LE DÉFICIT COMMERCIAL VERS LE CAP DES 100 MILLIARDS D’EUROS POUR 2023

Après un record à 164 milliards d’euros en 2022, le déficit commercial tricolore devrait avoisiner les 100 milliards en 2023, le deuxième niveau le plus élevé de l’Histoire.

Franchira ou franchira pas les douze chiffres pour la deuxième année de suite? L’ampleur du déficit commercial français sur les biens pour 2023 doit être dévoilée ce mercredi par les Douanes et devrait s’afficher autour de 100 milliards d’euros, le deuxième niveau le plus élevé de l’Histoire.

Le précédent record remonte seulement à 2022 et les 164 milliards d’euros de déficit enregistrés sur la balance commerciale, un creusement à l’époque largement dû à l’explosion des prix de l’énergie dans le sillage de l’invasion russe en Ukraine.

« La baisse du prix du pétrole et le retour à la normale des exportations d’électricité et des importations de biens intermédiaires » ont offert du répit aux statistiques françaises l’an dernier, anticipe dans une note Stéphane Colliac, économiste pour BNP Paribas, qui table sur un déficit annuel de 101 milliards d’euros. Ce niveau resterait malgré tout supérieur aux déficits enregistrés de manière ininterrompue depuis 2002, et représenter le deuxième plus large de l’histoire.

D' »énormes investissements » nécessaires
« Le déficit commercial restera important en 2023, il restera aussi probablement important en 2024 », a concédé auprès de l’AFP Laurent Saint-Martin, directeur général de Business France, une organisation qui accompagne les entreprises françaises dans leurs projets à l’international, à quelques heures de la publication des chiffres, attendus mercredi à 8H45.

« Les retournements de balances commerciales nécessitent d’énormes investissements de capacités de production chez soi et une projection à l’international plus massive », ajoute-t-il, mettant en avant les initiatives françaises en matière de réindustrialisation et d’incitations à s’implanter à l’étranger de la part du gouvernement, qui pourraient porter leurs fruits dans un horizon de dix ans selon lui.

Comme chaque année, les secteurs du luxe, des vins et spiritueux, des cosmétiques et de l’aéronautique devraient tirer la croissance des exportations françaises, tout comme le tourisme devrait permettre de dynamiser la balance des services. Le nombre d’entreprises exportatrices sera lui aussi scruté, à l’heure où le gouvernement veut les pousser vers l’internationalisation, pour permettre de dynamiser les exportations françaises.

bmftv

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