Pour limiter le réchauffement climatique, nous devons limiter nos émissions de gaz à effet de serre. Ce point-là fait consensus. Même si les moyens pour y arriver sont plus discutés. Mais la problématique ne se résume malheureusement plus aujourd’hui à l’atténuation du changement climatique. La question de l’adaptation a fait irruption dans les négociations. Elle sera encore au cœur des débats à l’occasion de la COP28.
Dans la lutte contre le changement climatique, réussir à limiter son ampleur apparaît comme une priorité toute naturelle. Nous devrons réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, à l’occasion de la 28e Conférence des parties signataires de la Convention-Cadre de l’Organisation des Nations unies sur les changements climatiques (COP28) qui s’ouvrira ce jeudi 30 novembre 2023 à Dubaï, les énergies fossiles seront mises sur le gril. Ou pas…
As the #climatecrisis accelerates, adaptation financing for developing nations is stagnating.
The 2023 @UNEP #AdaptationGap Report reveals the size of the finance gap and provides seven strategies to increase financing.
Download the Report Here: https://t.co/wuG9wCohXZ pic.twitter.com/CjeEG0dLGn
— UNEP Finance Initiative (UNEP FI) (@UNEP_FI) November 7, 2023
La COP28 aidera-t-elle à financer l’adaptation au réchauffement climatique anthropique ?
Quoi qu’il en soit, notre monde s’est déjà réchauffé de presque 1,2 °C depuis l’ère préindustrielle. Le nombre et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes va croissant. Et la problématique de l’atténuation du changement climatique n’est désormais plus la seule à laquelle les États doivent réfléchir. Celles liées à l’adaptation et à son financement soulèvent de plus en plus de questions. Le sujet reviendra donc sur la table des négociations de la COP28.
Rappelons qu’en 2009, les pays développés s’étaient engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique. L’objectif n’a pas été atteint. Et rien que cela pourrait porter préjudice aux négociations à venir. Car celles-ci reposent essentiellement sur la confiance que les uns peuvent placer en les déclarations des autres.
À l’issue de la COP26, une nouvelle promesse avait été faite. Celle d’en arriver à 40 milliards de dollars par an à partir de 2025 pour financer l’adaptation.
Or la somme allouée l’année dernière par les pays riches pour soutenir les pays pauvres en la matière dépassait à peine 20 milliards de dollars (chiffres Programme des Nations unies pour l’environnement). Et surtout, elle affichait une baisse de 15 % par rapport à l’année d’avant. Le tout sachant que les besoins estimés pour l’adaptation de ces pays au cours de cette décennie seraient plutôt de l’ordre d’au moins 215 milliards de dollars par an !
Pour donner une idée de l’échelle, le Fonds monétaire international (FMI) estime que les subventions aux combustibles fossiles, elles, s’élèveraient… à 7 000 milliards de dollars dans le monde en 2022.
Comment indemniser les « pertes et préjudices » des pays en développement ?
Et les pays en développement n’ont pas seulement besoin de ressources – et de transferts de technologies – pour financer leur adaptation. Ils ont aussi besoin de soutien pour réduire leurs émissions et faire face à ce que l’on nomme les « pertes et préjudices ». Comprenez, pour réparer les dommages déjà causés par un réchauffement climatique dont ils sont généralement peu responsables.
À la clôture de la COP27, les gouvernements s’étaient quittés sur une entente pour créer un fonds dédié aux « pertes et préjudices ». Sans toutefois en définir les modalités. Ce sera donc l’un des enjeux de cette COP28 : mettre en place les règles de fonctionnement de ce fond, établir qui sera éligible et d’où viendra l’argent, par exemple.
Les conclusions de la réunion pré-COP28 qui s’est tenue fin octobre donnent quelques pistes sur ce qui pourrait ressortir des débats. C’est la Banque mondiale qui pourrait se voir attribuer la lourde tâche de gérer le fonds « pertes et préjudices ». Mais l’accord provisoire conclu il y a quelques jours resterait flou concernant les sources du financement et son ampleur. Les États-Unis auraient fait pression pour que les contributions des pays riches se fassent sur la base du volontariat.
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