« A Paris, un sommet des Nations unies pour les droits des femmes quasiment passé sous silence »

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La condition des femmes dans le monde risque une aggravation durable si l’on diffère encore d’urgentes mesures de rattrapage, s’inquiètent les responsables de treize ONG ou organisations partenaires, dans une tribune au « Monde », estimant que le Forum Génération Egalité, qui s’achève à Paris ce 2 juillet, aurait dû être le tremplin d’un « réel plan de relance féministe ».

Dans la plus grande indifférence, la France accueille – et Emmanuel Macron préside – un événement multilatéral majeur : le Forum Génération Egalité (FGE), sommet des Nations unies en faveur des droits des femmes, qui se tient à Paris du mercredi 30 juin au vendredi 2 juillet. Cet événement prend place presque vingt-six ans après la Conférence de Pékin de septembre 1995, qui avait permis l’adoption de la Déclaration de Pékin marquant une avancée majeure dans la reconnaissance des droits des femmes à l’international.

Ce forum, initialement prévu en 2020, s’inscrit dans un contexte particulier : celui de l’aggravation des inégalités entre les femmes et les hommes partout dans le monde. Il doit donc être un moment de remobilisation générale de l’ensemble de la communauté internationale pour éviter tout recul en matière des droits des femmes, et au contraire une occasion pour les Etats de prendre des mesures concrètes et de s’engager à des financements pour accélérer les efforts en matière d’égalité.

Et pourtant, seulement 3 % de la population française savent en réalité ce qu’est cette grande réunion internationale. Entre les résultats des élections régionales, l’Euro de football et les derniers préparatifs avant les grandes vacances, cette actualité semble être reléguée au second plan. Et pourtant…

Un système économique injuste et sexiste

La pandémie de Covid-19 a déjà coûté la vie à plus de quatre millions de personnes à l’échelle de la planète et dévasté des communautés. En quelques mois, elle a frappé l’humanité entière et mis à l’arrêt l’économie mondiale. Pour la première fois dans l’histoire, les inégalités se sont aggravées simultanément dans tous les pays du monde. Face à cette pandémie, les femmes sont les grandes perdantes. Partout en première ligne face au virus, elles sont également les plus impactées par la crise économique et sociale.

Les inégalités entre les femmes et les hommes sont les inégalités les plus structurantes et universelles de nos sociétés. Avant même l’apparition du Covid-19, malgré des avancées notables, l’égalité de genre n’était pas une réalité à l’échelle de la planète. Aucun pays du monde n’avait atteint l’égalité. Selon le Global Gender Gap Report 2020, les femmes étaient promises à une attente d’encore un siècle avant de connaître un monde égalitaire.

Les femmes sont pénalisées par un système économique injuste et sexiste où les richesses et les pouvoirs sont concentrés dans les mains d’une poignée d’individus, en grande majorité des hommes, alors qu’elles sont surreprésentées en bas de l’échelle. La crise a frappé dans un monde où les femmes gagnent et épargnent moins, occupent de manière disproportionnée les emplois les plus précaires, sont souvent éloignées de l’éducation et de la santé, s’occupent inégalement des tâches au sein des foyers et sont davantage victimes de violences sexistes et sexuelles.

Source: lemonde

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