Dans son deuxième roman, Gaëlle Bélem raconte l’histoire d’Edmond Albius, un jeune esclave de 12 ans analphabète et adopté par un botaniste, qui trouve seul au XIXème siècle sur l’île Bourbon connue aujourd’hui sous le nom de l’île de La Réunion, le secret de la pollinisation de la vanille.
Imaginez un peu. Nous sommes en 1841, dans l’océan Indien, sur les hauteurs de Sainte-Suzanne, dans l’est de l’île Bourbon qu’on appelle aujourd’hui l’Ile de La Réunion. C’est là qu’un jeune esclave de 12 ans, analphabète mais passionné de botanique comme son maître – un amoureux des orchidées – réussit là où tant d’autres bien plus riches et bien plus érudits, ont échoué avant lui : féconder une fleur de vanille.
Une découverte aux allures de prodige, sans laquelle la saveur et la senteur de cette épice ne seraient sans doute jamais arrivées dans les pâtisseries, les crèmes glacées ni les flacons de parfum. Ce jeune esclave portait alors un prénom, Edmond. Il deviendra, quelques temps plus tard, Edmond Albius. Un incroyable destin que nous raconte la romancière réunionnaise Gaëlle Bélem, dans un livre plein de malice et d’érudition, qui permet aussi de découvrir ou de redécouvrir quelques pages de l’histoire de La Réunion.
« Le fruit le plus rare ou la vie d’Edmond Albius », le deuxième roman de Gaëlle Bélem, est paru aux éditions Gallimard, dans la collection Continents Noirs.
Reportage : Lisa Giroldini a assisté au Centre Mandapa à Paris, dans le cadre du Festival du Mois Kreyol, au spectacle « Kisa Mi Lé » (qui veut dire : Qui suis-je ?) de la compagnie réunionnaise Kisa Mi Lé. Un Seul-en-scène sur la quête identitaire, monologue intérieur d’un récit personnel qui peut résonner pour tout un chacun.
RFI