Grève aux États-Unis : Ford et le syndicat automobile trouvent un accord « de principe »

Le constructeur Ford et le principal syndicat automobile américain ont annoncé mercredi soir avoir trouvé un accord provisoire afin de mettre fin à une grève de plus de 40 jours. L’accord, qui doit être ratifié par les travailleurs, comporte notamment une hausse de 25 % du salaire de base et des indemnités de vie chère.

Après 41 jours de grève chez les constructeurs américains Ford, General Motors et Stellantis, le syndicat l’automobile UAW et Ford ont trouvé mercredi 25 octobre un « accord de principe », immédiatement salué comme « historique » par le président Joe Biden.

« Je salue l’UAW et Ford pour s’être entendus après une négociation ardue et de bonne foi, et pour avoir trouvé un accord de principe historique ce soir », a déclaré Joe Biden dans un communiqué de la Maison Blanche.

L’accord comprend notamment une augmentation de 25 % du salaire de base et des indemnités de vie chère, a indiqué l’UAW. Il doit encore être ratifié par les travailleurs lors d’un vote qui aura lieu dans les semaines à venir.

Ford s’est dit « satisfait » de ce résultat. « Nous avons obtenu des choses que personne ne pensait possibles », s’est félicité de son côté Shawn Fain, le président du syndicat UAW. « Depuis le début de la grève, Ford a mis sur la table 50 % de plus que lorsque nous avons débrayé. Cet accord nous place sur une nouvelle voie pour redresser la situation chez Ford, chez les ‘Big Three’ (surnom donné aux trois constructeurs historiques, NDLR), et dans l’ensemble de l’industrie automobile », a-t-il ajouté.

Reprise
C’est la première fois que les « Big Three » sont ciblés en même temps. La grève, liée à l’élaboration des prochaines conventions collectives, mobilisait mardi près de 45 000 employés en tout, sur les 146 000 encartés à l’UAW.

« Nous sommes concentrés sur le redémarrage de l’usine de pick-up du Kentucky, de l’usine d’assemblage du Michigan et de l’usine d’assemblage de Chicago, sur le retour au travail de 20 000 employés de Ford et sur la livraison de notre gamme complète à nos clients », a déclaré Jim Farley, PDG de Ford, cité dans le communiqué de son groupe.

Après un accord de principe, les syndicats ne mettent parfois pas fin à la grève tant qu’il n’a pas été ratifié par les membres. Mais l’UAW a annoncé que les travailleurs de Ford reprendraient leur poste pour faire pression sur General Motors (GM) et Stellantis. « Il s’agit d’une décision stratégique visant à obtenir le meilleur accord possible », a souligné Chuck Browning, vice-président de l’UAW. « La dernière chose que GM et Stellantis souhaitent, c’est que Ford retrouve ses pleines capacités de production pendant qu’ils perdent du temps ».

Mardi encore, l’UAW avait appelé ses 5 000 membres travaillant à l’usine GM d’Arlington (Texas) à débrayer aussi, après que le constructeur a publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. « Un autre trimestre record, une autre année record. Comme nous le disons depuis des mois : des profits records signifient des contrats records », a commenté Shawn Fain.

Augmentations
Le contrat de principe négocié avec Ford prévoit une augmentation salariale légèrement inférieure aux 40 % que Shawn Fain demandait quand l’UAW a lancé la grève le 15 septembre, mais elle est nettement supérieure à celle de 9 % initialement proposée par Ford en août.

« L’accord prévoit une augmentation de 25 % du salaire de base jusqu’en avril 2028 », détaille le syndicat dans son communiqué. « Il va se traduire, en tout, par une hausse de plus de 30 % du salaire le plus élevé, soit plus de 40 dollars de l’heure, et une hausse de 68 % du salaire de départ, à plus de 28 dollars de l’heure ». « Les travailleurs les moins bien payés de Ford bénéficieront d’une augmentation de plus de 150 % sur la durée de l’accord », note encore l’UAW.

L’accord supprime en outre les échelons salariaux qui désavantageaient les jeunes employés, il améliore les pensions des retraités actuels et garantit le droit de grève en cas de fermeture d’usine. « Ensemble, nous sommes en train d’inverser la tendance pour la classe ouvrière de ce pays », a assuré Shawn Fain.

AFP

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