Le ministère polonais de la Culture a annoncé mercredi avoir licencié l’équipe dirigeante des médias d’État, largement considérés comme un relais de l’ancien gouvernement populiste.
Le président et les membres du conseil d’administration de la télévision, radio et agences publiques « ont été limogés », a annoncé le ministère dans un communiqué.
Les médias publics contrôlés par le parti nationaliste populiste Droit et Justice (PiS) ont été régulièrement accusés de présenter des informations biaisées, de transmettre la propagande du gouvernement et de lancer des attaques verbales contre l’opposition.
La veille, la nouvelle coalition au pouvoir avait fait adopter par le Parlement une résolution appelant à la « restauration de l’ordre légal, l’impartialité et la crédibilité des médias publics », citée dans le communiqué ministériel.
L’ancien ministre nationaliste populiste de la Culture, Piotr Glinski, a considéré ces démarches comme « illégales ».
« C’est bien évidemment une attaque contre les médias libres, c’est une violation de la loi », a déclaré M. Glinski à l’AFP.
Les nationalistes populistes polonais ont occupé dans la nuit de mardi à mercredi des locaux de la télévision publique pour défendre le « pluralisme des médias ».
« Il n’y a pas de démocratie sans pluralisme des médias ou sans médias anti-gouvernementaux forts, et en Pologne, ce sont les médias publics », a déclaré dans la nuit Jaroslaw Kaczynski, chef du PiS.
« Nous voulons nous assurer qu’il existe un ordre légal en Pologne et que les médias restent libres », a déclaré mercredi Marek Suski, député du PiS.
Le parti Droit et Justice (PiS), en exercice durant huit ans, a perdu le pouvoir à l’issue des élections législatives d’octobre.
La coalition dirigée par le Premier ministre pro-UE Donald Tusk a pris désormais les rênes du pays et s’engage à réformer notamment la télévision et la radio d’État.
lalibre