Le secrétaire d’État américain Antony Blinken arrive ce lundi 5 février au Moyen-Orient pour encourager une trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, où combats et bombardements se poursuivent sans relâche.
Ce qu’il faut retenir
■ Les tensions continuent en mer Rouge, où le trafic maritime est menacé par les rebelles yéménites Houthis, proches de l’Iran, qui se disent solidaires des Palestiniens de Gaza.
■ Alors que la guerre va entrer mercredi 7 février dans son cinquième mois, l’armée israélienne a de nouveau bombardé dimanche Khan Younès, dans le sud du territoire, où selon elle se cachent des responsables du mouvement islamiste palestinien.
Elle a affirmé y avoir investi un complexe utilisé par le Hamas pour préparer l’attaque sanglante du 7 octobre. Ce centre a, selon l’armée, servi de centre d’entraînement pour le Hamas, avec des maquettes d’entrées de kibboutz, de bases militaires et de véhicules blindés israéliens.
■ Des frappes aériennes ont également visé Rafah, plus au sud, touchant un jardin d’enfants, d’après le Hamas. Plus d’un million de déplacés palestiniens, menacés par les pénuries et les épidémies, s’entassent désormais dans des abris et des campements de fortune.
■ Une proposition de pause humanitaire à Gaza et un échange d’otages et de prisonniers palestiniens seraient envisagés. Mais Benyamin Netanyahu a assuré ce dimanche qu’Israël n’était pas prêt à accepter n’importe quel accord pour libérer les otages israéliens.
■ Selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, dimanche 4 février, 27 365 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre dernier. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre 66 630 blessés.
12h01 : « Ce que nous voulons, c’est un accord immédiat. C’est seulement à ce moment là que nous pourrons y croire », réclame ce proche d’un otage israélien
Au Proche-Orient, alors que la guerre dure déjà depuis plus de 120 jours, une nouvelle trêve se fait attendre plus que jamais. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a entamé hier sa cinquième visite diplomatique dans la région. Son objectif est de parvenir à une seconde trêve, après celle d’une semaine fin novembre. Une centaine d’otages retenus à Gaza avaient alors été échangés contre des prisonniers Palestiniens détenus par Israël.
Le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, est également en tournée régionale pour oeuvrer « en faveur d’un cessez-le-feu ». Il est à Jérusalem ce matin et se rendra à Ramallah en fin d’après midi.
Si les visites diplomatiques se succèdent, elles lassent les principaux concernés. Avira Meir est l’oncle d’Almog Meir Jan, un des otages israéliens. Cette potentielle trêve, cessez-le-feu, il n’y croira que quand cela sera vraiment effectif.
Toutes les discussions dans la presse, dans les médias, toutes ces rumeurs, pour moi, ce n’est même pas important. Ce que nous voulons, c’est un accord immédiat. C’est seulement à ce moment-là que nous pourrons y croire, quand ils commenceront à relâcher les otages. Je sais bien qu’il y a des discussions, qu’il y a du mouvement, discrètement. Mais deux mois ont déjà passé depuis le dernier accord entre Israël et le Hamas… Alors ça prend trop de temps. Nous devons continuer notre pression pour que cet accord soit fait au plus vite, ce soir même ! C’est la seule chose que l’on puisse faire : mettre la pression sur tous les acteurs, tous les acteurs internationaux. Le gouvernement israélien, d’abord, le Qatar, l’Égypte, les Américains. Et tous les autres pays qui sont impliqués. Même la France et l’Allemagne.
11h50 : Israël-Hamas: une cérémonie pour les « Femmes Forbes » annulée après une polémique
Pour des raisons de « sécurité », Forbes France a annulé une cérémonie prévue fin mars en l’honneur de 40 femmes, parmi lesquelles la militante pro-palestienne Rima Hassan, critiquée par des personnalités juives pour des déclarations sur le conflit Israël-Hamas.
« Les conditions ne sont plus réunies pour que la soirée se déroule bien », au Ritz à Paris, a indiqué lundi une porte-parole de la version française du magazine américain.
Rima Hassan, qui a grandi dans un camp en Syrie et a fondé l’Observatoire des camps de réfugiés en 2019, a été sélectionnée en 2023 parmi « 40 femmes remarquables qui ont marqué l’année ». À l’approche de la cérémonie annuelle, plusieurs personnalités avaient épinglé ce choix, dont l’animateur Arthur qui l’avait accusée de « faire l’apologie du terrorisme du Hamas ». Rima Hassan a fait part de son intention de déposer plainte pour diffamation.
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi avait pour sa part soutenu qu’elle « suit l’agenda des intégristes du Hamas et justifie les exactions du 7 octobre ». La juriste de 31 ans, naturalisée française, avait en novembre dernier donné une interview controversée au média Le Crayon, où elle estimait « vrai » que le Hamas mène une action légitime. Critiquée pour cette affirmation, elle fait valoir qu’elle a aussi déclaré que le mouvement islamiste palestinien « est un groupe terroriste ».
Rima Hassan a dénoncé sur X l’annulation de la cérémonie « Femmes Forbes » en pointant la responsabilité d’une série de personnalités, Arthur et Yonathan Arfi en tête.
⚠️ RT
Je vous annonce avec colère et tristesse que toute la cérémonie de remise des trophées Forbes destinée à récompenser les 40 femmes françaises de l’année pour leur engagement, leur parcours et leur carrière, a été annulée en raison des pressions et intimidations de ces…— Rima Hassan (@RimaHas) February 3, 2024
11h20 :L’Espagne va envoyer à l’Unrwa une aide supplémentaire de 3,5 millions d’euros
L’Espagne va envoyer à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) une aide supplémentaire de 3,5 millions d’euros (soit environ 3,8 millions de dollars), a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, aux législateurs.
Les principaux donateurs de l’Unrwa, dont les États-Unis et l’Allemagne, ont suspendu leur financement après l’apparition d’allégations selon lesquelles une douzaine de ses dizaines de milliers d’employés palestiniens étaient soupçonnés d’être impliqués dans les attentats du 7 octobre en Israël perpétrés par le Hamas.
La République islamique n’hésitera pas à riposter contre toute attaque américaine sur son sol, a déclaré lundi le porte-parole de la diplomatie iranienne, après que la Maison Blanche n’a pas exclu la possibilité de frapper directement l’Iran.
Les États-Unis ont mené vendredi une série de frappes contre des forces d’élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Syrie et en Irak, en réponse à la mort de trois soldats américains en Jordanie le 28 janvier. Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré samedi que les États-Unis continueront leurs représailles et n’a pas voulu exclure la possibilité d’une attaque directe contre les cibles situées en Iran.
« La République islamique n’hésitera pas à utiliser ses capacités pour donner une réponse qui fait regretter les agresseurs », a réagi lundi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, lors de sa conférence de presse hebdomadaire. « D’autres ont déjà vu cette capacité et cette puissance et calculeront cent fois avant toute mauvaise action », a-t-il ajouté.
11h10 : « Le temps presse » pour une solution diplomatique dans le sud du Liban, estime Israël
« Le temps presse pour trouver une solution diplomatique » dans le sud du Liban, théâtre de tirs quotidiens depuis des mois entre Israël et le mouvement pro-iranien Hezbollah, a déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères à son homologue français.
« Israël agira militairement pour ramener les citoyens évacués de leurs maisons » dans le nord du pays si aucune autre issue n’est possible, a ajouté, selon un communiqué du ministère, Israël Katz lors d’un entretien avec Stéphane Séjourné, en visite en Israël dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient.
11h02 : [En images] Des Palestiniens attendent de recevoir de la nourriture préparée par une cuisine caritative en raison des pénuries, à Rafah
L’Élysée a dit lundi envisager un « temps mémoriel » à l’avenir pour les « victimes françaises des bombardements à Gaza », après l’hommage national qui sera présidé mercredi par Emmanuel Macron pour les victimes françaises de l’attaque menée le 7 octobre par le Hamas en Israël.
La cérémonie de mercredi aux Invalides « vise à rendre hommage aux victimes d’un attentat terroriste majeur commis par le Hamas », a dit la présidence française à des journalistes.
« Néanmoins, il est évident que nous devons la même émotion et la même dignité aux victimes françaises des bombardements à Gaza », a-t-elle ajouté en réponse à un journaliste, expliquant que les modalités de ce « temps mémoriel » seraient fixées ultérieurement.
La France insoumise a « salué » cette déclaration.
« C’est une décision que nous saluons et une demande que j’avais adressée au président de la République début novembre 2023. Nous nous associerons pleinement à cet hommage. Nous devons rendre hommage à toutes les victimes des crimes de guerre au Proche-Orient et oeuvrer pour la paix », a déclaré la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot.
10h44 : L’Organisation de coopération et de développement économiques alerte sur les tensions en mer Rouge
L’OCDE a relevé lundi sa prévision de croissance mondiale pour 2024, tout en alertant sur un risque de nouvelle hausse de l’inflation si les attaques de Houhtis en mer rouge devaient se poursuivre.
L’institution parisienne observe attentivement la mer Rouge, point de passage central du commerce mondial avec quelque 12% du trafic.
Celui-ci, fortement perturbé depuis la mi-novembre par des attaques de rebelles en soutien à la cause palestinienne, est en chute de près de 30% sur un an, d’après le Fonds monétaire international.
Afin d’éviter les risques, les navires contournent ce canal en passant par l’Afrique et le cap de Bonne espérance, à l’instar du transporteur CMA-CGM, qui a annoncé vendredi suspendre de nouveau le transit de ses bateaux par la mer Rouge.
Ce trajet, plus long et plus coûteux, devrait se répercuter sur les prix des marchandises, en plus des perturbations déjà à l’oeuvre sur les chaînes de production en Europe. « Si elle s’avérait persistante », la hausse des coûts du transport maritime pourrait gonfler l’inflation en 2024, à hauteur de 0,4 point de plus au bout d’un an environ au sein des pays développés, estime l’OCDE dans son rapport trimestriel.
10h30 : Les forces kurdes, soutenues par les États-Unis, confirment que six de leurs combattants ont été tués lors d’une attaque de drone sur une base américaine
Les forces kurdes soutenues par les États-Unis ont déclaré lundi que six de leurs combattants avaient été tués dans une attaque de drone provenant de zones de Deir al Zor, en Syrie, sous le contrôle du gouvernement syrien.
Deux sources locales ont déclaré que le drone provenait d’une zone où les mandataires soutenus par l’Iran sont actifs et lancent régulièrement des frappes. Ils ont indiqué que le drone avait frappé une académie militaire dans le champ pétrolifère d’al-Omar, situé dans une base américaine.
09h51 : Le Croissant-Rouge palestinien publie des images filmées Jabaliya montrant « les conséquences de la dévastation au quartier général du Croissant-Rouge »
« Images montrant les conséquences de la dévastation au quartier général du Croissant-Rouge palestinien à Jabaliya, dans le nord de Gaza, suite à l’incursion des forces d’occupation il y a environ 45 jours, entraînant la destruction d’ambulances », a écrit sur X l’organisme.
⭕️Footage capturing the aftermath of the devastation at the PRCS headquarters in Jabalia, northern #Gaza, following the occupation forces' incursion approximately 45 days ago, resulting in the destruction of ambulances🚑.
📷Filmed by: PRCS volunteer, Yousef Khader pic.twitter.com/5YoTyIUPuY— PRCS (@PalestineRCS) February 5, 2024
08h45 : La Russie va convoquer l’ambassadrice d’Israël pour des commentaires « inacceptables » faits dans une interview
Le ministère russe des Affaires étrangères va convoquer l’ambassadrice israélienne Simona Halperin pour des « commentaires inacceptables » qu’elle a faits dans une interview, a déclaré lundi l’agence de presse TASS, citant le ministère.
Selon le ministère, Simona Halperin a déformé la position de la Russie en matière de politique étrangère dans l’interview accordée au quotidien russe Kommersant et publiée dimanche.
08h38 : Un dirigeant houthi déclare que l’Italie deviendra une cible si elle participe aux attaques contre le Yémen
L’Italie deviendra une cible si elle participe aux attaques contre le Yémen, a déclaré un haut responsable du mouvement Houthi, allié à l’Iran, dans une interview publiée lundi. Mohamed Ali al-Houthi, chef du comité révolutionnaire suprême des Houthis, a déclaré au quotidien La Repubblica que l’Italie devait être neutre dans le conflit israélo-palestinien et faire pression sur Israël pour que le pays cesse ses attaques contre Gaza, ajoutant que ce serait le seul moyen de parvenir à la paix dans la région.
L’Italie a déclaré vendredi qu’elle mettrait à disposition l’amiral commandant une mission navale de l’Union européenne en mer Rouge, à laquelle elle a participé pour protéger les navires des attaques de la milice houthie du Yémen.
08h25 : La société d’aviation japonaise Itochu mettra fin à sa coopération avec l’entreprise israélienne Elbit, en raison de la guerre de Gaza
L’unité d’aviation d’Itochu Corp mettra fin à sa coopération stratégique avec la société de défense israélienne Elbit Systems Ltd d’ici la fin du mois de février en raison de la guerre à Gaza, a déclaré lundi le responsable de la maison de commerce japonaise.
Itochu Aviation, Elbit Systems et Nippon Aircraft Supply (NAS) ont signé un protocole d’accord de coopération stratégique en mars 2023. Itochu prévoit de mettre fin à la collaboration après que la Cour de justice internationale a ordonné à Israël le mois dernier d’empêcher les actes de génocide contre les Palestiniens et de faire plus pour aider les civils, a déclaré le directeur financier d’Itochu, Tsuyoshi Hachimura.
« Prenant en considération l’ordonnance de la Cour internationale de justice du 26 janvier, et que le gouvernement japonais soutient le rôle de la Cour, nous avons déjà suspendu de nouvelles activités liées au protocole d’accord et prévoyons d’y mettre fin d’ici la fin février », a-t-il déclaré
08h16 : Les forces israéliennes tuent des dizaines d’hommes armés de Gaza lors de vastes opérations, selon l’armée
Les forces israéliennes ont tué des dizaines d’hommes armés palestiniens lors d’opérations menées dans la bande de Gaza, notamment à Khan Younès, au cours des dernières 24 heures, a annoncé l’armée dans un communiqué.
במרכז הרצועה חולייה של חמישה מחבלים זוהתה באיזור בו פועלים לוחמי צוות הקרב של חטיבת הנח״ל. בפעילות משותפת של הכוחות הקרקעיים, מכלול האש החטיבתי, כלי טיס, כלי שיט וטנקים, חוסלו המחבלים תוך זמן קצר>> pic.twitter.com/c809YnIr7g
— צבא ההגנה לישראל (@idfonline) February 5, 2024
08h00 : Les bombardements israéliens se poursuivent à Khan Younès, selon l’agence de presse palestinienne Wafa
L’agence de presse palestinienne Wafa rapporte que les bombardements israéliens se poursuivent à Khan Younis. La ville fait l’objet d’un « bombardement continu ». L’agence de presse Wafa ajoute que « les hôpitaux Al-Amal et Kamal Nasser dans le centre de la ville de Khan Younès » restent assiégés. Elle rapporte également que « l’armée israélienne a également continué à bombarder de vastes zones à l’est de la ville de Deir al-Balah, ce qui coïncide avec le ciblage du camp de Nuseirat avec plusieurs obus d’artillerie ».
07h50 : En Syrie, sept combattants des forces kurdes ont été tués dans une attaque de drone contre une base américaine, selon une ONG syrienne
Sept combattants des forces dirigées par les Kurdes ont été tués dans une attaque de drone qui a visé une base américaine dans l’est de la Syrie où ils sont stationnés, a indiqué lundi une ONG. L’attaque, revendiquée par la « Résistance islamique en Irak », une nébuleuse de groupes pro-iraniens, intervient après les frappes de représailles menées par les États-Unis dans la nuit de vendredi à samedi contre des forces d’élite iraniennes et des groupes armés pro-iraniens en Syrie et en Irak, qui ont fait au moins 45 morts.
« Sept membres des Forces démocratiques syriennes (FDS) présentes sur la base américaine d’Al-Omar dans la région de Deir Ezzor ont été tués », a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui a aussi fait état d’une vingtaine de blessés. Selon cette ONG basée au Royaume-Uni, mais qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, l’attaque a visé une section où sont stationnées des forces spéciales des FDS sur cette base située sur un important champ pétrolier.
Le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahman a déclaré qu’il s’agissait de la « première attaque des groupes pro-iraniens contre des bases américaines depuis les frappes » menées par Washington au cours du week-end.
07h25 : [Témoignage] « Oublier le bruit de la guerre », espère Lama Abu Jamous, apprentie journaliste de neuf ans documentant la guerre à Gaza
La guerre à Gaza, à travers les yeux d’une enfant : elle s’appelle Lama Abu Jamous, a neuf ans et est journaliste en herbe.
La jeune gazaouie comptabilise plus de 800 000 abonnés sur Instagram. Sur son compte, elle partage sa vie, son quotidien sous les bombes israéliennes. Elle tourne des vidéos avec son téléphone, et mène même des interviews. « Voilà, j’ai mis mon casque et mon gilet », raconte Lama dans une de ses vidéos. Un gilet pare-balle siglé « presse », bien trop grand pour une petite reporter de guerre. Un métier risqué ? « Ici à Khan Younès, il n’y a de toute façon pas d’abri […]
Les bombardements sont aléatoires », explique-t-elle par téléphone à notre envoyé spécial permanent à Jérusalem, Sami Boukhelifa.
Depuis le début de la guerre, Lama et sa famille ont été déplacés de force deux fois. De Gaza à Khan Younès, puis de Khan Younès à Rafah. Une enfant de la guerre, privée de tout, mais qui garde espoir. « J’aimerais tellement retourner à l’école. J’aimerais que tous les enfants ici, retournent à l’école.
Au lieu de cela, les enfants de Gaza sont obligés de travailler pour aider leur famille. Ils vendent de la nourriture dans la rue. Ils ramassent du bois pour faire du feu et se chauffer. Si seulement le monde pouvait faire quelque chose pour arrêter cette guerre.
On pourrait enfin rentrer chez nous », espère Lama.
Face à l’horreur et les affres de la guerre, en décembre dernier, Lama décide de prendre son téléphone et de raconter la violence qui l’entoure. « J’ai publié ma première vidéo à Khan Younès. C’était sur Instagram. Ils ont bombardé la maison de ma tante. Ma tante, son mari et leurs enfants étaient tranquillement chez eux.
Et tout d’un coup, il ne restait plus personne.
Donc j’ai voulu montrer cette souffrance, montrer ce qu’ils nous font subir. Montrer la vérité à tout le monde », se souvient-elle. Lama fait des interviews. Comme ici avec un médecin de Gaza, pour parler des enfants victimes de la guerre. Elle documente tout. Mais son souhait le plus cher est d’oublier. « Oublier le bruit de la guerre, les explosions, les bombes, l’artillerie, les tirs… J’aimerais vraiment tout oublier. Mais je n’y arrive pas », termine Lama.
06h45 : Les États-Unis ont frappé cinq missiles au Yémen cette nuit
Les forces américaines ont annoncé avoir mené des frappes aériennes contre cinq missiles au Yémen dimanche, au lendemain d’une vague de raids aériens américano-britanniques dans le pays en réponse aux attaques des rebelles Houthis en mer Rouge.
L’armée américaine « a conduit une frappe en situation de légitime défense » contre « un missile de croisière d’attaque terrestre Houthi » puis contre « quatre missiles de croisière antinavires, tous préparés pour être lancés contre des navires en mer Rouge », a communiqué le Commandement américain pour le Moyen-Orient, sur les réseaux sociaux.
Washington « a identifié les missiles dans des zones du Yémen contrôlées par les Houthis et a déterminé qu’ils présentaient une menace imminente pour des bâtiments de la marine américaine et des navires marchands dans la région », a ajouté le Centcom.
Feb. 4 Summary of Additional USCENTCOM Self-Defense Strikes in Yemen
On Feb. 4, at approximately 5:30 a.m. (Sanaa time), U.S. Central Command forces conducted a strike in self-defense against a Houthi a land attack cruise missile.
Beginning at 10:30 a.m. U.S. forces struck… pic.twitter.com/ScZWEajJe2
— U.S. Central Command (@CENTCOM) February 5, 2024
06h21 : Une vingtaine de parlementaires français de gauche se sont rendus hier à Rafah, à la frontière avec la bande de Gaza pour appeler au cessez-le-feu et rencontrer des responsables de terrain
Les élus ont découvert une situation désespérément figée depuis maintenant des mois, avec des passages aux frontières extrêmement restreints et une aide humanitaire bloquée, explique notre correspondante au Caire, Léonie Lebrun. En rangs serrés devant le poste frontière, les parlementaires ont revêtu les écharpes tricolores.
« Nous, parlementaires et élus français, françaises, sommes venus devant cette frontière avec Gaza pour réclamer un cessez-le-feu immédiat et permanent », ont-ils notamment réclamé, pendant que dans le ciel de Rafah, les drones israéliens poursuivaient leurs rondes. Le député La France insoumise, Éric Coquerel, était à l’initiative du déplacement de la délégation, qui a emprunté la route du nord Sinaï.
« La zone est au fur et à mesure de plus en plus militarisée, les checkpoints se succèdent, on voit des chars pas très loin », a-t-il déclaré.
Des centaines de camions d’aide humanitaire sont toujours entassés côté égyptien. « C’est une situation humanitaire qui est dramatique, c’est vraiment déstabilisant », a regretté Sébastien Delogu, député LFI des Bouches-du-Rhône.
À travers cette opération symbolique et des constats sur le terrain, le député Thomas Portes est convaincu de la portée du message des députés dans le Sinaï. « Pour montrer aussi aux Palestiniennes et Palestiniens qu’il n’y a pas à l’Assemblée que des soutiens inconditionnels à l’État d’Israël », a-t-il notamment dit. Ils espèrent ainsi maintenir l’attention sur la situation à Gaza et que d’autres délégations suivront afin de maintenir la pression sur les parties au conflit.
05h50 : Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit aujourd’hui pour discuter des récentes frappes américaines en Irak et en Syrie
C’est une réunion d’urgence à la demande du représentant russe à l’ONU. Pour la Russie, les frappes américaines sont « une menace pour la paix et la sécurité ». Le représentant de Moscou va défendre cette position cet après-midi devant le Conseil de sécurité des Nations-Unies, rapporte notre correspondante à New-York Loubna Anaki.
Cette réunion se déroule alors que Washington a mené une série de frappes ce weekend en Irak, en Syrie, mais aussi au Yémen.
En Irak et en Syrie, les États-Unis ont visé des groupes armés pro-iraniens en réponse à la mort, il y a dix jours, de trois soldats américains dans une attaque au drone. Au Yémen, ce sont une nouvelle fois les rebelles Houthis qui ont été visés. Au total, plus de 120 cibles ont été bombardées dans ces trois pays, en moins de 48 heures, alors que les États-Unis assurent ne pas vouloir une escalade dans la région, et surtout pas de guerre avec l’Iran.
Mais Joe Biden, sous pression après la mort des trois soldats américains, estime que son pays a pour obligation d’agir pour « protéger les troupes américaines et le commerce maritime international en mer Rouge ». Il n’écarte pas de nouvelles opérations dans la région.
Étant donné que Washington, tout comme Moscou, disposent du droit de veto au Conseil de sécurité, la réunion d’aujourd’hui ne risque pas de déboucher sur des mesures concrètes.
rfi