En France, le sénateur Joël Guerriau est mis en examen pour « administration de substance afin de commettre un viol ou une agression sexuelle ». cette affaire relance le débat sur les violences sexuelles et sexistes en politique. Joël Guerriau est soupçonné d’avoir mis de l’ecstasy dans le verre de sa collègue députée Sandrine Josso, il y a une semaine. Certains députés demandent de changer la loi en imposant des sanctions automatiques.
L’insoumis Adrien Quatennens, le macroniste Damien Abad, le député écologiste Julien Bayou : les députés ont désormais l’habitude des soupçons de violences sexuelles et sexistes visant des parlementaires. La socialiste Christine Pires Beaune réclame « une procédure automatique de mise en retrait de toutes ses fonctions liées à son mandat de sénateur, en attendant qu’il y ait un jugement. »
Le Président @gerard_larcher a raison : il ne peut continuer comme si de rien n’était ! Un retrait le temps que la justice statue est souhaitable @socialistesAN @senateursPS https://t.co/JrNkylE23g
— Ch. Pirès Beaune (@cpiresbeaune) November 21, 2023
Même son de cloche dans les rangs des écologistes. La députée Sandrine Rousseau, très active sur ces questions va encore plus loin : « Là, je pense qu’il faut une sanction disciplinaire par le Sénat et il faut qu’on fasse urgemment évoluer la loi pour qu’il puisse y avoir une peine d’inéligibilité immédiatement. »
Avoir une « véritable politique publique de lutte contre ces violences »
À la suite de l’affaire Quatennens, la majorité avait notamment déposé un texte pour créer une peine automatique d’inéligibilité en cas de violence conjugale. Mais la proposition de loi avait été rejetée par l’Assemblée nationale.
Une occasion manquée de plus, selon Fiona Texeire, co-fondatrice de l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes : « Si on ne fait rien pour prendre le problème à la racine et qu’on ne fait que du traitement au coup par coup en essayant de minimiser les dégâts à chaque fois, on n’aura pas un traitement global de cette question.
On n’aura pas de véritable politique publique de lutte contre ces violences. »
Sans possibilité légale de l’y contraindre, le président du Sénat, Gérard Larcher, appelle Joël Guerriau « à démissionner de ses fonctions ». Mais le sénateur a fait savoir qu’il souhaitait continuer son mandat.
RFI