Birmanie: arrestation d’un ancien ministre de l’Information

Un ex-ministre birman de l’Information a été arrêté et inculpé pour avoir encouragé la dissidence contre les militaires, a déclaré la junte dimanche, dernière en date d’une série d’arrestations très médiatisées.

Ces derniers mois, les militaires, qui font face à une résistance armée depuis leur prise de pouvoir lors d’un coup d’État en 2021, ont arrêté plusieurs responsables du commerce alors que le conflit civil frappe l’économie de la Birmanie, déjà en proie à des difficultés.

Ye Htut était ministre de l’Information et porte-parole de la présidence sous le gouvernement militaire de Thein Sein, qui a cédé le pouvoir à Aung San Suu Kyi à la suite des élections historiques de 2015.

Dans un communiqué, l’équipe d’information de la junte a annoncé que l’homme de 64 ans avait été arrêté samedi soir pour avoir «diffusé des informations erronées sur les réseaux sociaux».

«U Ye Htut a été arrêté la nuit dernière et inculpé en vertu de l’article 505 (a)», a déclaré à l’AFP une source de sécurité sous couvert d’anonymat et sans donner davantage de détails.

L’article 505 interdit toute action considérée comme portant atteinte à l’armée. La loi prévoit une peine d’emprisonnement maximale de trois ans.

Son arrestation intervient une semaine après que des chaînes Telegram pro-junte l’ont accusé d’avoir divulgué l’adresse d’un officier militaire à la retraite sur les réseaux sociaux.

L’administration de Thein Sein a permis une certaine libéralisation économique et sociale, notamment en permettant au parti d’opposition d’Aung San Suu Kyi d’accéder à la vie politique, mais elle a également été à l’origine de vagues de violences religieuses meurtrières.

Ye Htut a été surnommé à l’époque «le ministre de Facebook» en raison de ses fréquentes publications sur le réseau social, qui était l’un des plus populaires du pays.

Après sa retraite, il est resté actif sur la plateforme, partageant les détails de ses voyages.

Il a publié son dernier message le 27 octobre lors d’une visite au lac Inle (centre), un endroit très prisé des touristes.

AFP

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