Début d’un épisode de froid, les pouvoirs publics vigilants

Une grande partie de la France traverse à partir de dimanche un épisode de froid qui va s’intensifier jusqu’à mardi, avec des températures négatives qui ont poussé certaines préfectures à activer leur plan « Grand froid ».

Après une « période particulièrement douce pour la saison », le froid va « s’installer pour une bonne partie de la semaine prochaine », selon Météo France, les températures perdant progressivement plus de 10 degrés à l’échelle nationale en seulement quelques jours. Des gelées « généralisées » sont attendues à partir de lundi.

Les températures ressenties, souvent accentuées par le vent, ont pu descendre à -10°C dans la matinée de dimanche sur les hauteurs, à Saint-Flour (Cantal, 900 mètres d’altitude) par exemple.

La journée de mardi devrait être la plus froide, avec des températures négatives en matinée sur la quasi-totalité du pays : -5°C à Belfort, -3 à Lille, -2 à Paris, Bordeaux et Rennes, 0 à Lyon et Toulouse… mais 9 à Marseille.

Ce jour-là, l’indicateur thermique national (moyenne de la température relevée dans 30 stations météorologiques du territoire) pourrait passer en dessous de 0°C, ce qui n’est plus arrivé depuis février 2018, soit près de 6 ans.

Dès dimanche, 60 départements ont été placés en vigilance jaune (deuxième niveau sur quatre) neige et verglas, seules les façades atlantique et méditerranéenne sont épargnées.

Dans le village de Hauteluce en Savoie, quatre personnes ont été blessées lorsqu’un un bus transportant 52 voyageurs « a glissé sur la neige et s’est couché sur la bas-côté », ont indiqué les pompiers à l’AFP, confirmant une information du quotidien régional Le Dauphiné Libéré.

Par ailleurs, onze départements des massifs montagneux sont en vigilance jaune avalanches. Les Pyrénées ont enregistré d’importantes chutes de neige, provoquant des difficultés de circulation au-dessus de 500 mètres d’altitude.

A partir de lundi, 40 départements seront placés en vigilance jaune grand froid.

-Places d’hébergement supplémentaires-

Certaines préfectures, notamment celles du Haut-Rhin, de Meurthe-et-Moselle ou du Cantal, ont activé leur plan « Grand froid ».

D’autres, comme dans les Hauts-de-Seine, le Bas-Rhin et en Loire-Atlantique, ont annoncé la mise en place de dispositifs de prévention et de vigilance. Ces décisions permettent de mobiliser des places d’hébergement supplémentaires pour les publics vulnérables, notamment les personnes sans domicile.

Les deux départements du Nord et du Pas-de-Calais sont eux toujours en vigilance orange crues, et la baisse des températures inquiète les habitants touchés par les inondations.

« Tout le monde a peur de cette vague de froid. Il y a des gens qui n’ont plus le chauffage dans leur maison, parfois depuis novembre », témoigne auprès de l’AFP Jackie Aube, qui alimente une page Facebook sur l’actualité de la région de Saint-Omer. « Les maisons sont humides. Avec des températures négatives, on peut avoir des conséquences sur la structure » s’alarme-t-il. « On attend le printemps avec impatience ».

Météo France précise qu' »avec le changement climatique, des vagues de froid sont encore possibles, alors même que le climat se réchauffe ». Mais ces vagues sont devenues « plus rares, moins longues et moins intenses » au cours des 35 dernières années, et l’épisode de froid attendu dans les prochains jours ne remplit pas les critères d’une « vague de froid » proprement dite.

Les « quatre vagues de froid les plus longues et les plus sévères » ont été observées il y a plus de 30 ans précise l’organisme, en février 1956, janvier 1963, janvier 1985 et janvier 1987.

Le grand froid impose au corps des efforts supplémentaires inconscients, explique Santé Publique France, qui recommande de se couvrir particulièrement les parties du corps qui perdent de la chaleur: tête, cou, mains et pieds, mais aussi le nez et la bouche pour éviter de respirer de l’air trop froid.

AFP

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