conditions de détention sont particulièrement dures.
Elle est connue comme l’Unité 18 : une section aménagée l’an dernier pour des mineurs au sein d’une prison de sécurité maximale, où les manquements et les abus ont été maintes fois signalés. Des conditions de détention trop dures pour un jeune aborigène de 16 ans, ses avocats avaient d’ailleurs demandé, sans succès, son transfert il y a à peine deux semaines, le poussant à se suicider.
Il y a tout juste trois jours, alors qu’il était entre la vie et la mort à l’hôpital, sa grand-mère dénonçait ses conditions de détention sur ABC News : « C’est un endroit où on était censé prendre soin de lui. Et il l’a quitté dans une ambulance. C’est de la négligence ».
Cette Unité 18, mise en place il y a un an après des émeutes dans un centre de détention pour mineurs, déclenchées déjà à cause des conditions drastiques de détention, est considérée comme l’une des pires prisons d’Australie. Depuis son ouverture, au moins 20 mineurs ont tenté de mettre fin à leurs jours et on a relevé plus de 350 cas d’automutilation.
Une affaire qui illustre également l’un des deux principaux problèmes affectant les jeunes aborigènes : dans un pays où on est majeur pénalement dès l’âge de 10 ans, 49 % des détenus mineurs sont aborigènes, alors qu’ils représentent moins de 4 % de la population. Par ailleurs, le suicide est la première cause de mortalité chez les mineurs aborigènes.
Des inégalités, vis-à-vis du reste de la population australienne, que la Voix aborigène, rejetée par plus de 60 % des électeurs lors du référendum qui s’est tenu la semaine dernière, aurait pu réduire.
RFI