Soudan: Le Programme alimentaire mondial cesse ses activités à Wad Madani en raison des combats

Au Soudan, le Programme alimentaire mondial (PAM) a dû interrompre ses activités humanitaires dans la ville de Wad Madani, capitale de l’État de Jezira afin de préserver la sécurité de son personnel alors que des combats y ont éclaté la semaine dernière entre les Forces de soutien rapide (FSR) du général Hemetti et l’armée du général Al-Burhane.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a interrompu ses activités humanitaires dans la ville de Wad Madani, capitale de l’État de Jezira. D’autres localités de cet État ne sont plus accessibles non plus à l’organisation onusienne. Dans cette région agricole, la guerre fait aussi peser un risque sur l’ensemble de la production céréalière.

« Il y a une grande panique dans la population de l’État.

Tout le monde veut fuir. Les agriculteurs n’ont plus accès à leurs fermes. L’État de Jezira est considéré comme le grenier du Soudan. Cet État produit une quantité de blé suffisante pour 6 millions de personnes chaque année », constate Karim Abdelmoneim, chargé des opérations d’urgence pour le Programme alimentaire mondial dans le pays.

Un demi-million de déplacés

La guerre sanglante qui oppose depuis huit mois l’armée soudanaise aux paramilitaires des FSR à Khartoum, avait poussé un demi-million de personnes à trouver refuge plus au sud, dans cet État agricole jusqu’à récemment épargné par les violences. Mais depuis peu, les paramilitaires, qui contrôlent la majorité de la capitale, ont avancé le long de l’autoroute qui relie la capitale à Wad Madani prenant village après village et terrorisant leurs habitants.

Le 15 décembre, ils ont attaqué Wad Madani, forçant plus de 300 000 personnes à fuir de nouveau, à l’intérieur de l’État d’Al-Jazira mais aussi vers les États voisins de Sennar et de Gedaref, d’après l’ONU. Depuis, les paramilitaires continuent leur implacable descente vers le sud. Samedi, ils étaient aperçus « à 15 kilomètres au nord de Sennar », 140 kilomètres au sud de Wad Madani ont rapporté des témoins à l’AFP.

« Près de 18 millions de personnes au Soudan sur une population totale de 46 millions de personnes dans le pays sont déjà identifiées comme étant en situation d’insécurité alimentaire au cours des derniers mois.

Si les combats ne s’arrêtent pas au premier trimestre de l’année prochaine, qui est la période des cultures pour les agriculteurs, la situation va devenir encore plus sombre, poursuit Karim Abdelmoneim, chargé des opérations d’urgence pour le Programme alimentaire mondial dans le pays.

C’est aussi la période de récolte du sorgho, qui est également une ressource essentielle au Soudan. Si cette récolte ne peut pas se poursuivre, alors les gens vont encore perdre une très grande quantité de nourriture. Toute la production agricole est en danger si les combats ne s’arrêtent pas. »

allafrica

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