Le préfet du département du Zou, Firmin Kouton, a suspendu l’association des producteurs agricoles pour le développement de la commune de Zagnanado, située à environ 157 km de Cotonou, pour des raisons de troubles à l’ordre public et d’incitation au soulèvement contre des décisions des administrations déconcentrées et décentralisées. La nouvelle est officialisée par le préfet du département du Zou lui-même à travers l’arrêté Nº12/003/PDZ/SGD/SAG/SA en date du 03 janvier 2024.
C’est jusqu’à nouvel ordre. L’association des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado n’est plus en droit d’opérer sur le territoire préfectoral du Zou. Il est reproché aux responsables de ladite association d’orchestrer des « troubles à l’ordre public » et d’inciter au « soulèvement » contre les décisions des administrations déconcentrées et décentralisées relativement à la transhumance à Zagnanado.
Les comportements déplorés viennent de la part des responsables de cette association.
Le préfet du département du Zou a précisé dans son arrêté qu’il pourrait annuler le récépissé de déclaration de ladite association en cas de récidive. Il importe de notifier qu’avant cette décision du préfet Firmin Kouton, le président de l’association des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado a été arrêté le 02 janvier 2024 par les éléments du commissariat de Zagnanado et transféré au commissariat de Covè. Il a ensuite été déposé au commissariat de Sodohomè à Bohicon où il a été gardé. Il a recouvré sa liberté le 4 janvier 2024, après avoir été écouté par le procureur d’Abomey.
Cette situation intervient quelques jours après la mise en place de l’Association des Producteurs d’Hévéa du Bénin. Laquelle association a été mise en place le 27 décembre 2023, en présence du ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui.
A l’origine de la décision préfectorale, une conférence de presse animée le 20 décembre 2023. Les conférenciers menés par Didier Ahogbé, président de l’association des producteurs agricoles pour le développement de Zagnanado, ont fustigé une mise en œuvre biaisée du décret organisant dorénavant la transhumance au Bénin. Ils auraient, dans leurs déclarations, proféré des allégations sans preuves. Ce qui a valu l’arrestation, par la police, du président Didier Ahogbé le 2 janvier, puis sa libération le 4 janvier 2024 après être présenté au procureur d’Abomey.
« Nous sommes en démocratie et chacun est libre de dire ce qu’il veut mais en porte l’entière responsabilité. Alors, nous autorités, nous voulons que justice soit faite et que l’intéressé apporte les preuves de ses allégations », avait déclaré le préfet Firmin Kouton.
Pour rappel, le gouvernement du Bénin a opté pour un nouveau type d’élevage plus responsable. Il est désormais question de la sédentarisation des troupeaux de ruminants à travers le ProSer. Un projet qui vise à endiguer le phénomène de la transhumance et pallier les conflits meurtriers entre agriculteurs et éleveurs.
VivAfrik