Les médicaments destinés aux otages ont été acheminés à Gaza annonce le médiateur qatari. Le chef d’état-major des armées Herzi Halevi estime que la probabilité d’une guerre dans le nord d’Israël est « beaucoup plus élevée qu’elle ne l’était par le passé. »
Les médicaments destinés aux otages sont arrivés à Gaza dit le médiateur qatari
Des médicaments destinés aux otages enlevés en Israël le 7 octobre lors de l’attaque du Hamas palestinien ont été acheminés à Gaza mercredi, a annoncé le médiateur qatari.
« Au cours des dernières heures, des médicaments et de l’aide humanitaire sont entrés dans la bande de Gaza, en application de l’accord annoncé (mardi) » au profit des civils palestiniens et des otages, a écrit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed al-Ansari, sur X, anciennement Twitter
Probabilité « plus élevée » d’une guerre dans le nord d’Israël « dans les prochains mois »
La probabilité d’une guerre « dans les prochains mois » dans le nord d’Israël, à la frontière avec le Liban, est aujourd’hui « beaucoup plus élevée qu’elle ne l’était par le passé », déclare le chef d’état-major de l’armée israélienne Herzi Halevi.
« Nous la débuterons avec beaucoup d’avantages » sur l’ennemi, a déclaré le militaire à des réservistes qui s’entraînent à la frontière nord avec le Liban où les affrontements avec le Hezbollah libanais sont quotidiens depuis le 7 octobre.
L’armée avait indiqué auparavant que plusieurs tirs en provenance du Liban vers le territoire israélien avaient été identifiés. « En représailles à ces tirs, des avions de combat de l’armée ont détruit des infrastructures terroristes » dans le sud du Liban, selon un communiqué de l’armée.
La branche armée du Hamas allié du Hezbollah libanais et qui dispose de combattants au Liban, avait de son côté annoncé avoir tiré 20 roquettes du Sud-Liban vers le nord d’Israël « en représailles aux massacres dans Gaza » et confirmé la mort d’un « combattant » au Liban.
Alors que les échanges de tirs sont quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah à la frontière israélo-libanaise, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a averti qu’une « confrontation totale » entre les deux parties serait un « désastre complet ».
Le Hamas pose des conditions à la remise des médicaments
« Les camions de produits pharmaceutiques rentreront sans inspection israélienne », a prévenu dans un tweet sur le réseau social X un haut responsable du mouvement islamiste palestinien, Moussa Abou Marzouk.
Mais les autorités israéliennes ont rejeté en début de soirée toute éventualité de laisser rentrer le convoi sans ce contrôle. Tous les convois d’aide humanitaire ont fait l’objet d’une telle inspection depuis le début de la guerre.
« Les cinq camions transportant les médicaments seront soumis à l’inspection de sécurité au point de passage de Kerem Shalom. A la fin de l’inspection, les camions entreront dans la bande de Gaza », a dit à l’AFP le Cogat, organe du ministère de la Défense israélien qui coordonne les « activités civiles » de l’armée dans les territoires occupés.
Le processus habituel est le suivant: l’aide humanitaire provenant d’Égypte transite par le passage de Rafah, puis est inspectée par les Israéliens au point de contrôle de Kerem Shalom, à la frontière entre Israël et le petit territoire palestinien. Il retourne ensuite à Rafah avant de finalement entrer dans la bande de Gaza.
Dans son tweet, Moussa Abou Marzouk fixe d’autres conditions du Hamas: « pour chaque boîte de médicaments » qui ira aux 45 otages auxquels ils sont destinés, « mille boîtes iront aux habitants de Gaza »; « Les médicaments seront fournis via un pays en lequel nous avons confiance, le Qatar et non la France comme Israël le demandait ».
Une fois entrés dans la bande de Gaza, les médicaments, qu’ils soient destinés à la population ou aux otages, seront « acheminés dans quatre hôpitaux différents de la bande » de Gaza. Enfin, le Hamas réclame « davantage d’aide et de médicaments ».
« Nous seuls (et non la partie israélienne) avons déterminé la quantité de médicaments qui devait entrer, qui devait être l’intermédiaire, et quel devait être le mécanisme de distribution », assure Moussa Abou Marzouk.
Selon une source sécuritaire en Égypte, un avion transportant ces médicaments est arrivé aujourd’hui depuis le Qatar à El-Arish, près de Rafah.
Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés met en garde sur « l’avenir de la bande de Gaza »
De nombreux habitants de ce territoire palestinien ne sont plus en mesure d’envisager « l’avenir dans la bande de Gaza », alerte Philippe Lazzarini, à la tête de l’Unrwa depuis 2020, à un groupe de journalistes à Jérusalem.
« Des centaines de milliers de personnes vivent maintenant dans la rue, dans des tentes de fortune faites de morceaux de plastique, ou dorment à même le béton », a-t-il décrit au retour de sa quatrième visite sur place depuis le début de la guerre.
Back in #Gaza, mass & multiple displacement. Sites of plastic makeshift structures have mushroomed across the South. Hundred of thousands of people sleep on concrete & sand + are on automatic survival mode.
Frustration, resignation & despair are growing 100 days on, searching… pic.twitter.com/A0YbuNSsM4
— Philippe Lazzarini (@UNLazzarini) January 15, 2024
L’ONU estime que 1,9 million de personnes ont dû quitter leur foyer sur les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza.
Je ne vois aucun pays accepter d’investir de manière significative en l’absence d’un projet politique et d’une feuille de route solide.Philippe Lazzarini, UNRWA
Si 60% du bâti de l’ensemble du territoire est détruit ou endommagé, d’après M. Lazzarini, le nord de la bande de Gaza est particulièrement touché. Les journalistes de l’AFP ont pu constater que des dizaines d’immeubles d’habitations s’y étaient effondrés à la suite des bombardements.
« Pour nous, le nord est un concentré de catastrophe humanitaire », a résumé le patron de l’Unrwa, évoquant « un champ de munitions non explosées et de décombres, où aucun service ne fonctionne ».
Alors que des responsables israéliens prévoient une guerre longue, un demi-million d’enfants entre 6 et 14 ans n’ont aucun accès à l’éducation. « Ma crainte, c’est que nous ayons désormais une génération d’enfants perdus », déplore le chef de l’Unrwa. « Nous devrions nous en soucier si nous parlons d’un futur de paix, de sécurité, et de cohabitation.
Plus nous attendons, plus nous prenons des risques pour l’avenir ».
« Lorsqu’on évoque la reconstruction de Gaza, ce n’est plus comme ce qu’on a pu voir auparavant », a-t-il dit en référence aux guerres précédentes qui s’étaient comptées en jours ou en semaines. « Je ne vois aucun pays accepter d’investir de manière significative en l’absence d’un projet politique et d’une feuille de route solide », a ajouté Philippe Lazzarini.
Les journalistes de l’AFP soutiennent symboliquement leurs collègues de Gaza
Les journalistes de l’AFP à Paris et à travers le monde ont manifesté leur solidarité avec leurs neuf collègues de Gaza, pour demander aux autorités israéliennes « d’assurer leur sécurité », a indiqué la direction de l’agence de presse.
Israël doit en outre « les autoriser si besoin à quitter le territoire pour se mettre à l’abri », a ajouté dans un communiqué la direction de l’AFP (Agence France-Presse).
A Paris et à travers le monde, le personnel de l’#AFP a manifesté mercredi sa solidarité avec ses neuf collègues de Gaza, pour demander aux autorités israéliennes d’assurer leur sécurité et de les autoriser si besoin à quitter le territoire pic.twitter.com/tqvBmWiVPM
— Agence France-Presse (@afpfr) January 17, 2024
Les journalistes et salariés du siège parisien et de nombreux bureaux du réseau mondial de l’AFP ont symboliquement brandi les portraits de leurs collègues gazaouis.
Cette démonstration de solidarité avait été organisée par la direction, avec les syndicats et la Société des journalistes (SDJ).
« La rédaction de l’AFP tenait à exprimer son soutien total à ses collègues de Gaza qui travaillent dans des conditions terribles et sous la menace permanente des bombes », a déclaré le directeur de l’Information de l’AFP, Phil Chetwynd, cité dans le communiqué. Il a également jugé « essentiel que tous les journalistes soient autorisés à entrer et sortir librement de Gaza ».
« Chaque matin et à chaque heure de la journée, nous craignons d’apprendre le pire, et cela nous est intolérable en tant que collègues, mais aussi en tant que journalistes », a de son côté déclaré Emmanuel Duparcq, président de la SDJ.
Début novembre, une frappe de l’armée israélienne avait gravement endommagé le bureau de l’AFP à Gaza.
Le 8 janvier, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU s’était dit « très préoccupé » par le « bilan élevé » de journalistes palestiniens tués dans la bande de Gaza.
Selon l’ONG Reporters sans frontières (RSF), « au moins 81 journalistes ont été tués dans la bande de Gaza par des frappes israéliennes » depuis le 7 octobre, dont 18 dans l’exercice de leurs fonctions.
La Jordanie accuse Israël d’avoir endommagé un de ses hôpitaux à Gaza
L’armée jordanienne accusent Israël d’avoir endommagé un de ses hôpitaux militaires de campagne dans la bande de Gaza et d’avoir blessé deux personnes lors de bombardements sur le territoire palestinien assiégé où le système de santé s’effondre davantage chaque jour.
L’hôpital, situé à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, a subi « d’importants dégâts matériels en raison des bombardements israéliens continus dans ses environs » dans la nuit de mardi à mercredi, déclare l’armée dans un communiqué.
Le bombardement a blessé un infirmier de l’hôpital jordanien à la cuisse droite et à la main, a détaillé l’armée, ajoutant qu’il sera évacué par avion vers la Jordanie.
Un Palestinien, soigné dans l’unité de soins intensifs, « a également été blessé par des éclats d’obus et une balle au cours de l’agression », précise le communiqué, citant une source militaire jordanienne de haut rang.
« Les forces armées jordaniennes tiennent Israël pour pleinement responsable de la sécurité du personnel hospitalier« , indique le document, exhortant « la puissance occupante« , à ne prendre « aucune mesure susceptible d’empêcher ou de gêner le personnel médical dans l’exercice de ses fonctions ».
La Jordanie disposait déjà d’un hôpital militaire de campagne dans la ville de Gaza (nord) avant la guerre. Elle a mis en place un second hôpital à Khan Younès après que le conflit a éclaté.
Gaza entre dans son sixième jour sans téléphone ni internet (NetBlocks)
La bande de Gaza entre aujourd’hui dans son sixième jour de coupure « quasi totale » d’internet et du téléphone, « la plus longue » depuis le début de la guerre, selon NetBlocks, organisme de surveillance du réseau de télécommunications dans le monde.
Les mesures de NetBlocks montrent que le territoire palestinien est confronté à « une coupure quasi totale des télécommunications depuis 120 heures », indique l’organisme sur le réseau social X (ex-Twitter).
⚠ Update: Live metrics show the #Gaza Strip has now been in the midst of a near-total telecoms blackout for 120 hours; the disruption, now entering its sixth day, is the longest sustained telecoms outage on record since the onset of the Israel-Hamas war 📉 pic.twitter.com/uG3RaxaMLf
— NetBlocks (@netblocks) January 17, 2024
Cette « perturbation, qui entre maintenant dans son sixième jour, est la plus longue panne de télécommunications continue jamais enregistrée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas », selon la même source.
Les communications ont été plusieurs fois interrompues depuis le 7 octobre, quand Israël a engagé d’intenses frappes sur le territoire côtier palestinien contrôlé par le mouvement islamiste palestinien. Ces coupures privent ses 2,4 millions d’habitants de contact avec le reste du monde.
Paris se refuse à soutenir l’accusation de l’Afrique du Sud contre Israël
La France se refuse à soutenir les accusations de génocide contre le peuple palestinien à Gaza, portées par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ), dénonçant le franchissement d’un « seuil moral ».
« Accuser l’État juif de génocide, c’est franchir un seuil moral. On ne peut exploiter la notion de génocide à des fins politiques », a déclaré le ministre des Affaires étrangères lors des questions au gouvernement de l’Assemblée nationale.
« Nous disons fermement aux Israéliens : le respect du droit s’impose à tous, les frappes systématiques à Gaza doivent cesser, mais les mots ont un sens », a ajouté Stéphane Séjourné
Vendredi, le gouvernement allemand avait aussi rejeté l’accusation de « génocide« , portée contre Israël, y voyant le risque d’une « instrumentalisation politique » du droit et estimant qu’elle était « dénuée de tout fondement ».
Le chef de l’ONU met en garde contre un « désastre » en cas de guerre entre le Liban et Israël
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, averti qu’une « confrontation totale » entre Israël et le Liban serait un « désastre complet », sur fond de craintes d’un embrasement dans la région.
au Forum économique mondial dans la station alpine suisse de Davos, Antonio Guterres a réitéré son appel à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat » à Gaza.
Les combats ont ravagé Gaza depuis les attaques sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre. Depuis lors, la frontière libano-israélienne est le théâtre d’échanges de tirs quasi quotidiens entre l’armée israélienne et le mouvement chiite libanais Hezbollah, allié du Hamas.
« Les retombées qui se produisent déjà, le risque d’une véritable confrontation au Liban, ce serait un désastre total. Nous devons l’éviter à tout prix », a déclaré António Guterres.
Les rebelles yéménites Houthis ont également frappé ce qu’ils considèrent comme des navires liés à Israël dans la mer Rouge, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, depuis le début de la guerre le 7 octobre.
Le chef des Nations unies a de nouveau soutenu l’idée d’un cessez-le-feu humanitaire pour contribuer à éviter un nouveau chaos. « Ce que nous voyons en mer Rouge démontre que cela ne suffit pas. Il est très important de s’attaquer à la situation humanitaire à Gaza. Il est très important d’avoir un cessez-le-feu humanitaire », a déclaré le secrétaire général.
Guterres a réitéré son appel à la création d’un État palestinien indépendant. « Je crois que la situation actuelle a démontré que la solution à deux États constitue un moyen absolument central pour résoudre ce problème », a-t-il déclaré
CONFLIT ARMÉ
Sept Palestiniens tués en Cisjordanie théâtre d’affrontements
Sept Palestiniens ont été tués dans deux camps de réfugiés de Cisjordanie occupée où des affrontements se poursuivent dans l’après-midi. Trois hommes ont été tués dans la nuit par une frappe aérienne israélienne sur une voiture dans le camp de Balata (centre), à Naplouse, selon le bilan donné par l’agence officielle palestinienne Wafa.
Les autorités israéliennes avaient auparavant annoncé avoir éliminé les membres d’une « cellule terroriste » qui s’apprêtaient à commettre un attentat. Dans le camp de Tulkarem (nord-ouest), quatre Palestiniens ont été tués mercredi matin, selon le Croissant-Rouge palestinien. L’agence Wafa a évoqué une frappe par drone.
L’Autorité palestinienne a besoin du « soutien » d’Israël, juge Blinken
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken appelle Israël, au nom de sa « sécurité », à aider plutôt qu’à entraver l’Autorité palestinienne, qui ne peut pas fonctionner de manière efficace sans ce « soutien ».
Le chef de la diplomatie américaine a réitéré son appel à trouver une « voie vers un État palestinien », même si Washington appuie Israël dans sa guerre contre le Hamas. « Il sera impossible d’obtenir une véritable sécurité sans cela », a-t-il expliqué. « Bien évidemment, pour ça, une Autorité palestinienne plus forte, réformée, qui peut efficacement œuvrer pour son peuple, doit être une partie de l’équation ».
Mais cette Autorité palestinienne « a besoin d’opérer dans ce qu’on pourrait appeler un environnement permissif et, en d’autres termes, avec le soutien et l’aide d’Israël et pas son opposition active », a poursuivi le diplomate au Forum économique mondial à Davos, en Suisse. «
Même l’Autorité palestinienne la plus efficace aurait beaucoup de problèmes face à une opposition active du gouvernement israélien », a-t-il ajouté.
« Il me semble clair, d’après les entretiens que j’ai, que les Palestiniens cherchent très sérieusement à mettre en place un gouvernement plus efficace, qui réponde aux attentes de la population », a encore dit Antony Blinken, évoquant en particulier la lutte contre la corruption et l’amélioration de la transparence. Mais « ils ne peuvent y arriver seuls, sans partenariat avec Israël », a-t-il argué.
Les États-Unis ont par le passé soutenu l’appel du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à éradiquer le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, mais ont demandé que l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas en Cisjordanie, prenne progressivement les choses en main dans la bande
L’OMC « moins optimiste » pour le commerce mondial cette année
L’Organisation mondiale du commerce (OMC) est « moins optimiste » pour le commerce mondial cette année, a indiqué mercredi à Davos sa secrétaire générale Ngozi Okonjo-Iweala, invoquant notamment « l’aggravation des tensions géopolitiques, les disruptions qu’on voit en mer rouge, sur le canal de Suez, le canal de Panama« .
Début octobre, juste avant l’attaque du Hamas contre Israël, l’OMC avait déjà revu en très forte baisse ses prévisions pour 2023, disant s’attendre à ce que le volume du commerce mondial de marchandises augmente de seulement 0,8%. Mais elle s’attendait en revanche à un rebond à 3,3% cette année.
Kfir Bibas, le plus jeune otage à Gaza, fête ses un an, loin de ses parents
Kfir Bibas, avec son duvet de cheveux roux et son doudou éléphant rose, n’avait pas neuf mois le 7 octobre quand des commandos du mouvement islamiste Hamas l’ont enlevé à Nir Oz, un kibboutz du sud d’Israël, proche de la bande de Gaza.
C’est dans ce village agricole que le plus jeune des quelque 250 otages emmenés de force par le Hamas et ses alliés dans le petit territoire palestinien, aurait dû, le 18 janvier, fêter son premier anniversaire.
Le mouvement islamiste a annoncé en novembre la mort du bébé, de son frère et de sa mère. Les autorités israéliennes ne l’ont pas confirmée. Leurs proches s’accrochent à l’espoir qu’ils sont en vie et continuent de se démener pour réclamer leur libération.
Demain, ils organiseront un anniversaire symbolique.
Si Kfir et les siens avaient été là, il y aurait eu « de la musique, des rires, de la famille et des amis, et pas des bruits d’avions et de tirs », lâche Yossi Schneider, un parent, lors d’une visite organisée pour la presse par le Collectif de familles d’otages, « Bring them home now » (« Ramenez-les maintenant à la maison »).
« C’est fou de prévoir l’anniversaire de quelqu’un qui n’est pas là, de mettre tous ces ballons, de faire des gâteaux, et de faire toutes ces choses qu’on fait pour un anniversaire… », dit-il.
La bande de Gaza est à moins de trois kilomètres, et un panache de fumée noire se dégage des faubourgs de Khan Younès, épicentre des opérations de l’armée israélienne depuis plusieurs semaines.
Nir Oz a été le théâtre d’une des attaques les plus sanglantes menées le 7 octobre depuis la bande de Gaza par le Hamas qui ont entraîné la mort de quelque 1.140 personnes du côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.
Sur les quelque 400 habitants de Nir Oz, une communauté très soudée, environ un quart a été soit tué soit enlevé après des heures de tirs et de violences.
Les autorités israéliennes ont annoncé la mort de huit otages du kibboutz, et 40 ont été libérés, la plupart à la faveur d’une trêve fin novembre, mais le sort d’une trentaine reste incertain.
Parmi eux, Kfir Bibas, Ariel, son frère de quatre ans, et leurs parents Yarden et Shiri Bibas.
Les images la montrant le visage tordu par la terreur devant ses ravisseurs, serrant dans ses bras les deux enfants, fut une des incarnations de la violence des attaques qui traumatisent Israël.
À la veille de l’anniversaire de Kfir Bibas, le collectif « Bring them home now » tient à faire visiter sa crèche aujourd’hui déserte qui accueillait avant le 7 octobre douze bébés.
Tous les habitants de Nir Oz ont été évacués et nul ne sait si certains reviendront un jour dans le kibboutz dont des maisons ont été incendiées.
La famille de Kfir Bibas est revenue plusieurs fois dans la crèche, à la recherche du doudou éléphant, introuvable. « Depuis le 7 octobre, on cherche un doudou comme celui-là », dit Yossi Schneider.
Ariel, le frère de Kfir, adore les super-héros. Il avait demandé à la crèche que soit écrit sous une image de Batman « Je vole et je sauve des gens coincés dans une crevasse ». « C’est comme une prophétie », dit-il.
« Maintenant, il est dans un souterrain », dans le tentaculaire réseau de tunnels du Hamas dans la bande de Gaza, « et personne ne vole à son secours ».
Selon les autorités israéliennes, 132 otages sont toujours à Gaza. Parmi eux, 27 sont morts, d’après un décompte de l’AFP à partir des données israéliennes.
Le Croissant-Rouge annonce quatre morts dans une frappe israélienne en Cisjordanie
Le Croissant-Rouge palestinien annonce la mort de quatre personnes dans une frappe de l’armée israélienne ce matin dans le camp de réfugiés de Tulkarem, dans le nord-ouest de la Cisjordanie occupée.
Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre, les forces de sécurité israéliennes mènent des raids quotidiens en Cisjordanie, où l’armée et le service de sécurité intérieure, le Shin Beth, ont par ailleurs annoncé avoir tué dans la matinée plusieurs Palestiniens dans le camp de réfugiés de Balata, dont le chef d’une « cellule terroriste » qui projetait un attentat « imminent« , selon un communiqué.
L’armée israélienne tue un Palestinien en Cisjordanie avant un « attentat imminent »
L’armée israélienne annonce avoir tué dans une frappe aérienne en Cisjordanie occupée un Palestinien décrit comme le chef d’une « cellule terroriste » qui prévoyait une attaque « imminente et de grande ampleur ».
Dans un communiqué conjoint, l’armée et le service de sécurité intérieure, le Shin Beth, ont décrit cet homme comme « le chef d’une infrastructure terroriste dans le camp (de réfugiés) de Balata à Naplouse » et l’ont identifié comme « Amed Abdullah Abou Shalal ». Il a été tué avec des membres de sa « cellule » dont le nombre n’a pas été précisé, lors d« une frappe aérienne précise », selon les autorités israéliennes.
Des images de l’AFPTV montrent un tas de débris et la carcasse pulvérisée et carbonisée du véhicule touché près du camp de Balata
Sajed Hazim, un habitant du camp, a témoigné avoir été réveillé par une forte explosion, puis décrit l’arrivée d’une ambulance à laquelle les troupes israéliennes arrivées au même moment ont entravé l’accès. « L’armée a retiré les corps (du véhicule) puis est partie au bout d’une demi-heure », a déclaré Sejed Hazim à l’AFP.
Le corps d’un homme non identifié a été conduit à l’hôpital de Naplouse après « que l’occupant a bombardé une voiture près du camp de Balata », a de son côté indiqué le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne.
Les services israéliens imputent à Amed Abdullah Abou Shalal la responsabilité d’une attaque dans un quartier de colonisation juive dans le secteur de Jérusalem-Est en avril 2023, dans laquelle deux habitants avaient été blessés dans des tirs, ainsi qu’un attentat à la bombe contre des soldats en octobre, dont le lieu et la date exacte n’ont pas été précisés.
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