Ukraine : « violents combats » sur la rive est du Dniepr, où Kiev assure avoir conquis des positions

Alors que la contre-offensive ukrainienne s’est montrée décevante ces derniers mois, Kiev assure vendredi avoir conquis, dans le Sud, des positions sur la rive gauche du fleuve Dniepr occupée par les Russes. « De violents combats se poursuivent » dans cette zone, a déclaré l’état major de l’armée ukrainienne.

L’armée ukrainienne a fait état vendredi 17 novembre de « violents combats » dans le sud du pays, sur la rive gauche du fleuve Dniepr. Cette zone est occupée par les troupes russes mais l’Ukraine a réussi à y installer des têtes de pont.

Plus tôt dans la journée, Kiev avait revendiqué la conquête de positions sur cette rive. Un premier succès en vue d’opérations plus importantes après des mois d’une contre-offensive décevante pour Kiev.

Les forces ukrainiennes « ont mené une série d’actions réussies sur la rive gauche du fleuve Dniepr » dans la région de Kherson, avait indiqué sur Facebook le commandement de l’infanterie de marine.

« Les troupes de marine ukrainiennes, en coopération avec d’autres unités des forces de défense, ont réussi à prendre pied sur plusieurs têtes de ponts » dans cette zone, avait-il encore assuré, faisant état de « lourdes pertes » chez l’ennemi.

Il s’agit du premier succès revendiqué par les Ukrainiens pour leur contre-offensive depuis la reprise du village du Robotyné en août, dans la région méridionale de Zaporijjia.

Kiev espérait que cette reconquête allait lui permettre de percer les lignes russes et libérer les zones occupées, mais l’armée ukrainienne n’y est pas parvenue, face à la puissance de feu des défenses russes.

Une zone difficile d’accès, sablonneuse et marécageuse
La prise de positions sur la rive gauche du Dniepr pourrait permettre un assaut plus important vers le sud. Mais pour cela, l’Ukraine doit réussir à déployer en nombre des hommes, des véhicules et des équipements dans une zone difficile d’accès, sablonneuse et marécageuse.

Jusqu’ici, le chef de l’administration présidentielle, Andriï Iermak, avait seulement indiqué, mardi, que des forces ukrainiennes avaient « pris pied sur la rive gauche du Dniepr », sans plus de précisions.

L’Ukraine garde le secret sur l’ampleur des opérations en cours, ses succès et ses pertes. Le Kremlin et le ministère russe de la Défense refusent de s’exprimer sur le sujet.

En revanche, mercredi, le dirigeant de la partie occupée de la région de Kherson, Vladimir Saldo, avait admis que plusieurs dizaines ou centaines de soldats ukrainiens avaient réussi à ancrer des positions sur la rive gauche du Dniepr, en particulier aux abords du village de Krynky.

Il avait minimisé l’importance de cette avancée, affirmant que des renforts russes avaient été déployés et que les forces ukrainiennes subissaient un « enfer de feu ».

Dans cette zone du sud de l’Ukraine, le Dniepr fait office de ligne de front depuis que l’armée russe s’est retirée de la ville de Kherson, sur la rive droite, en novembre 2022.

La Russie continue de pilonner quotidiennement la ville et sa région. Le gouverneur régional Oleksandr Prokoudine a fait état, jeudi, d’une femme tuée dans la nuit. Deux autres femmes, blessées la veille dans des frappes russes, sont mortes à l’hôpital de leurs blessures, selon la même source.

Alors que depuis un an le front est plus ou moins figé, il est essentiel de gagner du terrain pour Kiev, qui veut éviter l’effet de lassitude, chez ses alliés occidentaux, envers un conflit qui dure depuis près de deux ans, au moment où les yeux de la communauté internationale sont tournés vers Israël et la bande de Gaza.

« Nos approvisionnements ont diminué »
La guerre entre Israël et le Hamas a eu pour conséquence un ralentissement des livraisons d’obus à l’Ukraine, a d’ailleurs relevé jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky à un petit groupe de médias dont l’AFP : « Nos approvisionnements ont diminué. » Et le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a averti cette semaine que l’Union européenne ne serait pas en mesure de livrer un million de munitions à l’Ukraine avant le printemps, comme elle s’y était engagée.

L’Ukraine est extrêmement dépendante des armes et munitions qu’Américains et Européens lui livrent, et la question d’une réduction du soutien économique et militaire est évoquée dans certains pays.

Le Kremlin affirme de son côté avoir réorienté l’économie sur la production d’armes et munitions et recruté quelque 400 000 soldats supplémentaires depuis le début de l’année.

Autre souci pour Kiev, les forces russes sont à l’offensive dans plusieurs autres secteurs, leurs principaux efforts visant, malgré d’importantes pertes, à encercler et conquérir Avdiïvka, ville industrielle dans l’Est.

En outre, avec l’automne qui s’installe et l’hiver qui approche, l’Ukraine craint une nouvelle campagne de bombardements russes pour détruire son infrastructure énergétique et plonger la population dans le noir et le froid.

L’armée de l’air ukrainienne a indiqué vendredi avoir abattu dans la nuit neuf des dix drones explosifs Shahed lancés par la Russie en direction du centre et du sud du pays.

AFP

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