Une étude publiée le 5 décembre 2023 menée par l’Anses et les Centres Antipoisons montre une augmentation des intoxications liées à l’emploi d’insecticides interdits à la vente et contenant du dichlorvos, une substance potentiellement mortelle.
À Paris et dans sa région, notamment, la fin de l’année 2023 a été marquée par la peur des punaises de lit, dont les images filmées – même dans un cinéma ! – ont pullulé sur les réseaux sociaux. Gros comme des pépins de pomme, ces insectes vivent à l’abri de la lumière, dans les lits et canapés et se nourrissent de sang.
Alors qu’ils avaient disparu en France dans les années 50, leur recrudescence s’explique par l’essor des voyages et la résistance croissante de ces animaux aux insecticides. D’où la nécessité, pour s’en débarrasser, de privilégier un traitement par la chaleur et le froid.
Des intoxications provoquées par des insecticides employés contre les punaises de lit
Mais le recours aux insecticides perdure, et la psychose conduit malheureusement à des dérapages. Aussi l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) alerte sur les accidents provoqués par l’usage de substances prohibées : elle déplore de nombreux cas d’intoxications en lien avec un insecticide interdit, le SNIPER 1000 EC DDVP.
Il est à l’origine de près de 170 intoxications survenues entre janvier 2018 et juin 2023 ; elles sont recensées dans une étude menée avec les Centres Antipoisons et diffusée par l’Anses le 5 décembre 2023.
Ce produit contient du dichlorvos, une substance potentiellement « mortelle par inhalation et toxique par contact avec la peau ou par ingestion », écrit l’Anses. Les insecticides à base de dichlorvos continuent à se frayer un chemin jusqu’aux consommateurs via des sites de e-commerce. Ils sont aussi vendus illégalement sur certains marchés.
11% des ménages français ont été infestés par les punaises de lit entre 2017 et 2022
Même si ces insecticides interdits ont pu aussi être utilisés contre les cafards dans les cas d’exposition traités dans l’étude, l’Anses estime dans son communiqué que l’augmentation des intoxications constatée « est à mettre au regard de la recrudescence des infestations par les punaises de lit ces dernières années ».
En juillet 2023, l’agence estimait que 11% des ménages français ont été infestés par les punaises de lit entre 2017 et 2022.
Si l’infestation aux punaises de lit demeure malgré des traitements à la température, l’Anses rappelle qu’il convient de contacter un professionnel de la lutte antiparasitaire, seul à même d’employer des insecticides (légaux) sans dommages collatéraux. Le site « Stop punaise » du ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires informe aussi sur les bons gestes à adopter dans le cas malheureux où vous viendriez à croiser la route des punaises de lit.
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