Le chancelier et le président allemand en visite en Afrique

Ce sont des visites de haut rang qui illustrent bien la place nouvelle que veut prendre l’Allemagne sur tout le continent africain. Dès dimanche 29 octobre, le chancelier allemand Olaf Scholz se rendra au Nigeria et au Ghana. Il sera suivi du président de la République fédérale allemand Frank-Walter Steinmeier, qui se rendra lui, dès lundi 30 octobre, en Zambie et en Tanzanie. Des visites stratégiques.

Depuis le début de la guerre en Ukraine et dans un contexte de tensions croissantes avec la Chine, l’Allemagne cherche de nouveaux partenaires et de nouveaux fournisseurs d’énergie. Cela passe notamment par l’Afrique.

Dès l’an dernier, le ministère du développement et de la coopération économique allemande avait par exemple annoncé des investissements de 100 millions d’euros au Nigeria, pour soutenir les petites et moyennes entreprises, aider l’agriculture, développer les énergies renouvelables et promouvoir l’activité professionnelle des femmes. « Nous devons prendre un nouveau départ, en ce qui concerne les relations Nord-Sud », avait aussi déclaré Olaf Scholz en mai dernier en visite en Ethiopie. L’an dernier, il était également au Niger.

Ouvertures de filiales allemandes sur le continent

Désormais, pour ce troisième voyage du chancelier sur le continent en à peine deux ans, Olaf Scholz sera accompagné d’une délégation du monde économique. « De plus en plus d’entreprises allemandes sont actives, non seulement en Afrique du Sud et en Afrique du Nord, mais elles ouvrent également des filiales en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest », assure Maren Diale-Schellschmidt, de la chambre de commerce allemande pour l’étranger du Kenya.

« Pour elles, il est important d’être sur place et d’encadrer et d’observer ces marchés d’avenir. »

Le Ghana et le Nigeria que visitera Olaf Scholz n’ont évidemment pas été choisis par hasard. Le Nigeria est le pays le plus peuplé du continent et un pays producteur de gaz. Et le Ghana est vu comme un lieu d’investissement sûr par les entreprises allemandes. « De nombreuses entreprises allemandes ont choisi le Ghana afin de pouvoir également faire du commerce dans la région, c’est-à-dire dans les pays voisins, le Togo, le Bénin, la Côte d’Ivoire et sur la côte jusqu’au Sénégal et ainsi de suite », confirme Burkhardt Hellemann, de la chambre de commerce allemande pour l’étranger du Ghana.

Partenariats gagnant-gagnant

Les entreprises allemandes réalisent donc des investissements en Afrique de l’Ouest donc, mais pas seulement. L’Allemagne regarde aussi à l’est. Attirée et rassurée par exemple par les réformes sociales et économiques mise en place par la présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan depuis deux ans.

Il y a dans ce pays de véritables opportunités, et des partenariats gagnants pour tous à nouer, assure X N Iraki, analyste économique à l’université de Nairobi. « La Tanzanie a beaucoup de terres agricoles, beaucoup de minerais, mais elle a besoin de quelqu’un qui vienne investir dans ces secteurs », détaille-t-il.

Des partenariats devraient donc être noués dans les jours qui viennent. Et d’autres pourraient l’être aussi le 20 novembre prochain à Berlin, où se déroulera une nouvelle réunion de l’initiative « Compact with Africa », entre des pays africains et des pays du G20.

DW

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