Dans une vidéo d’une quinzaine de minutes enregistrée le 25 décembre depuis un hôpital à Alger, l’imam Mahmoud Dicko a tenu à se justifier sur son déplacement en Algérie. Le timing du voyage de l’imam Dicko a donné lieu à de nombreuses polémiques et interprétations.
Au même moment que lui, se trouvaient aussi en Algérie, les représentants des groupes signataires de l’Accord pour la Paix, qui sont dans une opposition armée avec l’Etat. L’accueil des groupes signataires n’a pas été du goût de Bamako, qui a convoqué l’ambassadeur algérien en poste au Mali pour protester contre des actes inamicaux.
Même si la rencontre entre l’imam Mahmoud Dicko et le président algérien le 20 décembre n’a pas été mentionnée dans le communiqué, plusieurs observateurs estiment qu’elle a été une goutte de trop pour les autorités maliennes dont les relations avec M.Dicko sont tendues.
Dans sa vidéo, l’imam Dicko assure avoir décliné à deux reprises une invitation du chef de l’Etat algérien à se rendre en Algérie. Finalement, il affirme que la troisième fois, il a accepté. Faisant le récit de son entretien avec le président algérien, il révèle que ce dernier lui a parlé de la construction de la plus grande mosquée d’Afrique dans son pays, qui en plus d’être un lieu de prière servira aussi de cadre d’échanges aux savants musulmans. « Tu as ta place » lui aurait-il dit.
Le deuxième point de leur rencontre portait sur Kidal. Après la prise par l’armée malienne, le président Abdelmadjid Tebboune a souhaité que les différentes parties reviennent à la table des négociations pour mettre fin aux combats.
Cette rencontre selon lui a fortement déplu aux autorités maliennes. « Cela a fait mal à certaines personnes qui en guise de représailles ont convoqué l’ambassadeur algérien pour lui demander des explications sur le fait que le président algérien a reçu un homme hostile à la transition ». Il ajoute « Heureusement qu’il a parlé du bon français car hostile à la transition ne veut pas dire hostile aux autorités de la transition. Je pose la question de savoir : allons-nous rester dans une transition qui ne finira jamais ? ».
L’ancien président du haut conseil islamique assure également que depuis la prise de pouvoir officielle des colonels, il n’en a pas rencontré un seul.
« Qu’est-ce qui pourrait être à l’origine de leur hostilité à mon égard » se questionne t-il. « Jamais, je ne serai l’homme qui va trahir le Mali. Si je trahis mon pays, que gagnerais-je en retour ? Où irai-je ? Tout ce que Dieu m’a donné aujourd’hui, c’est grâce au Mali ». Dicko en a aussi profité pour lancer une pique aux Politiques.
« Les personnes qui m’ont utilisé pour faire chuter IBK, ont voulu m’utiliser pour s’installer à sa place. Mais je ne l’ai pas accepté. Cela a créé des tensions entre nous ».
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