Eruption volcanique en Islande : une position géologique unique sur la planète !

La péninsule de Reykjanes en Islande est entrée en éruption le 18 décembre 2023. Cet événement nous rappelle la position géologique unique de cette île boréale sur la planète. Explications.

Après avoir été secouée par un essaim de plus de 300 tremblements de terre, la péninsule de Reykjanes en Islande est depuis 22h17, le 18 décembre, le théâtre d’une puissante éruption volcanique localisée à environ 3 km au nord de la ville de Grindavík. La ville de 4.000 habitants est entièrement évacuée depuis un mois, après l’alerte du 10 novembre, qui a connu un pic d’activité sismique.

Un regain d’activités sismiques après 800 ans de calme

La fissure s’étend sur environ 4 km de long et le taux de décharge de lave était estimé à quelques centaines de m3/seconde au cours des deux premières heures de l’éruption ! Depuis lors, l’ampleur de l’éruption ne cesse de s’affaiblir et la hauteur des fontaines de lave de diminuer, atteignant environ 30 mètres au plus haut, selon les estimations réalisées lors de survols en hélicoptère de la zone par les spécialistes.

« Suite à l’éruption du Sundhnúksgíga, les terres du Svartsengi se sont affaissées de plus de 5 cm, détaille l’office météorologique islandais. Auparavant, la terre s’y était élevée d’environ 35 cm depuis la formation du canal magmatique le 10 novembre. »

Cet événement met en lumière la position géologique unique de l’Islande : « Nulle part ailleurs sur la Terre, la séparation des plaques tectoniques eurasiatique et américaine n’est aussi visible que dans la péninsule de Reykjanes et à Þingvellir: ici les plaques se séparent de 2 cm par an », indique le site officiel d’information touristique de l’Islande. Cette région, qui était relativement stable depuis quelque 800 ans, connaît depuis quelques mois un regain d’activités sismiques.

Pourquoi l’Islande est un terrain propice aux éruptions volcaniques

L’Islande est le terrain d’éruptions volcaniques coutumières sur son territoire du fait de sa position géologique, unique sur la planète. Ce territoire insulaire de plus de 102.000 km2 s’étend en effet à l’aplomb de la dorsale médio-atlantique et d’un point chaud.

Courant sur quelque 15.000 km dans l’océan Atlantique, la dorsale médio-atlantique est constituée de longues chaînes de montagnes séparées par un rift central qui marque la frontière de divergence des plaques tectoniques. Ce mouvement de séparation qui déchire le plancher océanique permet au magma chaud du manteau d’atteindre la surface.

En entrant en contact avec l’eau, ce magma se refroidit et forme de nouveaux pans de plancher océanique, à raison de quelques centimètres par an.

En Islande, cette position se couple avec la présence au même endroit d’un « point chaud ».

Ce terme désigne un panache de magma plus chaud et donc moins dense qui, dans le manteau terrestre, remonte vers la surface, s’introduit dans les failles du plancher océanique et alimente les éruptions volcaniques.

L’une des éruptions les plus importantes en Islande s’est produite en 1783. Les coulées de lave avaient à l’époque duré huit mois et engendré des nuages ​​de soufre géants, qui ont plané au-dessus de l’Europe du Nord pendant plus de cinq mois. Cet événement géologique aurait provoqué un refroidissement d’1,3°C sur deux ans.

sciencesetavenir

You may like