Un exilé est mort, samedi soir, dans l’incendie d’un train de marchandises stationné près de l’Eurotunnel, à Fréthun. D’après la SNCF, l’homme aurait d’abord été électrocuté en montant sur le wagon, ce qui aurait provoqué un départ de feu. Son identité n’a pas encore été dévoilée.
Nouveau drame migratoire dans le nord de la France. Samedi 9 décembre dans la soirée, un migrant est mort dans l’incendie d’un train de marchandises stationnée près de l’Eurotunnel à Fréthun, à quelques kilomètres de Calais. D’après la SNCF, ce soir-là, « des personnes aux abords des rails auraient tenté de monter sur le train » […]
Puis « l’électrocution de l’une d’entre elles a provoqué un départ de feu sur le wagon », a-t-elle expliqué à La Voix du Nord.
L’intervention de 28 pompiers de la région a stoppé la propagation du feu. Mais ils n’ont rien pu faire en revanche pour la personne électrocutée. « On ignore, à ce stade, son origine et son âge puisque nous n’avons pas son identité. Visiblement, c’est un jeune homme », a indiqué Patrick Leleu, procureur adjoint de la République de Boulogne-sur-Mer.
D’après le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS), cité par le journal local, un jeune homme d’origine soudanaise, âgé de 16 ans, présentant des blessures superficielles, a également été pris en charge par la police. Une information que n’a pas confirmé le parquet.
Par ailleurs, une enquête a été ouverte par la brigade de recherches de la gendarmerie, et une autopsie du corps sera pratiquée pour établir les circonstances de l’incident.
Des drames à répétition
D’autres accidents de train se sont déjà produits aux abords des voies de chemin de fer de la région, souvent proches des campements de migrants. Samedi 30 septembre, un exilé est mort percuté par un train de marchandise sur un passage à niveau à Calais. Le 3 janvier 2023, un autre a été tué près de là, par un train de marchandise. En 2022, deux autres encore sont décédés sous les roues d’un TER, dans la même zone.
L’un d’eux, Don Meretse, un Éthiopien de 28 ans dormait aux abords des rails, dans son sac de couchage avant d’être mortellement percuté par le train. Épuisé par des années d’errance dans la région, il avait entamé, via la procédure de retour volontaire proposée par l’l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), des démarches pour rentrer dans son pays.
Par petits groupes, des exilés grimpent donc sur des camions pour traverser la frontière, au péril de leur vie. Ces dernières années, la militarisation a poussé les migrants plus loin, sur l’autoroute A16 notamment, qui conduit à l’Eurotunnel. Le 17 novembre, deux migrants sont décédés et quatre autres ont été blessés après un grave accident sur cette route, près de Calais.
Selon une source policière, un poids lourd aurait percuté ces migrants – ils étaient une quinzaine – « qui marchaient sur la bande d’arrêt d’urgence ».
Début juillet, un migrant est mort lui aussi sur l’autoroute A16.
Il était tombé d’un camion dans lequel il essayait de se cacher pour rejoindre le Royaume-Uni. Fin mai, un autre migrant, de nationalité soudanaise, est décédé près de Calais, percuté par un poids lourd dans lequel il tentait de monter. Quelques jours plus tôt, un exilé avait lui aussi été fauché par un véhicule. Il n’avait pas non plus survécu.
infomigrants