Le Kremlin admet la présence de forces ukrainiennes sur la rive sous contrôle russe du Dniepr

Pour la première fois, la Russie reconnaît une incursion ukrainienne sur la rive occupée du Dniepr, dans la région de Kherson. L’information est confirmée par l’armée ukrainienne. Ce 16 novembre, un nouveau bombardement sur Kherson, a fait un mort.

Les Russes eux-mêmes l’admettent : les Ukrainiens ont un pied sur cette rive occupée du Dniepr, à environ 35 kilomètres de la ville de Kherson, à Khrynky plus exactement. Ce fut confirmé côté ukrainien par Natalia Houmeniouk, porte-parole du commandement Sud de l’armée ukrainienne qui déclare que c’est une zone de combat active sur plusieurs kilomètres.

Ce n’est pas la première incursion ukrainienne de ce côté. Depuis février, il y a eu une multiplication de ces incursions, une intensification même depuis l’été, depuis août 2023.

Mais jamais auparavant, il n’y avait eu de confirmation côté russe. La difficulté pour les Ukrainiens sera d’arriver à faire passer assez d’hommes et d’équipements sur la rive occupée par la Russie pour enfin percer cette ligne de défense. Et si cela a lieu, de pouvoir interrompre le feu russe qui est lancé depuis la rive opposée sur, notamment, la ville libérée de Kherson. Il est en effet très difficile pour l’armée ukrainienne d’avancer à la fois sous le feu de l’artillerie russe et sans disposer de l’avantage des airs dont disposent les Russes. Il s’agit donc d’une nouvelle à prendre avec prudence.

Kherson, libérée il y a un an, mais toujours bombardée
Le centre-ville a été ciblé mercredi 15 novembre. Les infrastructures civiles sont touchées, endommagées. Des bibliothèques ont été détruites au cours de la semaine. Il y a des morts quasiment tous les jours, dans Kherson-ville et aussi dans la région. Tous les jours, des civils sont blessés. Mardi, un bébé de deux mois et sa maman ont été touchés par une frappe russe en voiture.

Et Kherson n’est pas isolée : les autres régions de la ligne de front sont également concernées, comme Mykolaiev. Hier, mercredi 15 novembre, une double frappe a touché la région de Zaporijjia. Des pompiers ont été touchés alors qu’ils portaient secours aux victimes d’une première frappe.

Deux d’entre eux sont morts, trois ont été blessés ainsi que quatre civils. Frapper des équipes de secours, qui plus est lorsqu’elles sont en exercice, va à l’encontre du droit international. Les pompiers n’étant pas considérés comme des combattants, ils devraient donc pouvoir porter assistance sans risquer leur vie.

Ukraine, le 15 novembre 2023: troupes ukrainiennes camouflées dans la région de Zaporijjia, sur la ligne de front.

Le front délimité par le fleuve Dniepr
À Snihurivka, entre Mykolaiev et Kherson, les habitants ont été très affectés par l’occupation russe jusqu’en novembre dernier, puis par la destruction en juin du barrage de Kakhovka et les inondations qui ont suivi. La petite ville de Snihurivka est dévastée, il y a beaucoup de bâtiments qui ont été bombardés, il y a aussi des tags sur les murs qui dénoncent les collaborateurs, des portails criblés de balles, qui rappellent que les combats ont bien eu lieu.

Au niveau du paysage, on peut voir les dégâts, la catastrophe environnementale, la catastrophe agricole qu’a été l’explosion du barrage en juin. Les habitants ont été directement sinistrés, leurs maisons sont devenues inhabitables. Ils témoignent aussi de bombardements très fréquents encore aujourd’hui. Même s’ils ne vivent plus sous l’occupation, la guerre fait encore partie de leur quotidien.

rfi

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