Face à l’interdiction des puces imposée par les États-Unis, Huawei a fait preuve de beaucoup d’ingéniosité en dévoilant une série de puces 5G, prouvant que l’entreprise est capable de continuer à produire des smartphones équipés de la technologie.
Moins de cinq ans après que les sanctions américaines ont failli paralyser Huawei, le géant chinois est aujourd’hui l’arme la plus importante de Pékin dans une bataille pour les semi-conducteurs qui est sur le point de façonner l’économie mondiale pour les décennies à venir. Alors que Huawei affirme ne pas recevoir d’aide gouvernementale, des rapports suggèrent un renforcement de l’alliance entre le géant de la technologie et un fonds d’investissement créé par le gouvernement de la ville de Shenzhen en 2019.
Ce fonds a joué un rôle déterminant dans le soutien apporté à Huawei dans sa quête d’un “réseau de puces autosuffisant”. Ce partenariat stratégique est essentiel pour permettre à Huawei d’accéder aux entreprises spécialisées dans les machines de lithographie, un équipement crucial pour la fabrication de puces haut de gamme.
HUAWEI EST DÉSORMAIS CAPABLE DE PRODUIRE DES SMARTPHONES 5G
En raison des sanctions, les entreprises chinoises se heurtent généralement à des obstacles pour importer des machines de lithographie, qui sont souvent basées sur des brevets américains. Pour contourner ce problème, Huawei aurait recruté d’anciens employés d’ASML, une société néerlandaise réputée pour ses machines de lithographie extrême. C’est notamment grâce à elles que Huawei aurait réussi à produire son récent processeur HiSilicon Kirin 9000S 7nm, que l’on retrouve dans le dernier Mate 60 Pro.
La volonté de Huawei de créer un réseau autonome de puces s’inscrit dans le cadre de l’initiative plus large de la Chine d’investir des milliards de dollars dans l’industrie locale des puces. En favorisant un écosystème local solide, Huawei espère ainsi faire chuter les coûts et à reconquérir sa position sur le marché mondial des smartphones.
Si la collaboration avec le fonds d’investissement de l’État constitue une avancée significative, Huawei continuerait bien de refuser toute aide gouvernementale directe. Pour l’instant, Huawei est encore loin de pouvoir prétendre rivaliser avec les technologies américaines. Selon ASML, le fabricant néerlandais de machines de lithographie, il faut 34 étapes de lithographie pour atteindre 7 nm sur les machines DUV, contre seulement neuf étapes avec EUV. Les étapes de production supplémentaires se traduisent par des coûts de production plus élevés et des rendements plus faibles.
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