Cinq exilés sont morts durant la traversée qui mènent aux îles Canaries, dans l’océan Atlantique. Trois ont été découverts samedi 27 janvier auprès de 70 autres passagers qui dérivaient près d’El Hierro. Deux, la veille, au large de la même île.
Macabre découverte aux Canaries. Samedi 27 janvier, trois migrants ont été retrouvés morts dans une embarcation à leur arrivée sur l’île d’El Hierro, à l’ouest de l’archipel espagnol. Les trois cadavres se trouvaient à bord d’une embarcation qui transportait environ 70 personnes, a indiqué la porte-parole des services d’urgence à l’AFP, ajoutant que « plusieurs » personnes avaient été hospitalisées, sans donner de chiffre précis. D’après l’agence de presse espagnole EFE, « sept transferts médicaux ont été opérés ».
Toujours selon EFE, deux des victimes sont décédées pendant la traversée et la troisième est morte peu de temps après l’opération de sauvetage, au port de La Estaca.
Deux jours plus tôt, deux autres migrants sont arrivés morts sur la même île : un homme et une femme qui voyageaient dans une pirogue, avec 69 personnes à bord. Cinq des occupants ont été transportés à l’hôpital.
Ce n’est pas la première fois que des corps d’exilés sont retrouvés dans des canots au large des Canaries.
Le 15 novembre, un corps avait été découvert par les sauveteurs espagnols dans une pirogue, là aussi au large d’El Hierro. Six autres personnes, décédées pendant la traversée, ont été jetées par-dessus bord par les passagers.
Début août encore, cinq corps de migrants sénégalais ont été retrouvés dans une pirogue, au large du Sahara occidental cette fois.
Plus de 600 arrivées ce week-end
Situé au large du nord-ouest de l’Afrique, l’archipel des Canaries fait face à sa pire crise migratoire depuis 2006, pour l’une des routes maritimes les plus dangereuses du monde, avec une hausse spectaculaire des arrivées ces derniers mois.
La petite île la plus à l’ouest des Canaries, El Hierro, est devenue récemment la principale porte d’entrée en Espagne par la mer des migrants qui cherchent à s’éloigner le plus possible des côtes africaines pour éviter les garde-côtes. Mais les arrivées sur les autres îles restent nombreuses.
Ce lundi, le Secours maritime a débarqué à Grande Canarie et à Tenerife 192 migrants, dont 24 mineurs, qui naviguaient sur trois embarcations situées au sud et au sud-ouest des deux îles.
Entre samedi 20h et dimanche soir, plus de 600 personnes au total ont débarqué dans l’archipel. Dimanche après-midi, trois hommes « originaires d’Afrique du Nord » ont été secourus près de Grande Canarie. Plus tôt, vers 14h, les sauveteurs ont porté assistance à 81 passagers subsahariens, dont une femme et un mineur, à 13 km d’El Hierro.
Deux autres bateaux sont arrivés quelques heures plus tôt, avec à leur bord 69 et 155 migrants. Dimanche matin encore, un total de 261 personnes sont arrivées sur trois embarcations, dont au moins 10 ont nécessité un transfert vers des centres de santé pour différentes pathologies, selon des sources de la Croix-Rouge.
Le nombre de migrants entrant irrégulièrement en Espagne par la mer – via l’océan Atlantique ou la Méditerranée – a bondi de près de 300 % depuis le début du mois de janvier par rapport à la même période en 2023, la grande majorité arrivant aux îles Canaries, selon les données officielles du 16 janvier.
D’après le ministère de l’Intérieur, 3 658 migrants sont entrés en Espagne par la mer entre le 1er et le 15 janvier, contre 921 un an plus tôt.
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