Méditerranée centrale : un mort et plus de 300 migrants secourus dans plusieurs sauvetages

Plus de 300 migrants ont été secourus en Méditerranée centrale dans plusieurs opérations de sauvetage ce week-end. L’Ocean Viking de l’ONG SOS Méditerranée a porté secours à 128 migrants en détresse au large de la Libye, tandis que le Geo Barents, de Médecins sans frontières, a secouru 162 personnes. Les garde-côtes italiens ont quant à eux procédé à plusieurs sauvetages à proximité de Lampedusa. Un migrant est mort de noyade tandis que deux sont toujours portés disparus.

Plusieurs sauvetages de migrants en détresse en Méditerranée ce week-end. Le navire humanitaire Ocean Viking, affrété par SOS Méditerranée, a secouru 128 migrants lors de trois opérations de sauvetage entre vendredi 10 et samedi 11 novembre au large de la Libye, a annoncé l’ONG.

Les autorités italiennes leur ont ensuite désigné le port d’Ortona, situé dans le centre du pays sur la côte Adriatique, pour débarquer les rescapés, au grand dam de l’ONG qui a critiqué ce choix « lointain ». « Ils devront supporter trois jours supplémentaires de navigation inutile pour enfin atteindre un lieu sûr », a-t-elle dénoncé dans un communiqué.

Dans la nuit de vendredi à samedi, l’Ocean Viking a effectué deux sauvetages « à la suite d’alertes données par Alarm Phone dans la région de recherche et de sauvetage libyenne ». Leurs équipes ont d’abord secouru 33 personnes d’une embarcation « impropre à la navigation » sur laquelle aucun des naufragés ne portait de gilets de sauvetage.

Brûlures graves dues au carburant
Quatre heures plus tard, SOS Méditerranée a secouru 34 autres personnes d’une embarcation similaire en détresse. « Les rescapés présentaient plusieurs brûlures graves dues au carburant et des symptômes d’intoxication. Un rescapé s’est effondré peu de temps après son arrivée sur l’Ocean Viking », a précisé l’ONG.

Samedi après-midi, à la suite d’un signal de détresse relayé par un navire de pêche, l’Ocean Viking a secouru 61 personnes, dont trois femmes et deux enfants, d’une embarcation en bois en détresse dans les eaux internationales au large de la Libye.

De son côté, le Geo Barents de Médecins sans frontières (MSF) a secouru samedi après-midi 81 migrants dans un bateau en bois au large de la Libye, qui avait été repéré par l’avion de l’ONG Pilotes volontaires. Quelques heures plus tard, 81 autres migrants ont également été secourus par le navire humanitaire.

Il a ensuite pris la route vers le port de Civitavecchia, près de Rome, avec au total 162 personnes à son bord.

Un mort et deux disparus au large de Lampedusa
Par ailleurs, 39 personnes ont été secourues samedi à bord d’une embarcation métallique de sept mètres, au large de l’île de Lampedusa par les garde-côtes italiens et les patrouilleurs suédois de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières.

Un jeune migrant est mort par noyade lorsque le bateau a chaviré, selon la radio publique italienne Raï. Les passagers étaient partis depuis la ville côtière d’El Amra, au nord de Sfax, en Tunisie.

Deux hommes sont également portés disparus après être tombés d’une embarcation qui transportait 67 migrants, principalement originaires de Somalie, de Gambie et de Côte d’Ivoire. Les garde-côtes italiens ont finalement pu leur porter secours.

Selon la presse locale, il y a eu près de 600 arrivées de migrants à Lampedusa entre vendredi et samedi. Un afflux qui s’explique en partie par l’arrivée d’imposants chalutiers, en provenance de la Libye, et pouvant transporter plusieurs centaines d’exilés.

En trois semaines, cinq navires de ce type ont accosté sur l’île italienne, selon le journaliste italien de Radio Radicale, Sergio Scandura. « Depuis le carnage de Pylos, ils ne partent plus de Tobrouk (…) mais de Zouara », en Libye, 1 100 km plus à l’ouest, a-t-il précisé en référence au naufrage qui a fait 79 morts au large de la Grèce en juin dernier.

Depuis le début de l’année, 2 468 migrants sont portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). L’immense majorité de ces disparitions concerne la Méditerranée centrale, considérée comme la route maritime la plus dangereuse.

L’année 2023 se présente déjà comme l’année la plus meurtrière en Méditerranée depuis 2017, où 3 139 migrants avaient trouvé la mort.

La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines.

Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.

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