En Centrafrique, l’ancien président de l’Assemblée nationale, Karim Meckassoua, a été condamné à perpétuité et à la saisie de ses biens mercredi. Il était poursuivi pour, entre autres, atteinte à la sûreté intérieure de l’État, accusé de collusion avec les rebelles de la CPC, ce qu’il a toujours nié. Sa défense dénonce un acharnement politique et judiciaire.
En septembre, 23 personnes dont l’ex-président Bozizé avaient été condamnées dans le même dossier. Ce verdict a été rendu lors de la session criminelle de la cour d’appel de Bangui, en l’absence de l’ancien candidat à la présidentielle, qui vit en exil en France depuis deux ans et demi. Abdou Karim Meckassoua a quitté discrètement Bangui le 15 août 2021. Il avait été précédemment destitué de sa position de président de l’Assemblée nationale en 2018, puis déchu le 11 août 2021 de son statut de député.
Sa défense dénonce un acharnement politique et judiciaire et rappelle que des recours restaient à examiner avant de pouvoir tenir un procès.
Maître Nicolas Tiangaye fait partie de ses avocats, a été joint par François Mazet, de la rédaction Afrique. « J’ai relevé appel de l’ordonnance du juge d’instruction, j’ai également formé un pourvoi en cassation contre l’ordonnance du président de la cour d’appel.
Les lois centrafricaines prévoient qu’en matière pénale, les voies de recours ont un effet suspensif.
Par conséquent, le jugement, disons la décision qui a été rendue par la cour criminelle, ce n’est pas une décision de justice, c’est un service qui a été rendu au pouvoir en place et qui n’engage pas du tout mon client. Et puis, maintenant, des pressions ont été exercées sur les juges pour qu’aujourd’hui, on arrive à une parodie de condamnation de monsieur Karim Meckassoua à la peine de réclusion criminelle à perpétuité.
Donc pour nous, c’était prévisible. Mais le combat pour la justice se poursuit, le combat pour la légalité, la primauté du droit va se poursuivre. »
rfi