La représentante adjointe des Etats-Unis pour le commerce extérieur chargée des affaires africaines estime que le programme AGOA n’a bénéficié jusqu’ici qu’à une poignée de pays de la région.
Les Etats-Unis devraient apporter des modifications au programme AGOA (African Growth and Opportunity Act), un régime de préférences commerciales accordé depuis l’an 2000 par Washington aux pays d’Afrique subsaharienne, afin d’améliorer son impact, a estimé la représentante adjointe des Etats-Unis pour le commerce extérieur chargée des affaires africaines, Constance Hamilton, jeudi 26 octobre.
Lancé en mai 2000, le programme AGOA permet aux pays d’Afrique subsaharienne éligibles d’exporter plus de 1 700 produits vers les Etats-Unis sans payer des droits de douane.
Chaque année, Washington actualise la liste des pays éligibles à l’AGOA en fonction notamment de leur attachement à l’économie du marché, au respect de l’Etat de droit et aux politiques de lutte contre la pauvreté. Le dispositif prend aussi en considération les avancées ou les reculs démocratiques des pays concernés.
Un rapport publié en avril par la Commission américaine du commerce international (USITC) a cependant souligné que le programme n’a eu des impacts positifs que sur une poignée de pays et un nombre très limité de secteurs d’activité économique dans la région. Ce rapport a notamment révélé que plus de 75% des exportations non pétrolières en franchise de droits vers les Etats-Unis dans le cadre du programme pour la période 2014-2021 provenaient de cinq pays seulement : Afrique du Sud, Kenya, Lesotho, Madagascar et Ethiopie.
« Nous devons faire mieux. Certains pays ont grandement bénéficié de l’AGOA, mais ce n’est pas le cas de la majorité d’entre eux », a déclaré Hamilton lors d’une conférence de presse précédant une réunion entre de hauts fonctionnaires américains et des ministres africains du Commerce, qui se tiendra la semaine prochaine en Afrique du Sud.
« Le Bureau du représentant américain au commerce espère que le Congrès examinerait des mesures pour rendre le programme plus efficace. Ne pas essayer de modifier le programme et de l’améliorer est une occasion perdue », a-t-elle ajouté dans plus de précision.
Alors que le programme AGOA expirera en 2025, plusieurs pays africains font pression pour une prolongation anticipée de 10 ans sans changement afin de rassurer les entreprises et les nouveaux investisseurs. La reconduction du régime de préférences commerciales est également soutenue par certains membres du Congrès américain, qui craignent que la révision du programme ne retarde ou ne fasse échouer son renouvellement.
Fin septembre dernier, le sénateur américain John Neely Kennedy avait présenté à la Chambre haute du Congrès un projet de loi portant sur la prorogation de l’AGOA jusqu’en 2045, estimant que le programme « aidera beaucoup les Américains à contrer l’influence croissante de la Chine en Afrique subsaharienne ».
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