La décision de la commission électorale, qui survient deux semaines après le scrutin qui a vu Félix Tshisekedi être réélu à la tête du pays, concerne un ensemble plus large de 82 candidats.
Le « chaos » des élections générales en RDC ne restera pas sans conséquences. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a annoncé dans la soirée du 5 janvier l’annulation totale des votes dans deux circonscriptions, ainsi que celle des votes pour 82 candidats, dont trois ministres du gouvernement central et quatre gouverneurs provinciaux, en raison de fraudes et d’intimidations.
Dans son communiqué, la Ceni a mis en avant des fraudes, des actes de vandalisme, des intimidations d’électeurs et des utilisations illégales de machines de vote pour justifier sa décision.
Parmi les personnalités concernées par l’annulation des votes en leur faveur, figurent : Antoinette Kipulu Kabenga, ministre de la Formation professionnelle ; Didier Mazenga Mukanzu, celui de l’Intégration régionale ; Nana Manuanina Kihimba, ministre déléguée auprès du président Félix Tshisekedi ; ainsi que quatre gouverneurs de province, dont celui de Kinshasa, Gentiny Ngobila.
Cette décision intervient deux semaines après les scrutins du 20 décembre, qui ont réuni plus de 40 millions d’électeurs, appelés pour élire leur président, leurs députés nationaux et provinciaux et, pour la première fois, leurs conseillers locaux. Le scrutin a été marqué par d’innombrables problèmes logistiques et la réélection haut la main du président Félix Tshisekedi, rejetée par l’opposition.
Un vote prolongé sur plusieurs jours
Les problèmes logistiques et bureaucratiques ont poussé la Ceni à prolonger le vote d’une journée. Selon certains observateurs, il s’est même poursuivi jusqu’au 27 décembre à certains endroits. Seul le résultat de l’élection présidentielle a été annoncé jusqu’ici.
Félix Tshisekedi a été réélu avec 73 % des voix, selon un décompte provisoire qui doit être confirmé ce mois-ci par la Cour constitutionnelle pour devenir définitif.
Les leaders de l’opposition ont rejeté ce résultat, dénonçant de nombreuses irrégularités et retards, et demandé l’annulation de ce « simulacre d’élections » et l’organisation de nouveaux scrutins. Toutefois, seul le candidat Théodore Ngoy s’est tourné vers le Conseil constitutionnel en vue de l’annulation d’une élection qu’il qualifie d’« irrégulière ».
Les églises catholique et protestante, qui avaient déployé leurs propres observateurs électoraux, ont indiqué avoir « documenté de nombreux cas d’irrégularités susceptibles d’affecter l’intégrité des résultats de différents scrutins en certains endroits », sans pour autant déclarer les élections frauduleuses.
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