Les députés apprécient depuis quelques heures, le projet de loi portant règlement de la République pour l’exercice 2022. Il sera défendu dans les prochains jours par le gouvernement.
C’est dans un contexte difficile que le budget 2022 de l’Etat du Cameroun a été exécuté. Au plan international, le conflit armé entre la Russie et l’Ukraine a eu un impact considérable sur les marchés de l’alimentaire et de l’énergie. Même l’économie mondiale a subi les affres de cette crise car le taux de croissance est passé de 6,0% en 2021 à 3,4% en 2022. Le niveau d’inflation mondiale quant à lui à presque doublé, passant de 4,7% en 2021 à 8,8%. Les pays en voie de développement en ont payé le lourd tribut.
Au plan sous-régional, l’on a assisté à la conclusion des discussions annuelles entre le Fmi et la Cémac dans le cadre de la revue des politiques communes des pays membres. Le taux de croissance en glissement annuel de la Sous-région s’est établi 3,4% contre 4,7% en 2021.
Alors qu’au niveau national, le taux de croissance du Pib s’est établi à 4,0% contre 3,4% en 2021, malgré la persistance des problèmes sécuritaires dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que le mouvement d’humeur des enseignants du primaire et du secondaire. Le taux de chômage a baissé à 4,0% contre 6,1% en 2021.
Pour apprécier ces données, le gouvernement a déposé sur la table des parlementaires, il y a quelques heures, le projet de loi portant loi de règlement de la République du Cameroun pour l’exercice 2022. En effet, le budget de l’Etat au titre de l’exercice 2022 prévoyait des ressources d’un montant de 4 191,9 milliards et des dépenses pour 4 739,8 milliards ; soit un solde budgétaire déficitaire projeté à 567,9 milliards (2,0 % du Pib).
Les recettes du budget général ont atteint un montant de 4 587,9 milliards sur des prévisions révisées de 4 124,2 milliards ; soit un taux de réalisation de 111,2%. Les dépenses, quant à elles, ont été exécutées à hauteur de 4 616,2 milliards sur des prévisions révisées de 4 637,1 milliards soit un taux d’exécution de 99,5%, selon l’exposé des motifs.
Sur des prévisions révisées de 67,7 milliards, les ressources du Compte d’affectation spéciale se sont réalisées à 68,2 milliards ; soit un taux de réalisation de 100%. Le taux d’exécution des dépenses est cependant resté en deçà de la moyenne soit 40,7%. Ces dépenses se sont exécutées à hauteur de 41,8 milliards sur des prévisions de 102,7 milliards.
Au titre de l’exercice 2022, le solde budgétaire après exécution du budget de l’Etat est de 4,0 milliards ; soit 0,0% du Pib. Il est obtenu au moyen de la différence entre les recettes budgétaires (4 656,2 milliards) et les dépenses budgétaires (4 660,2 milliards, dont les prêts nets de 2,2 milliards)
Ce déficit est inférieur à celui qui avait été initialement projeté (-567,9 milliards), du fait des bonnes performances réalisées au niveau de la mobilisation des recettes intérieures et des dons, peut-on lire.
Les ressources internes ont été recouvrées à la somme de 4 474,2 milliards sur des prévisions de 4 080,9 milliards, soit une progression de 393,3 milliards. Les dons ont été mobilisés à hauteur de 219,5 milliards sur des prévisions de 142,3 milliards, soit une progression de 77,2 milliards en valeur absolue et 54% en valeur relative.
Les dépenses budgétaires ont pu être contenues dans les prévisions initiales évaluées à 4 739,8 milliards pour se situer à la somme de 4 657,9 milliards, soit 98,2%. La situation qui précède a généré un besoin global de financement de 1 831,9 milliards.
Dans l’optique de couvrir le besoin global de financement de 1 831,9 milliards, l’Etat a recouru à divers mécanismes de mobilisation de la trésorerie parmi lesquels : les décaissements sur financements extérieurs constitués essentiellement des prêts-projets de 776,4 milliards ; l’émission des titres publics de 495,2 milliards ; le financement bancaire ; les appuis budgétaires etc.
Ce projet de loi constate l’exécution effective de la loi du 16 décembre 2021 portant loi de finances de la République de Cameroun pour l’exercice 2022, modifiée et complétée par l’ordonnance du 2 juin 2022. Il revient aux parlementaires pour l’analyser question de juger de sa clarté ou pas. Le gouvernement s’apprête d’ailleurs à le défendre au cours d’une plénière.
ecomatin