Les partis belges convient le conflit du Proche-Orient dans leur campagne électorale

En Belgique, une campagne électorale ne se joue jamais sur une question de politique étrangère. Pourtant, le conflit israélo-palestinien a été convié à nos débats politiques. À un peu plus de six mois de l’échéance des urnes, celui-ci apparaît également « utilisé » pour marquer les clivages, les différences entre partis. Faute d’autres sujets ? Puisque gauche et droite gouvernent ensemble ?

Condamnation à géométrie variable
En campagne, il ne faut jamais gâcher l’occasion d’une bonne querelle, surtout si elle permet d’épingler l’adversaire, comme de vous monter en épingle !

L’attentat perpétré par les terroristes du Hamas a stupéfié par son ampleur et son horreur. Mais placé dans le cadre politiquement hautement sensible du conflit israélo-palestinien, cet attentat a aussi pris tout de suite un tour différent d’une attaque perpétrée par Daesh ou au nom de l’Islam. D’autant plus que l’agressé se transforme lui-même, en quelques jours, en agresseur.

Si la droite et l’extrême-droite ont immédiatement assimilé l’attaque du Hamas au terrorisme islamiste, la gauche a tenté dans un premier temps d’y mettre de la nuance. Mais en ces circonstances, il n’y a pas de place pour la nuance.

Querelle de campagne
N-VA et MR ont vite accusé une « certaine gauche » de complaisance, même si les nationalistes flamands restent divisés sur la question.

PS et ECOLO ont mis un certain temps à aligner les positions de tous les leurs avant de soutenir à présent, la position équilibrée du Premier ministre libéral, bien plus que les libéraux francophones. Quant à lui, le PTB continue de voir en Israël une puissance colonialiste, soutenue par la puissance capitaliste US.

Les partis belges ont donc convié ce conflit dans leur campagne électorale, avec en toile de fond, un enjeu communautariste et sans le dire, la place des musulmans dans notre société. Cette guerre Israël-Hamas, comme les exactions en Cisjordanie sont ainsi utilisées pour masquer l’enjeu électoral que nos partis font du vote de la communauté musulmane, ou de la crainte que celui-ci inspire à certains de ces partis.

La complaisance comme le simplisme ou la caricature constituent des éléments dangereux, surtout à quelques mois d’une échéance électorale capitale.

rtbf

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