Le Kazakhstan endeuillé par la pire catastrophe minière de son histoire

TOPSHOT - This photograph taken on October 28, 2023, shows a view of the Kostyenko ArcelorMittal coal mine in Karaganda, north-western Kazachstan. The death toll from a fire at a mine owned by ArcelorMittal in Kazakhstan rose to 32 people on October 28, 2023, with searches underway for 14 miners still missing, the country's emergency services said. (Photo by STRINGER / AFP)

Le dernier bilan des secouristes kazakhs ce dimanche 29 octobre fait état de 45 morts et d’un disparu, après l’explosion ayant eu la veille dans une mine de charbon.

Les drapeaux avec un aigle et un soleil doré sur fond bleu turquoise du Kazakhstan sont en berne ce dimanche 29 octobre, jour de deuil national, après l’explosion dans une mine d’ArcelorMittal la veille. Selon le dernier bilan des secouristes, 45 mineurs sont morts, faisant de cet accident minier le plus mortel de l’histoire de ce pays d’Asie centrale depuis l’indépendance de l’URSS.

Dans l’après-midi, le ministère des Situations d’urgence recherchait toujours le dernier mineur porté disparu. Mais les chances de le retrouver vivant sont cependant «très faibles», avaient prévenu les sauveteurs la veille au soir, en raison de l’absence de ventilation dans la mine, de la faible autonomie des respirateurs d’urgence pour mineurs et de la puissance de l’explosion, qui s’est propagée sur deux kilomètres.

ArcelorMittal pointé du doigt
Ce coup de grisou dans la mine de charbon de Kostenko à Karaganda, dans le centre du pays, s’ajoute à une longue liste de drames déjà survenus dans des sites kazakhs d’ArcelorMittal, et a poussé le gouvernement kazakh à annoncer un accord pour nationaliser la filiale locale du géant mondial de l’acier.

Immédiatement après l’annonce de l’accident samedi matin, le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, avait ordonné de «mettre fin à la coopération» avec le groupe. En présence des familles des victimes à Karaganda, il avait qualifié ArcelorMittal de «pire entreprise de l’histoire du Kazakhstan du point de vue de la coopération avec le gouvernement».

Dans la foulée, le gouvernement kazakh et le géant de l’acier basé dirigé par l’homme d’affaires indien Lakshmi Mittal ont annoncé un accord préliminaire pour «transférer la propriété de l’entreprise en faveur de la République du Kazakhstan». La filiale kazakhe, ArcelorMittal Temirtaou, a cependant précisé dimanche avoir signé «la semaine dernière» cet accord.

Des parents de mineurs dans le bâtiment de Kostyenko, le 28 octobre 2023. (Stringer/AFP)
Depuis la chute de l’Union soviétique en 1991, environ 200 mineurs ont perdu la vie au Kazakhstan, l’immense majorité dans des sites d’ArcelorMittal, l’accident le plus mortel jusqu’à celui de la mine Kostenko ayant eu lieu en 2006, quand 41 mineurs avaient été tués dans la mine Lénine.

L’arrivée en 1995 du groupe au Kazakhstan, qui exploite une quinzaine d’usines et de mines dans le centre de l’ex-république soviétique, a d’abord été porteuse d’espoir dans le marasme socio-économique ayant suivi la chute du communisme.

Mais le manque d’investissements et les normes de sécurité insuffisantes ont été par la suite à de maintes reprises critiquées par les autorités, tandis que les syndicats appelaient régulièrement à un contrôle plus strict du gouvernement. Et ce, bien qu’ArcelorMittal ait assuré dimanche avoir ces dernières années «déployé de nombreux efforts pour renforcer la sécurité».

liberation

You may like