Pénurie d’eau et manque d’électricité sont à l’origine d’un rassemblement initié par Adrikni, le mouvement constitué par des femmes, après la prière hebdomadaire de vendredi, place Badjanani à Moroni, sous l’étroite surveillance des forces de l’ordre.
Munis de bouteilles vides et de bougies, les membres du mouvement Adrikni ne décolèrent pas face à ce qu’ils estiment être une volonté manifeste de la société publique de l’eau. Pour mémoire, il y a moins de dix jours, les vendeurs d’eau avaient entamé une grève pour réclamer de meilleures conditions de travail avant de suspendre le mouvement, en attendant la signature d’un protocole d’accord.
La société nationale de l’eau, elle, organise – depuis jeudi jusqu’à ce samedi 28 octobre – une opération de distribution gratuite d’eau, dans les quartiers de la capitale. Pas de quoi calmer la colère de la société civile.
« Il y a de l’eau, mais cette eau est utilisée autrement, dans le sens où elle est vendue à des revendeurs qui livrent dans les maisons et ça revient plus cher. Nous, on dénonce cet abus ! On veut alerter le maximum de personnes. On ne sera pas fatigués tant que le citoyen n’aura pas une vie décente dans ce pays », s’insurge Hissane Guy, membre du Mouvement Adrikini.
La Société nationale de l’eau, de son côté, expliquait récemment, lors d’un point de presse, qu’il s’agit de difficultés techniques qui sont à l’origine de la situation actuelle.
« La Sonede est sur le terrain depuis un moment, avec une société étrangère, pour la réhabilitation du réseau et ces travaux ont provoqué des perturbations. Nos clients n’ont donc plus accès à l’eau et nos agents travaillent d’arrache-pied pour rétablir la situation », explique Maarouf Moussa, chef de la communication de la Sonede.
Dans le même temps, hasard ou non, après l’annonce du rassemblement d’Adrikni, la Sonede a organisé une distribution d’eau gratuite. Pour les membres du mouvement, cette opération est une honte car elle confirme la faillite totale de la Sonede.
RFI