Les escrocs ne manquent pas une occasion pour pousser leurs victimes à leur donner des informations confidentielles, ou tout simplement pour siphonner leurs économies. Le dernier exemple en date fait florès sur Facebook et sur Instagram, et il met en scène… la nouvelle Miss France.
Si vous avez surfé sur Facebook ou sur Instagram ces derniers jours, vous êtes peut-être tombé sur ce post intrigant. On y apprend qu’Ève Gilles, la nouvelle Miss France, a révélé une « information financière d’une telle envergure [qu’elle] peut ébranler les fondements de la société française ». Diable !
Publicités tapageuses et trompeuses
Cette fameuse interview, soi-disant diffusée dans le journal de 13 Heures de TF1, a même été « interrompue par les autorités » tandis que la journaliste Anne-Claire Coudray qualifiait Eve Gilles d’« irresponsable ».
Le post s’accompagne d’une photo de Miss France, parfois avec les traits amochés, d’un titre tapageur (« Ève Gilles risque une sévère condamnation pénale ! »), puis d’un lien vers un site d’apparence tout à fait sérieuse comme Le Monde ou Libération. Mais quel crime a donc commis Miss Nord-Pas-de-Calais 2023 pour mériter ça ?
Ève Gilles n’a évidemment rien à voir avec tout cela, ni même TF1 ou Le Monde. Il s’agit d’une bête arnaque aux cryptos…
En suivant le lien donné par ces fameux posts bidon, on tombe effectivement sur une page reprenant le design des sites des quotidiens, avec un long article expliquant comment la fausse Ève Gilles peut gagner un million d’euros « en 12 à 15 semaines » avec une mise de 250 euros.
Il suffit de se rendre sur la plateforme crypto dont le lien est fourni en bas du texte.
Ces plateformes, qui promettent monts et merveilles grâce à l’intelligence artificielle (le buzzword du moment), sont Immediate Cipro AI, SeguroFx ou encore Immediate Edge, d’après Numerama qui a tenté d’aller jusqu’au bout en s’inscrivant sur les sites en question. Hélas, impossible de confirmer les inscriptions sur aucun d’entre eux. Les propriétaires de ces services de trading restent opaques, mais la prudence s’impose, évidemment.
Ce d’autant que d’autres vedettes peuvent apparaitre dans les posts, au gré de l’actualité.
La campagne usurpant l’image d’Ève Gilles semble en tout cas particulièrement bien orchestrée, les publicités enregistrent en effet un nombre de vues assez important. C’est que Meta fait mal son travail de surveillance : l’entreprise interdit aux annonces de faire la promotion des plateformes de crypto-monnaies, elle prohibe également les contenus qui tentent de tromper, de mentir intentionnellement ou d’exploiter les autres pour obtenir de l’argent.
On est pourtant en plein dedans…
Ce n’est malheureusement pas la première fois (et probablement pas la dernière) que des publicités de ce genre fleurissent sur Facebook. Si de nombreux internautes ont appris à se blinder face aux offres trop belles pour être vraies, les arnaqueurs exploitent d’autres techniques comme celle-ci.
Numerama