Ouagadougou-Le gouvernement burkinabè a décidé mercredi, de reconfigurer les Schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme des villes de Dori, de Dédougou, de Kaya, de Fada N’Gourma et de Ouahigouya dont les populations ont doublé en quatre ans, par l’arrivée massive des déplacés internes.
Le ministre de l’Urbanisme, des affaires foncières et de l’habitat a fait au Conseil une communication relative à la situation des villes et localités du Burkina Faso dans le contexte sécuritaire et humanitaire.
Les villes et localités à forts défis sécuritaires sont confrontées à une énorme pression démographique inattendue.
Du constat fait sur l’état de ces villes et localités qui accueillent des Personnes déplacées internes (PDI), il ressort une urbanisation accélérée en raison de la crise sécuritaire. Ce taux d’urbanisation a évolué de façon exceptionnelle de 2019 à 2023, avec une augmentation de 9,3 points en moins de quatre (04) ans, sans un réel accompagnement dans la réalisation d’investissements pour le renforcement de l’offre en services urbains.
Quant à la hiérarchisation urbaine, elle connaît également un bouleversement du fait de l’accueil d’effectifs importants de PDI dans les villes et dans certaines localités non reconnues jusque-là comme des villes.
L’analyse démographique des villes, chefs-lieux des régions à forts défis sécuritaires que sont Dori, Dédougou, Kaya, Fada N’Gourma et Ouahigouya en lien avec les projections démographiques de leurs Schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) adoptés entre 2013 et 2014 par le Gouvernement burkinabè, indique un déphasage prononcé aux niveaux démographique et spatial.
Sur la base des hypothèses de projections démographiques, l’effectif actuel des populations de ces cinq (05) villes étaient attendu au plus tôt en 2030, alors que ces villes ont vu la taille de leur population de 2019 doublée, voire plus.
Les prévisions étant faites sur la base d’un diagnostic avant la crise sécuritaire et humanitaire que connaît notre pays, les écarts entre les prévisions du SDAU et la réalité compromettent la mise en œuvre des options d’aménagement initialement prévues.
Le Conseil a instruit les ministres chargés du dossier de mettre en place un comité interministériel en vue de l’élaboration d’un plan stratégique de reconfiguration urbaine.
Agence d’information du Burkina