« L’Union africaine (UA) est prête à aider les États membres à réaliser les objectifs fonciers énoncés dans l’Agenda 2063 et la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) ainsi que le cadre et les lignes directrices de la politique foncière de l’UA afin de favoriser un environnement où la terre est un moteur de prospérité et d’unité », a déclaré, dans un communiqué publié par la Banque africaine de développement (BAD), la vice-présidente de la Commission de l’Union africaine, Monique Nsanzabaganwa, lors d’une conférence organisée fin novembre à Addis-Abeba, en Éthiopie.
A l’occasion de cette conférence tenue du 21 au 24 novembre 2023 sur le thème : « Promouvoir une gouvernance foncière durable en Afrique pour accélérer la mise en œuvre de la ZLECAf », Mme Nsanzabaganwa a souligné que le continent était confronté à des défis multiformes en matière de gouvernance foncière. Ceux-ci vont de l’insécurité foncière et des régimes fonciers à la nécessité d’adopter des pratiques de gestion durable des terres alors que l’urbanisation progresse rapidement et que le changement climatique se poursuit.
Elle a exhorté, dans le texte, les délégués à traduire les résultats de la conférence en actions concrètes sur le plan national, régional et continental.
« Nous [les pays africains] devons non seulement nous engager à respecter les principes et les discussions formulés ici [lors de la conférence], mais également allouer des ressources, établir des partenariats et mettre en œuvre des politiques qui favorisent une gouvernance foncière durable et soutiennent les objectifs de la [Zone de libre-échange continentale africaine] ZLECAf. »
Mme Nsanzabaganwa a également souligné la nécessité d’amplifier la voix des femmes, des jeunes, des communautés autochtones, des institutions traditionnelles et des petits exploitants agricoles dans l’élaboration des stratégies de gouvernance foncière, eu égard à leurs connaissances et à leur expertise inestimables en matière de gestion et de préservation des ressources foncières de l’Afrique. Les politiques foncières et les mécanismes de gouvernance en Afrique doivent être alignés sur les objectifs de la ZLECAf pour créer un environnement propice à l’investissement, au commerce et au développement économique sur le continent, a-t-elle insisté dans le document officiel.
Organisée tous les deux ans par le Centre africain de politique foncière, la CLPA (Conférence sur les politiques foncières en Afrique) est une initiative conjointe entre la Commission de l’Union africaine, la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies et la Banque africaine de développement, qui vise à renforcer les capacités en matière de politique foncière en Afrique grâce à un meilleur accès aux connaissances et à l’information sur l’élaboration et la mise en œuvre des politiques foncières. Cette année, 31 sessions techniques ont été organisées et environ 120 documents ont été publiés, auxquels s’ajoutent 26 événements parallèles et master classes, ainsi que quatre pré-événements. Les participants à la conférence étaient au nombre de 1 043, dont 240 en ligne.
Il a été demandé aux partenaires du développement de favoriser une meilleure coordination dans l’établissement et la diffusion de l’ordre du jour, ainsi que leur alignement sur la stratégie de gouvernance foncière de l’UA.
Selon le communiqué, les décideurs politiques ont exhorté l’Union africaine à donner la priorité à l’élaboration de politiques sur les ressources naturelles foncières et à des réformes juridiques centrées sur les personnes, inclusives, et qui prennent en compte la dimension de genre. Ils ont également appelé à un financement adéquat des ressources naturelles et foncières, les processus et les institutions de gouvernance.
Pour les acteurs professionnels et non étatiques, parmi lesquels la société civile et les organisations non gouvernementales actives dans le secteur foncier, il faut surveiller et rendre compte de la mise en œuvre de la stratégie foncière de l’UA. Ils souhaitent également que des espaces nationaux et régionaux soient créés pour l’engagement et le dialogue entre les acteurs non étatiques et les mécanismes de mise en œuvre de la ZLECAf, tout en exploitant les expériences, les connaissances et les leçons apprises sur la gouvernance foncière et la ZLECAf.
Les chefs traditionnels ont appelé l’Union africaine à garantir l’inclusivité et à leur donner les moyens de superviser les processus et procédures fonciers coutumiers dans leurs pays respectifs. Ils ont également encouragé la collaboration et la synergie entre les gouvernements et les chefs traditionnels dans les domaines liés à la gouvernance foncière afin de favoriser une mise en œuvre accélérée de la Zone de libre-échange continentale africaine.
Selon le communiqué d’appel à l’action, les institutions universitaires et de recherche doivent revoir les programmes d’études et d’enseignement actuels dans les établissements d’enseignement supérieur pour s’assurer qu’ils répondent aux exigences de qualité et d’adéquation requises dans le secteur de la gouvernance foncière et de la ZLECAf.
La CLPA 2023 a été rendue possible grâce à la coopération de nombreuses institutions et personnes, a salué Medhat El-Helepi, chargé d’affaires économiques à la section de l’environnement favorable à l’agriculture et aux entreprises de la Division du développement du secteur privé et des finances de la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies : « nous sommes reconnaissants envers les dirigeants et le personnel des organisations tripartites (Banque africaine de développement,
Commission économique pour l’Afrique des Nations unies et Commission de l’Union africaine) pour leur soutien à la conférence », a-t-il souligné.
VivAfrik