Borne reçoit un SMS pour dénoncer Le Maire, le retour de Jérôme Cahuzac

Et aussi dans nos indiscrets politiques de la semaine : Lecornu choyé par Macron ; entre Hollande et Sarkozy, l’amour dure 20 ans ; le modèle inattendu d’Olivier Faure…

Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination.

Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.

Un anniversaire qui tombe à pic
Juste avant les européennes du 9 juin, les cérémonies ne passeront pas inaperçues. Emmanuel Macron entend donner un lustre particulier au 80e anniversaire du débarquement du 6 juin 44 : quatre jours de commémorations, en Bretagne et en Normandie. Le président américain Joe Biden devrait être présent.

Lecornu choyé par Macron
Le dimanche 12 novembre, Emmanuel Macron a reçu Sébastien Lecornu. Le président a incité le ministre des Affaires étrangères, pardon, de la Défense, à s’exprimer avant et après sa tournée diplomatique au Proche-Orient (il s’est rendu la semaine dernière en Égypte, en Arabie saoudite, aux Émirats, au Qatar, en Israël puis de nouveau au Qatar), ce qu’il a fait : sur LCI d’abord, puis au JDD dimanche dernier, encore sur BFM ce mardi.

Le profil de Lecornu est apprécié à l’Elysée, où l’on souligne son sens de l’histoire. Au Palais, on a remarqué qu’il avait fait une recherche à l’hôtel de Brienne pour retrouver le bureau qu’occupait Georges Mandel lorsqu’il était chef de cabinet de Clemenceau. Et qu’il se souciait de faire restaurer la tombe d’Aristide Briand, lequel n’a plus d’ayant droit.

Le SMS à Borne pour dénoncer Le Maire
Liot courtisé, Liot cajolé. Mais Liot énervé ! Voilà déjà quelques semaines que l’Élysée et le gouvernement font des pieds et des mains pour amadouer Bertrand Pancher et ses troupes. La majorité s’est également adonnée à ce jeu de séduction, mardi, en invitant le président du groupe parlementaire et quelques-uns de ses fidèles dans le bureau du patron des députés Renaissance, comme le révélait Politico.

Mais la déclaration de Bruno Le Maire, qui plaide ce jeudi sur Franceinfo pour réduire la durée d’indemnisation des chômeurs de plus de 55 ans, a fortement déplu au député de la Meuse. Et il a tenu à le faire savoir… à Elisabeth Borne : un SMS envoyé à la Première ministre, sous forme d’une longue diatribe sur cette annonce « inconséquente, faite sans aucune concertation », conclue par une mise en garde : « J’espère que les propos de votre ministre de l’Économie n’engagent pas votre gouvernement. »

Entre Hollande et Sarkozy, l’amour dure vingt ans
La politique ? Une « affaire de couples » estime François Hollande. L’ancien président de la République ne voit pas d’autres explications aux innombrables moqueries que Nicolas Sarkozy lui adresse à chaque événement où ils se croisent. Des enfantillages dont le socialiste ne prend pas ombrage tant elles montrent combien son prédécesseur n’arrive toujours pas à digérer sa défaite de 2012. Qui se souvient encore des photographies de Paris Match en 2005, au moment du référendum européen, où les deux s’esclaffent..

« Sarkozy et moi, on est un couple depuis vingt ans… Un vieux couple qui ne peut plus se supporter », sourit Hollande qui admet un regret à demi-mot qu’une revanche ne se soit pas jouée à l’élection présidentielle de 2017.

« S’il avait gagné la primaire de la droite, la situation m’obligeait presque à être candidat », explique celui qui ne s’est pas représenté, laissant la place à Emmanuel Macron qui, lui, forme son couple avec Marine Le Pen. Et Mélenchon dans tout ça ? « Un célibataire ».

Jérôme Cahuzac, le grand retour ?
Loin des yeux (dans les yeux), loin du cœur. Jérôme Cahuzac, en retrait de la vie politique depuis sa condamnation, en 2016, à trois ans de prison et cinq ans d’inéligibilité, souhaiterait retrouver le plaisir d’être élu.

L’un de ses amis, qu’il a souvent au téléphone, l’assure : l’ancien ministre du Budget veut redevenir maire ou député dans le Lot-et-Garonne.

Sa présence, accrue ces derniers jours, dans le journal Sud Ouest (qui lui a accordé un entretien le 9 novembre) n’est probablement pas un hasard. Interrogé sur la possibilité de ce retour, l’ancien président de la République François Hollande s’est contenté… de lever les yeux au ciel.

Olivier Faure a un modèle inattendu : François Hollande
Difficile de dire si l’idée d’une candidature à la présidentielle trotte sérieusement dans la tête du Premier secrétaire du PS, mais son entourage n’hésite pas à y penser (très) fort pour lui.

On sourit devant l’éventualité, surtout que la route est longue depuis que le PS s’est effondré sous la barre des 2 % avec Anne Hidalgo en 2022 et a depuis lié son destin à LFI au sein de la Nupes.

« S’il y a une candidature commune, il a toute légitimité à l’incarner parce que c’est un socialiste. À la fin des fins, c’est le socialisme qui fera le pont entre la radicalité insoumise et le centre-gauche d’Emmanuel Macron », veut croire un fidèle d’Olivier Faure.

Sans vouloir vexer le chef des roses, sa popularité est loin d’être celle d’un futur présidentiable… Riposte du même lieutenant : « François Hollande est arrivé très tardivement dans les radars. Il a fini par gagner la primaire socialiste de 2011 puis la présidentielle l’année suivante.

Olivier l’a vu faire et sait comment cela fonctionne. » Après avoir mijoté l’inventaire du quinquennat de Hollande (provoquant la rupture entre les deux hommes), voilà Faure désireux de s’inspirer de lui. Qui l’eût cru ?

Bellamy garde la foi
Pour les élections européennes, Les Républicains redoublent d’imagination. Michel Barnier, Emmanuelle Mignon, Vincent Jeanbrun… : les potentiels successeurs de François-Xavier Bellamy – lui-même candidat revendiqué – pour prendre la tête de la liste LR se sont multipliés, ces derniers mois.

Un cadre de la droite, entre ironie et compassion, réagit : « Avec tous ces ballons d’essai lancés dans la presse par la direction, il faut vraiment être un catholique jésuite pour accepter de se faire traiter comme une m… ».

lexpress

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