La constitution promulguée et la transition presque achevée, les partis politiques tchadiens s’organisent désormais pour concourir aux élections générales prévues cette année, à une date encore inconnue. Dans ce contexte, Mahamat Idriss Déby a été investi par l’ancien parti au pouvoir, le MPS.
Au Tchad, le président de la transition Mahamat Idriss Déby (photo) a été officiellement désigné candidat par le Mouvement patriotique du Salut (MPS), pour la présidentielle prévue pour 2024. L’annonce a été faite à l’issue d’un congrès organisé, samedi 13 janvier, par l’ancien parti au pouvoir sous l’ex-président, feu Idriss Déby Itno.
Bien qu’il n’ait pas encore officiellement accepté cette nomination, la désignation du fils de l’ancien maréchal pour succéder à son père s’inscrit dans une logique de mise en ordre de bataille des forces vives du pays, en vue des élections générales à venir.
Bien que leurs dates n’aient pas encore été fixées, les prochaines échéances électorales sont censées mettre fin à une transition politique qui avait commencé en 2021, dans des conditions controversées.
Faut-il le rappeler, la mort brutale du Maréchal Idriss Déby Itno en avril 2021, peu après sa réélection, avait secoué le pays et entraîné la mise en place d’un conseil national de transition dominé par les militaires.
Ce, contrairement à la constitution d’alors qui prévoyait qu’en cas de vacances du pouvoir, le président du Sénat assure l’intérim. Après des pourparlers organisés sous la médiation du Qatar, Mahamat Idriss Déby avait fini par être officiellement désigné président de la transition l’année suivante. La promulgation d’une nouvelle constitution, qui ne lui interdit pas de se présenter à l’élection avait déjà ouvert le chemin pour une possible candidature.
Les élections générales au Tchad interviennent dans un environnement économique tendu pour le pays.
Fin 2023, le pays a validé un budget de l’ordre de 3,3 milliards $ pour l’Etat de 2024, en hausse de 7% par rapport à l’année 2023. Pourtant, elle prévoit une baisse de 11% des recettes pétrolières, ce qui devrait pour le moins impacter les caisses de l’Etat, en raison de sa dépendance à l’or noir. Alors que le pays a déclaré une « urgence alimentaire et nutritionnelle », la Banque mondiale s’attend à un taux d’inflation qui restera dans les deux chiffres (10%) en 2024.
C’est dans ce contexte que Succès Masra, ancien opposant et désormais Premier ministre, aura la lourde tâche de conduire le pays vers des élections cette année.
D’après des chiffres rapportés par l’ancien ministre de la Prospective économique et des Partenariats internationaux, Moussa Batraki, le pays a besoin de 266 millions $ pour organiser ses élections cette année. Un montant qu’il faudra mobiliser auprès de bailleurs de fonds, qui pour l’heure se sont montrés très peu critiques envers le processus de transition dans le pays.
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