Lloyd Austin, le ministre américain de la Défense a reconnu, samedi 6 janvier, avoir omis de signaler son hospitalisation, qui n’a été rendue publique que tardivement, y compris à la Maison Blanche selon plusieurs médias.
Contrairement au protocole, l’hospitalisation de Lloyd Austin, le chef du Pentagone depuis lundi 1er janvier pour complications de santé n’a été rendue publique que le vendredi 5 janvier au soir par le ministère de la Défense. Ce qui a suscité les vives critiques de l’association des journalistes du Pentagone.
Il a été admis en soins intensifs pendant quatre jours, et se trouvait toujours à l’hôpital le samedi 6 janvier, selon NBC News. La date de sa sortie n’est toujours pas connue, a indiqué un porte-parole du ministère de la Défense, affirmant que M. Austin avait toutefois repris « ses fonctions » dès le vendredi soir.
« Je m’engage à faire mieux »
Le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan et des responsables de la Maison Blanche n’ont été informés que quatre jours après l’admission de M. Austin à l’hôpital, a rapporté l’hebdomadaire Politico. M. Sullivan a ensuite prévenu le président Joe Biden, et le Congrès américain l’a appris quinze minutes avant que la nouvelle ne soit rendue publique, selon la même source.
« Je reconnais que j’aurais pu mieux m’assurer que les citoyens étaient correctement informés.
Je m’engage à faire mieux », a déclaré M. Austin, depuis l’hôpital militaire Walter-Reed, près de Washington. « J’assume l’entière responsabilité de mes décisions », a-t-il insisté, dans un communiqué, précisant qu’il serait « bientôt de retour au Pentagone ».
Le président Joe Biden et son secrétaire à la Défense se sont pour leur part entretenus samedi soir, a rapporté un responsable de la Maison Blanche, soulignant que l’échange avait été « chaleureux ». « Le président a toute confiance en M. Austin. Il se réjouit de son retour au Pentagone », a déclaré ce responsable à l’AFP. Lloyd Austin a été hospitalisé « pour des complications survenues à la suite d’une procédure médicale non urgente », a déclaré vendredi soir le porte-parole du Pentagone Pat Ryder.
Un « scandale »
Ces retards dans la communication gouvernementale ont suscité de fortes critiques aux États-Unis. « Le secrétaire à la Défense est le maillon clé de la chaîne de commandement entre le président et les militaires, y compris la chaîne de commandement nucléaire, lorsque les décisions les plus lourdes doivent être prises en quelques minutes », a ainsi commenté samedi dans un communiqué le sénateur républicain Tom Cotton, membre de la Commission des forces armées.
« Si cet article (de Politico, NDLR) est vrai, cette défaillance choquante doit avoir des conséquences », a-t-il insisté.
De son côté, l’association des journalistes du Pentagone a exprimé dans une lettre des « inquiétudes significatives », estimant que retarder l’annonce pendant des jours jusque « tard dans la soirée un vendredi est un scandale ». « À chaque instant », la ministre adjointe à la Défense, Kathleen Hicks, qui est autorisée à assumer les devoirs du ministre s’il en est incapable, était « prête à agir », a affirmé Pat Ryder. Elle a « pris des décisions de routine cette semaine pour le compte » de M. Austin, a déclaré ensuite à l’AFP un porte-parole du Pentagone.
Contexte hyper tendu
L’hospitalisation du chef du Pentagone Lloyd Austin intervient dans un contexte de fortes tensions pour les États-Unis en Ukraine, ou encore au Moyen-Orient, en lien avec le conflit entre Israël et le Hamas.
Les rebelles houthis du Yémen, soutenus par l’Iran, ont également multiplié les attaques contre des navires marchands en mer Rouge, tandis que d’autres groupes en Irak et en Syrie s’en sont pris aux forces américaines basées dans ces pays à l’aide de missiles et de drones.
AFP