Le nouveau chef du gouvernement slovaque, Robert Fico, s’est dit prêt, jeudi, à mettre fin à l’aide militaire de son pays à l’Ukraine. Il s’oppose également aux sanctions de l’Union européenne contre la Russie et veut empêcher Kiev de rejoindre l’OTAN.
Le point sur la situation jeudi 26 octobre, en fin de soirée
- La Slovaquie a annoncé jeudi l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine, limitant le soutien à son voisin à l’« aide humanitaire et civile ». La « guerre en Ukraine n’est pas la nôtre (…). L’UE devrait passer du statut de fournisseur d’armes à celui d’artisan de la paix », a déclaré Robert Fico, au lendemain de sa nomination à la tête d’un gouvernement de coalition associé à un parti d’extrême droite prorusse. Selon le Kiel Institute, la Slovaquie a fourni 670 millions d’euros d’aide militaire à l’Ukraine au cours de la première année du conflit avec la Russie.
- Une délégation du Hamas est actuellement en visite à Moscou, selon la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe. Le Hamas n’est pas considéré en Russie comme une organisation terroriste, et ses représentants ont déjà effectué deux déplacements à Moscou au cours de l’année écoulée. La porte-parole a, par ailleurs, annoncé que le vice-ministre des affaires étrangères iranien, Ali Bagheri Kani, chargé des négociations sur le nucléaire, se trouvait, lui aussi, dans la capitale russe.
- Les forces russes gagnent du terrain dans le secteur d’Avdiïvka, selon l’Institut pour l’étude de la guerre. Des images géolocalisées diffusées mardi montrent que l’armée russe a progressé au nord-ouest de Krasnohorivka, à 5 km au nord-ouest d’Avdiïvka. L’état-major ukrainien fait quant à lui état d’offensives russes infructueuses près de Stepove, de Tonenke, de Sieverne et de Nevelske, quatre localités proches d’Avdiïvka.
- Les autorités ukrainiennes ordonnent l’évacuation des enfants dans dix localités proches de Koupiansk. Au total, 275 mineurs seront concernés par cette mesure. Les autorités ukrainiennes avaient déjà procédé en août à des évacuations de civils autour de Koupiansk, en raison de la progression des forces russes, qui se trouvent à une dizaine de kilomètres de la ville.
- L’Agence internationale de l’énergie atomique s’inquiète des tirs à proximité de la centrale nucléaire de Khmelnytsky. L’interception de deux drones, dans la nuit de mardi à mercredi, près de la centrale de Khmelnytsky « rappelle une fois de plus la situation extrêmement précaire de l’Ukraine en matière de sûreté nucléaire, qui perdurera tant que durera cette guerre tragique », alerte le directeur général de l’AIEA.
- Les Etats-Unis et le Danemark annoncent de nouvelles aides militaires à l’Ukraine. Le Danemark va donner à Kiev du matériel militaire pour un montant de 3,7 milliards de couronnes (495 millions d’euros), a dit le ministère de la défense. « Ce don comprend des chars, des véhicules de combat d’infanterie, des munitions d’artillerie, des drones et des armes légères », a énuméré le ministère dans un communiqué.
- De son côté, Washington a annoncé une nouvelle tranche d’aide, d’une valeur de 150 millions de dollars (plus de 142 millions d’euros. Ce paquet comprend « des capacités de défense aérienne supplémentaires, des munitions d’artillerie, des armes antichars, et d’autres équipements, pour aider l’Ukraine à contrer l’agression russe », détaille le communiqué.
Washington affirme que Moscou « exécute des soldats » qui tentent de battre en retraite
La Russie « exécute des soldats » qui tentent de battre en retraite pour fuir une nouvelle offensive dans l’est de l’Ukraine, où les forces russes ont subi des pertes « importantes », a affirmé jeudi le porte-parole du conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby. « Nous disposons d’informations selon lesquelles l’armée russe exécute des soldats qui refusent de suivre les ordres », a déclaré M. Kirby lors d’un point presse (en anglais).
« Nous disposons d’autres informations selon lesquelles les commandants russes menacent d’exécuter des unités entières si elles cherchent à reculer devant l’artillerie ukrainienne », a ajouté le porte-parole, qui a estimé que les effectifs russes restaient « mal formés, mal équipés et mal préparés au combat ». John Kirby n’a pas fourni plus de détails sur ces exécutions présumées ni sur la façon dont Washington aurait eu accès à ces informations.
La cité industrielle d’Avdiïvka, dans la région de Donetsk, est visée ces dernières semaines par d’intenses attaques des troupes russes, qui cherchent à l’encercler au prix de lourdes pertes, selon les observateurs. Les positions ukrainiennes restent « protégées » autour de cette ville disputée, mais la situation est « difficile », avait affirmé dimanche le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Moscou a subi des « pertes importantes » lors de son offensive, dont au moins 125 véhicules blindés et des « milliers » de victimes, a affirmé M. Kirby, sans préciser si les victimes étaient blessées ou mortes.
« L’armée russe semble utiliser ce que nous appellerions la tactique des vagues humaines », selon laquelle des centaines, voire des milliers de combattants se dirigent simultanément vers un même point, créant un effet de masse humaine difficile à contenir par ses rivaux, a-t-il déclaré. « Il n’est pas donc surprenant que les forces russes soient affligées d’un mauvais moral », a plaidé ce responsable du conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, qui appuie militairement l’Ukraine contre la Russie.
Washington annonce un nouveau paquet d’aide à l’Ukraine, d’une valeur de 150 millions de dollars
L’administration Biden a accordé un nouveau paquet d’aide militaire à l’Ukraine, d’une valeur de 150 millions de dollars (plus de 142 millions d’euros), a annoncé le département de la défense américain jeudi. Ce paquet comprend notamment « des capacités de défense aérienne supplémentaires, des munitions d’artillerie, des armes antichars, et d’autres équipements, pour aider l’Ukraine à contrer l’agression russe », détaille le communiqué.
Ces équipements militaires sont pris dans les stocks de l’armée américaine. Cette nouvelle tranche d’aide militaire « est un autre signal de l’engagement continu des Etats-Unis dans le soutien du peuple ukrainien », réaffirme le département de la défense, qui appelle le Congrès à « tenir ses engagements auprès du peuple d’Ukraine en votant des fonds supplémentaires ».
Mercredi, après trois semaines de blocage, un nouveau speaker a été élu à la Chambre des représentants des Etats-Unis. Avec l’élection de Mike Johnson, les débats – notamment sur l’aide à l’Ukraine ou Israël – à la chambre basse du Congrès américain vont pouvoir reprendre.
La diplomatie russe dénonce des pourparlers « antirusses » à la réunion de Malte prévue les 28 et 29 octobre
La diplomatie russe s’en est vivement prise à Malte jeudi, l’accusant d’accueillir des pourparlers « antirusses » sur l’Ukraine, malgré la participation à ce format de discussions de pays alliés du Kremlin. « Il est évident que des démarches [comme la réunion de Malte des 28 et 29 octobre] n’ont absolument aucun avenir, elles sont juste contreproductives », a déclaré la porte-parole du ministère des affaires étrangères, Maria Zakharova.
« On ne peut que regretter que Malte (…) soit devenue aujourd’hui la tribune d’un événement profondément partial et antirusse, qui n’a rien à voir avec un règlement pacifique de la crise ukrainienne », a-t-elle ajouté. Cette réunion au niveau des conseillers diplomatiques de plusieurs dizaines de pays est prévue ce week-end à huis clos à Malte, la troisième rencontre du genre après celles de Copenhague en juin, puis Jeddah en août.
Selon le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriy Yermak, une soixantaine de pays doivent prendre part à la réunion à Malte. Il a dit à la télévision avoir des « attentes optimistes » de « développements concrets, de documents qui constitueront des étapes directes vers la fin de la guerre ». « Cette réunion est un signal fort que l’unité est préservée autour de l’Ukraine », a-t-il assuré.
Ces discussions, où il est notamment question du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, ont la particularité de voir participer des pays alliés à la Russie ou qui se sont gardés de condamner son attaque, comme la Chine, le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Arabie saoudite et l’Inde. Les participants évoqueront aussi la sécurité alimentaire, énergétique et nucléaire et les questions humanitaires, selon M. Yermak.
Le Danemark va donner à l’Ukraine pour 495 millions d’euros de matériel militaire
Le Danemark va donner à l’Ukraine du matériel militaire pour un montant de 3,7 milliards de couronnes (495 millions d’euros), a annoncé jeudi le ministère de la défense, confirmant le « soutien indéfectible » du pays scandinave. « Ce don comprend des chars, des véhicules de combat d’infanterie, des munitions d’artillerie, des drones et des armes légères », a énuméré le ministère dans un communiqué.
Deux jours après une visite du ministre de la défense danois à Kiev, cette treizième donation comprend des équipements demandés par l’Ukraine, lesquels sont financés en coopération avec l’Allemagne. « Le don d’aujourd’hui confirme que l’Ukraine peut compter sur le soutien indéfectible du Danemark dans sa lutte pour la liberté », a déclaré le ministre des affaires étrangères, Lars Lokke Rasmussen, cité dans le communiqué.
« Ce don envoie également un signal important à l’Ukraine et à la Russie : nous ne perdrons pas de vue notre objectif, même si l’attention du monde entier est actuellement tournée vers Israël et la Palestine », a-t-il ajouté.
La journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva formellement incriminée en Russie, annonce son employeur
La journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva, arrêtée le 18 octobre en Russie, a été formellement incriminée jeudi de manquements liés au statut d’« agent de l’étranger », a annoncé son employeur, le média américain Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL).
La Russie mène une vaste campagne de répression à l’encontre des médias indépendants, des ONG, des avocats et des opposants depuis le début de son offensive contre l’Ukraine, en février 2022. Evan Gershkovich, un autre journaliste américain travaillant pour le Wall Street Journal, avait été arrêté en mars, soupçonné d’espionnage – des accusations qu’il rejette –, la première affaire de ce genre depuis l’époque de l’URSS.
« Alsu Kurmasheva (…) a été incriminée », a affirmé RFE/FL dans un communiqué publié jeudi sur son site. Selon le média américain, « c’est la première fois qu’un journaliste fait l’objet d’une procédure pénale » pour manquements liés à l’inscription au registre des « agents de l’étranger ». Ce statut, qui rappelle le qualificatif soviétique d’« ennemi du peuple », impose aux personnes ou aux entités visées des contraintes administratives et un contrôle financier très lourd.
Mme Kurmasheva, qui rejette toute culpabilité, a été arrêtée le 18 octobre alors qu’elle était engagée dans « la collecte intentionnelle d’informations concernant des activités militaires » pouvant être dommageables pour « la sécurité de la Russie », selon la justice du pays. Elle risque jusqu’à cinq ans de prison. La journaliste, qui réside d’ordinaire à Prague avec son mari et ses deux filles, s’était rendue en Russie pour une « urgence familiale » le 20 mai, mais n’avait pas pu repartir, car ses passeports américain et russe lui avaient été confisqués.
Selon le site Internet Tatar Inform, elle avait été condamnée à une amende le 11 octobre pour ne pas avoir déclaré sa citoyenneté américaine aux autorités russes. D’après ce média, qui cite des sources policières anonymes, Mme Kurmasheva a notamment travaillé sur la mobilisation d’enseignants par l’armée. Radio Free Europe/Radio Liberty a appelé à la « libération immédiate » de sa journaliste.
Délégation du Hamas à Moscou | Troisième déplacement du mouvement islamiste en Russie en un an
Le Hamas n’est pas considéré en Russie comme une organisation terroriste, et ses représentants ont déjà effectué deux déplacements à Moscou au cours de l’année écoulée. La première s’est déroulée en septembre 2022 sous la conduite du chef de l’organisation, Ismaël Haniyeh, qui s’était entretenu avec Sergueï Lavrov ; la seconde en mars avec son adjoint, Saleh Al-Arouri.
La Russie compte vingt ressortissants parmi les victimes de l’attaque du 7 octobre, et trois autres seraient retenus comme otages à Gaza, mais Moscou a pris une position clairement anti-israélienne dans le dossier. Vladimir Poutine a même attendu plus d’une semaine pour appeler Benyamin Nétanyahou, et il a comparé le siège de Gaza au blocus de Leningrad, qui avait fait environ 800 000 morts pendant la seconde guerre mondiale.
L’agence RIA Novosti écrit, par ailleurs, que le bureau politique du Hamas a « hautement apprécié la position de la Russie et de la Chine », tout particulièrement le veto de ces deux pays au projet de résolution déposé par les Etats-Unis au Conseil de sécurité de l’ONU.
Le FSB affirme avoir tué un agent recruté par l’Ukraine qui s’apprêtait à poser une bombe dans la région de Tver
Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé jeudi avoir tué, lors d’une tentative d’arrestation en Russie, un homme qui, recruté par l’Ukraine, s’apprêtait à poser une bombe dans un centre d’enrôlement militaire. Selon le FSB, ce citoyen russe devait commettre un « acte terroriste planifié par les services spéciaux ukrainiens dans la région de Tver », située à 180 kilomètres au nord-ouest de Moscou.
Cet homme est accusé d’avoir transmis à l’Ukraine des informations sur « les installations militaires et l’infrastructure énergétique de la région » et prévoyait de faire exploser une bombe artisanale dans un bâtiment du commissariat militaire de la ville de Tver, selon la même source. « L’auteur a opposé une résistance armée lors de son arrestation et a été neutralisé », a ajouté le FSB, qui dit avoir saisi chez lui « un engin explosif improvisé prêt à l’emploi et une grenade ».
Le Comité d’enquête russe, chargé des principales investigations criminelles, a, de son côté, annoncé jeudi l’arrestation d’un natif de la ville ukrainienne de Melitopol, occupée par les forces russes.
Cet homme de 33 ans, qui réside en Russie depuis 2015, est accusé d’avoir voulu tuer en les empoisonnant des étudiants diplômés d’une école d’aviation militaire de l’oblast de Krasnodar (sud du pays). Selon les enquêteurs, il leur a « fourni des boissons alcoolisées et des confiseries contenant un produit médicamenteux toxique à forte dose ».
Les services de sécurité russes annoncent régulièrement l’arrestation ou l’élimination de « saboteurs » ou d’agents ukrainiens en Russie ou en Crimée annexée, mais ils ne révèlent que peu de détails sur ces affaires.
Une délégation du Hamas en visite à Moscou
Une délégation du Hamas effectue actuellement une visite à Moscou, a déclaré jeudi sans plus de détails la porte-parole du ministère des affaires étrangères russe, Maria Zakharova, lors de son point de presse quotidien.
Selon l’agence de presse RIA Novosti, qui cite une source palestinienne, Abou Marzouk, membre du comité politique du mouvement islamiste palestinien, fait partie de cette délégation.
Maria Zakharova a, par ailleurs, annoncé que le vice-ministre des affaires étrangères iranien, Ali Bagheri Kani, chargé des négociations sur le nucléaire, se trouvait, lui aussi, dans la capitale russe et qu’il s’était entretenu avec le vice-ministre des affaires étrangères Mikhaïl Galouzine.
Les autorités ukrainiennes ordonnent l’évacuation des enfants dans dix localités proches de Koupiansk
« L’administration militaire de l’oblast de Kharkiv prévoit d’évacuer obligatoirement les enfants de dix localités dans le secteur de Koupiansk », où les troupes russes mènent une offensive depuis plusieurs mois, a annoncé sur Telegram le ministère de la réintégration des territoires temporairement occupés.
Au total, 275 mineurs seront concernés par cette mesure, y compris à Koupiansk même, ville qui comptait quelque 25 000 habitants avant la guerre, a-t-il précisé. Les autorités ukrainiennes avaient déjà procédé en août à des évacuations de civils autour de Koupiansk, en raison de la progression des forces russes, qui se trouvent à une dizaine de kilomètres de la ville.
Si elles n’ont jusqu’à présent pas réalisé de percée dans ce secteur, elles y sont à l’initiative, comme près d’Avdiïvka, plus au Sud, qu’elles essayent d’encercler depuis plusieurs semaines, au prix de lourdes pertes, selon les observateurs.
Vitalii Barabash, chef de l’administration militaire d’Avdiïvka, a une nouvelle fois fait état jeudi d’une « situation difficile » avec des frappes russes « vingt-quatre heures sur vingt-quatre » sur les positions ukrainiennes et la ville elle-même. « L’ennemi tente d’encercler la ville à la fois par le sud et par le nord. (…) L’ennemi utilise beaucoup d’artillerie, de canons antiaériens et l’aviation », a-t-il déclaré à la télévision ukrainienne.
Sur les quelque 30 000 habitants que comptait la ville avant l’invasion russe, 1 598 restent sur place malgré les combats. « Hier, nous n’avons pu évacuer qu’une seule personne », a regretté M. Barabash.
La cote de confiance des institutions et des dirigeants ukrainiens en forte hausse
La confiance des Ukrainiens à l’égard de leurs institutions et de leurs dirigeants a « considérablement augmenté » depuis le début de la guerre, en particulier en ce qui concerne le chef de l’Etat, selon un sondage de l’Institut international de sociologie de Kiev.
La cote de confiance de Volodymyr Zelensky atteint 73 % et celle de son gouvernement, 54 %, tandis que les autorités régionales et locales inspirent respectivement confiance à 49 % et à 51 % des personnes interrogées, précise l’institut, qui parle d’un « ralliement autour du drapeau ».
Les Ukrainiens expriment, en outre, une plus grande confiance à l’égard des forces de l’ordre qu’en 2021, la garde nationale passant de 50 % à 72 %, le service de sécurité, de 23 % à 59 %, et la police nationale, de 30 % à 56 %. Près de la moitié d’entre eux ne font, en revanche, pas confiance aux médias nationaux.
Les cotes de l’Union européenne (UE) et de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord sont, quant à elles, respectivement de 65 % et 59 %, et 77 % des personnes interrogées jugent important que l’Ukraine adhère à l’UE.
Le sondage a été réalisé à la demande de la mission consultative de l’Union européenne en Ukraine auprès de 2 005 adultes de tous les oblasts ukrainiens, à l’exception des territoires occupés par la Russie et de la ligne de front, du 4 au 20 septembre.
Les députés russes approuvent la hausse de 70 % du budget de la défense
Les députés russes ont approuvé, jeudi en première lecture, le projet de budget 2024-2026 prévoyant une hausse de 70 % des dépenses militaires l’an prochain.
A la Douma, la chambre basse du Parlement, 320 députés ont voté en faveur du projet de budget triennal et 80 se sont prononcés contre. L’explosion des dépenses de défense illustre la détermination de Moscou à poursuivre son offensive en Ukraine malgré son important coût humain et économique.
Le président ukrainien réunit un conseil de guerre « spécial »
Volodymyr Zelensky annonce jeudi sur les réseaux sociaux avoir réuni un conseil de guerre au « format spécial » en présence des membres de l’état-major engagés sur le terrain de terrain.
Ces derniers lui ont fait « leurs rapports détaillés sur leurs orientations, leurs actions défensives et offensives, leurs tâches spéciales », précise-t-il, faisant état d’une « conversation franche sur les sujets les plus importants ».
La réunion s’est déroulée en présence du chef d’état-major, Valeri Zaloujny, du ministre de la défense, Rustem Umerov et des chefs des services de sécurité et de renseignement, Vassyl Maliouk et Kyrylo Boudanov, précise le chef de l’Etat, qui annonce un « plan d’actions supplémentaires avec des délais et des calculs précis, soutenus par les approvisionnements de nos partenaires et notre propre production. Il promet, en outre, d’« augmenter les capacités de [l’]industrie de défense ».
Viktor Orban se dit « fier » de continuer à communiquer avec Moscou
Le premier ministre hongrois, Viktor Orban, s’est dit « fier » de « garder ouverte » la communication avec Moscou, malgré la guerre en Ukraine, et de sa « stratégie » en faveur de la paix, à son arrivée jeudi à un sommet européen, à Bruxelles.
« Nous maintenons ouvertes toutes les lignes de communication avec les Russes. Sinon, il n’y aura aucune chance de paix. Il s’agit d’une stratégie. Nous en sommes fiers », a déclaré le dirigeant nationaliste, qui a rencontré le président russe, Vladimir Poutine, le 17 octobre en Chine.
Son principal lieutenant, Lubos Blaha, a ainsi été banni de Facebook pour avoir propagé des mensonges pendant l’épidémie de Covid-19, mais il a continué de répandre des messages prorusses sur d’autres réseaux sociaux ou par l’intermédiaire d’autres comptes Facebook.
La commissaire européenne chargée de la transparence, la Tchèque Vera Jourova, a d’ailleurs constaté que la campagne slovaque avait été l’objet « de messages de désinformation sans précédent », avec « un niveau élevé d’inondation de l’espace d’information provenant de l’extrême droite, mais aussi de sources pro-Kremlin ».
La campagne électorale a notamment été marquée par l’usage inédit de « deep fake » contre le camp libéral, avec la diffusion de fausses discussions générées par l’intelligence artificielle pour décrédibiliser son candidat.
Les livraisons européennes de munitions prennent du retard, selon l’agence Bloomberg
Le plan élaboré par l’Union européenne (UE) pour fournir à l’Ukraine un million d’obus d’artillerie d’ici au mois de mars a pris du retard, rapporte l’agence de presse Bloomberg, qui cite des sources « au fait du dossier ».
L’UE a promis en mars d’y parvenir en un an, en puisant dans un premier temps dans les arsenaux des Etats membres, puis en stimulant financièrement les capacités de production ; or, à mi-parcours, cet objectif n’était atteint qu’à 30 % et, sur la base des contrats conclus jusqu’ici, il risque de ne pas être atteint, poursuit l’agence, qui dit s’appuyer également sur des documents dont elle a pris connaissance.
Plusieurs Etats membres ont demandé en privé à l’instance chargée de la politique étrangère de l’Union européenne de repousser la date limite, ajoute-t-elle en citant les mêmes sources.
De nombreux experts craignent que l’Ukraine se trouve à court de munitions en 2024 et le président, Volodymyr Zelensky, a dit redouter que la guerre entre Israël et le Hamas ne contribue à cette pénurie.
L’arrêt de l’aide militaire slovaque à l’Ukraine ne changera guère la tournure du conflit, juge le Kremlin
Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, a jugé jeudi que la décision de la Slovaquie d’arrêter de livrer des armes à l’Ukraine n’allait guère changer le conflit.
« La part de la Slovaquie dans les livraisons d’armes n’était en effet pas si grande, c’est pourquoi cela ne va guère affecter tout le processus », a déclaré à la presse M. Peskov, avant d’accuser une fois encore les Etats-Unis d’alimenter le conflit en aidant l’Ukraine.
Des agents du FSB cibles d’un « acte de vengeance » à Berdiansk, selon les services de renseignement ukrainiens
Une voiture dans laquelle se trouvaient quatre agents des services de sécurité russes a été détruite par une explosion, lundi à Berdiansk, dans la partie occupée de la région de Zaporijia, annonce la direction générale du renseignement ukrainien, sans préciser le sort des passagers.
« Des représentants du mouvement de résistance ukrainien ont mené un acte de vengeance dans la rue Mitchourine, près de l’hôtel Jasmin Guest-House, où se cachent les agents du FSB », écrit-elle sur Telegram, ajoutant qu’un « criminel de guerre ayant torturé des citoyens ukrainiens » se trouvait parmi les occupants du véhicule.La Slovaquie annonce l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine
Le nouveau premier ministre slovaque, Robert Fico, a annoncé jeudi l’arrêt des livraisons d’armes à l’Ukraine, limitant le soutien à son voisin à l’« aide humanitaire et civile ».
« Nous considérons l’aide à l’Ukraine uniquement comme une aide humanitaire et civile, nous ne fournirons plus d’armes à l’Ukraine », a déclaré M. Fico, au lendemain de sa nomination à la tête d’un gouvernement de coalition associé à un parti d’extrême droite prorusse.
« La guerre en Ukraine n’est pas la nôtre, nous n’avons rien à voir avec cette guerre. L’arrêt immédiat des opérations militaires est la meilleure solution pour l’Ukraine. L’UE devrait passer du statut de fournisseur d’armes à celui d’artisan de la paix », a-t-il ajouté.
Selon le Kiel Institute, la Slovaquie a fourni 670 millions d’euros d’aide militaire à l’Ukraine au cours de la première année du conflit avec la Russie.
L’Agence internationale de l’énergie atomique s’inquiète des tirs à proximité de la centrale nucléaire de Khmelnytsky
L’interception de deux drones, dans la nuit de mardi à mercredi, près de la centrale de Khmelnytsky « souligne une fois de plus la situation extrêmement précaire de l’Ukraine en matière de sûreté nucléaire, qui perdurera tant que durera cette guerre tragique », écrit Rafael Grossi, directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), dans un communiqué. « Il faut éviter à tout prix de frapper une centrale nucléaire », ajoute-t-il.
Selon l’agence, qui cite ses experts présents sur les lieux, les sirènes d’alarme ont retenti à 1 h 26, heure locale (0 h 26, heure de Paris), puis de violentes explosions ont été entendues. « Ils ont ensuite été informés que deux drones avaient été abattus à une distance d’environ 5 et 20 kilomètres du site, respectivement », précise-t-elle, ajoutant que de nombreuses fenêtres avaient volé en éclats et que l’alimentation de certaines stations de surveillance des radiations hors du site avait été coupée.
Dans son allocution quotidienne, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé que les tirs visaient probablement la centrale elle-même.
La Corée du Nord pourrait devenir l’un des principaux fournisseurs d’armes de la Russie, selon les services de renseignement britanniques
Malgré les récentes dénégations des autorités russes, « il est presque certain que des munitions nord-coréennes ont atteint des dépôts de l’ouest de la Russie », qui alimentent les opérations en Ukraine, rapportent jeudi les services de renseignement du ministère de la défense britannique.
« Si la Corée du Nord maintient l’ampleur et le rythme de ses expéditions militaires (plus de 1 000 conteneurs au cours des dernières semaines), elle sera en passe de devenir l’un des principaux fournisseurs d’armes étrangers de la Russie, au même titre que l’Iran et la Biélorussie », poursuivent-ils dans leur point quotidien sur le conflit, disant ignorer ce que Moscou a accepté de fournir en échange à Pyongyang.
Il s’agira probablement « d’un mélange de compensations financières (…), de transfert de technologies militaires et d’une coopération dans d’autres domaines des hautes technologies, tels que l’espace », ajoutent les services de renseignement.
Dans une déclaration commune publiée jeudi, les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud condamnent la fourniture d’armes par la Corée du Nord à la Russie.
Deux morts signalés dans la région de Kherson
Les bombardements russes ont fait deux morts, dont un enfant, et quatre blessés au cours de la journée écoulée dans la région de Kherson, rapporte jeudi le gouverneur, Oleksandr Prokudin. « Encore une fois, j’en appelle aux parents. Evacuez les enfants ! », écrit-il sur Telegram.
L’armée russe a, selon lui, procédé à 365 tirs d’artillerie et frappes aériennes en vingt-quatre heures.
Le ministère de la défense russe annonce l’interception de deux missiles ATACMS
Deux missiles ATACMS de fabrication américaine tirés en direction de positions russes ont été interceptés, a assuré mercredi soir le ministère de la défense russe, sans plus de précisions, ce qui, d’après la presse spécialisée, serait une première.
Selon le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ces missiles à longue portée que Kiev réclamait depuis des mois à l’administration américaine ont été utilisés pour la première fois au début de la semaine dernière par l’armée ukrainienne.
Les forces russes gagnent du terrain dans le secteur d’Avdiïvka, selon l’Institute for the Study of War
Des images géolocalisées diffusées mardi montrent que l’armée russe a progressé au nord-ouest de Krasnohorivka, à 5 kilomètres au nord-ouest d’Avdiïvka, rapporte l’Institute for the Study of War (ISW). L’état-major ukrainien fait quant à lui état d’offensives russes infructueuses près de Stepove, de Tonenke, de Sieverne et de Nevelske, quatre localités proches d’Avdiïvka.
Le blogueur militaire russe WarGonzo assure, de son côté, que les forces russes ont remporté un « succès tactique important » aux abords d’Avdiïvka, où elles ont selon lui atteint la voie ferrée située au nord de la ville, et près de Stepove.
Sur le front sud, ISW signale des « gains confirmés » des forces ukrainiennes à l’ouest de Robotyne, toujours sur la foi d’images géolocalisées. D’après un observateur militaire ukrainien, les forces russes se sont retirées de la périphérie nord-ouest de Novoprokopivka, à 13 kilomètres au sud d’Orikhiv, mais l’ISW dit ne pas avoir obtenu de « confirmation visuelle ».
Les dirigeants des pays de l’Union européenne se réunissent, jeudi, à Bruxelles, pour un sommet de deux jours lors duquel ils discuteront notamment de la situation au Proche-Orient et du maintien du soutien à l’Ukraine. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’exprimera par vidéo lors du sommet, et le soutien à Kiev occupera la première place dans la déclaration du Conseil européen.
« Je parlerai notamment de la nécessité d’étendre et de renforcer les sanctions à l’encontre de la Russie », a-t-il annoncé, la veille, dans une vidéo publiée sur Telegram.
Guerre en Ukraine : pourquoi la contre-offensive de Kiev est en échec
Cent cinquante jours après le lancement de la contre-offensive ukrainienne dans le sud du pays, les militaires et les analystes occidentaux font le même constat amer : l’armée de Kiev n’a que très peu progressé et, surtout, n’avance plus. « Malgré les efforts déterminés des forces armées ukrainiennes, cinq mois d’opérations offensives n’ont pas permis de percer les lignes de défense russes », observe Jack Watling, chercheur au centre de réflexion britannique Royal United Services Institute (RUSI), dans une note publiée le 19 octobre.
« L’Ukraine conserve certaines options pour rendre le dispositif russe inconfortable, mais il est très peu probable qu’il y ait une percée (…) cette année », ajoute ce spécialiste du combat terrestre, qui table sur une poursuite du conflit en 2024, voire au-delà.
En dépit de lourdes pertes, les forces de Moscou, capables de mobiliser plus d’hommes et de matériel, ont repris l’initiative en lançant des assauts d’envergure, depuis le 10 octobre, sur la ville d’Avdiïvka, dans le Donbass, analyse notre journaliste Cédric Pietralunga.
Ce qu’il faut savoir à l’aube de ce jeudi 26 octobre
- Dans une déclaration commune publiée jeudi, les Etats-Unis, le Japon et la Corée du Sud condamnent la fourniture d’armes par la Corée du Nord à la Russie pour la guerre en Ukraine, a rapporté le département d’Etat américain. « De telles livraisons d’armes, dont nous confirmons maintenant que plusieurs ont été achevées, augmenteront considérablement le bilan humain de la guerre d’agression de la Russie », précise le communiqué.
- Vladimir Poutine a supervisé un exercice de simulation d’une frappe nucléaire de riposte lors de manœuvres militaires. Selon le ministre de la défense russe, Sergueï Choïgou, ces manœuvres visent à simuler « le lancement d’une frappe nucléaire massive par les forces offensives stratégiques en réponse à une frappe nucléaire ennemie ».
- Le ministre de l’énergie ukrainien déplore une attaque aux abords de la centrale nucléaire de Khmelnytsky. Au cours de la nuit de mardi à mercredi, « des bombardements ennemis » ont endommagé des bâtiments proches de la centrale nucléaire de Khmelnytsky, dans l’ouest du pays, rapporte le ministère de l’énergie ukrainien. Dans son adresse quotidienne, le président ukrainien affirme que l’attaque qui a endommagé des bâtiments proches de la centrale nucléaire de Khmelnytsky visait la centrale elle-même.
- L’Institut pour l’étude de la guerre (ISW) rapporte des opérations de contre-offensive des forces ukrainiennes dans l’est et le sud du pays. Le groupe de réflexion américain constate que les troupes ukrainiennes ont avancé, mardi, au sud de Bakhmout et dans l’ouest de l’oblast de Zaporijia.
- Robert Fico, hostile à l’Ukraine et favorable à la Russie, a été nommé chef du gouvernement slovaque. Il s’est dit prêt à mettre fin à l’aide militaire du pays à l’Ukraine, s’oppose aux sanctions de l’Union européenne contre la Russie et veut empêcher Kiev de rejoindre l’OTAN. Sa première sortie diplomatique aura lieu jeudi, pour l’ouverture du Conseil européen.
- lemonde
Robert Fico a mené une campagne faite de provocations parfois violentes – l’un des vice-présidents de son parti a été jusqu’à frapper un adversaire – et de fake news propagées abondamment sur les réseaux sociaux, très prisés des Slovaques, analyse notre correspondant Jean-Baptiste Chastand, dans cet article publié au lendemain des élections :